L'envers de la carte postale chinoise

Bonjour à toutes et à tous,

lorsque l'on se rend dans un pays pour du tourisme, on est souvent charmé par tout ce que l'on découvre.

Une expatriation est bien différente. Car si vivre à l'étranger est toujours une expérience très enrichissante, le parcours de tout expatrié comporte son lot de difficultés.

Aussi, quand on me demande des conseils sur la vie à l'étranger, je dis souvent qu'il faut savoir regarder la carte postale des deux côtés.

Vous qui êtes expatrié en Chine, comment décririez-vous les deux côtés de votre carte postale chinoise?

Merci d'avance pour votre participation,

Julien

Bonjour,
pour la plupart des pays, je suis d'accord avec votre remarque sur l'envers de la carte postale. Par contre, selon moi, cela ne s'applique pas à la Chine. Les inconvénients de la vie en Chine selon moi sautent aux yeux si l'on vient faire du tourisme ici.
Nous habitons à Xi'an dans le Shaanxi depuis plus de deux ans. Pour moi, les plus gros inconvénients sont :
- la météo (temps OK en avril et en octobre, de décembre à février il fait froid, de mi-mai à début septembre il fait trop chaud) et la pollution. Cet aspect-là, à moins d'avoir de la chance, on peut le constater facilement quand on vient en touriste.
- le fait que les chinois ne parlent pas du tout anglais (ici à Xi'an en tout cas, car c'est très différent à Shanghaï), et que la vie chinoise n'a rien à voir avec la nôtre, donc ce n'est pas évident de comprendre comment les choses fonctionnent. Mais cela, on peut facilement le voir, même en allant à l'hôtel parfois, on peut tomber sur du personnel qui parle très peu anglais.
- le système de santé (ici à Xi'an quasiment pas de médecin anglophone, et un système de santé à la chinoise très éloigné de notre système occidental, donc je croise les doigts pour qu'il ne nous arrive rien de grave car sinon cela pourrait poser problème) : à la rigueur, c'est le seul point que l'on ne voit pas en tant que touriste (à moins d'avoir un problème de santé pendant les vacances).
- quant au coté parfois un peu surprenant de certains chinois (crache, rote, se promène en pyjama, vous bouscule sans gêne, ...), cela se voit aussi très bien quand on vient en touriste dans les grandes villes. Mais pour moi cela n'est pas un inconvénient de la vie en Chine. Cela me fait encore rire.

Par contre, avant nous avons habité 3 ans au Maroc, et pour ce pays-là, on peut vraiment parler d'envers de la carte postale.

Raphaelle

Moi, ce qui me surprend, c'est que j'ai l'habitude de regarder ma boite aux lettres tous les jours, vu quand france, on a forcemment une facture tous les jours dans sa boite, ici rien, je pourrais qu'ouvrir ma boite aux lettres, qu'une fois par mois.

Je suis complètement d'accord  avec ta vision de la Chine.  Moi, je vis en Chine depuis 12 ans.
Il faut vraiment venir se rendre compte par soi-même. Tout saute  aux yeux immédiatement. La Chine on l'aime si on est capable d'accepter les différences et de les comprendre. C'est un pays extraordinaire mais il faut  prendre le temps de s'intéresser aux traditions, à la culture à son histoire et aux gens. La Chine tu la comprends tu restes si tu ne la comprends pas tu ne peux pas y vivre .
Cathy

Bonjour à tous et à toutes,

en effet, l'envers de la carte postale, c'est bien dit... ;)
je dirais tout d'abord que la Chine étant un vaste pays, cela dépend vraiment de la province où l'on vit, et que les différences au niveau culturel et développement des infrastructures sont énormes. J'ai expérimenté le sud, maintenant je vis dans le nord, bien différent...
Quoiqu'il en soit, le choc culturel est grand, surtout dans le sud. Il faut faire attention aux codes, càd qu'un sourire, un geste, des paroles, un comportement peuvent avoir une signification bien différente de chez nous, et c'est là un point où les choses peuvent se compliquer. Cette impression de ne pas comprendre l'autre et de ne pas être compris. Donc l'inverse de ce que l'on attend peut se produire.
Le manque de stabilité aussi dont nous Européens avons l'habitude, car c'est un pays fonctionnant sur les contrastes, les excès, tout est vrai et son contraire, et cela peut être déstabilisant pour les Occidentaux qui préfèrent le juste milieu et le rationnel. En Chine, on a parfois l'impression que l'on est dans l'irréel, que c'est magique, des choses apparemment simples pour nous peuvent être difficiles à résoudre pour eux, ce qui nous semble de l'inefficacité, mais en revanche toute une procédure ou un problème qui prendrait beaucoup de temps chez nous peut s'arranger en un clin d'oeil ! Le tissu relationnel est important aussi, ainsi on peut griller des étapes.
Je dirais aussi que la politesse et le tact ne s'exprime pas de la même façon, ce qui peut créer des malentendus. On peut aussi en tant qu'occidental être amené à se poser la question sur la relation d'amitié avec l'autre, est-ce sincère ou intéressé ?
Voilà en gros quelques points sur le revers de la carte postale à mon avis, à partager avec d'autres......

Bonjour A tous ,

Je vie a Hong KOng depuis 3 ans est c'est très diffèrent de la CHINE .
Pour aller en Chine régulièrement il y  une grande différence entre les deux, la CHine on l'aime ou on l'aime pas mais on le sais de suite, rien est cache pas d'envers de décor c'est comme ca !
Nous ne sommes pas éduqué de la même façon n'attendait pas un bonjour ou un merci c'est juste pas dans leurs coutumes , ce n'est pas une question de politesse c'est juste que c'est comme ça !

A hongKong c'est diffèrent du a la colonie anglaise les Hkongais sont éduques a l'occidentale, soit bcp plus proche de nos coutumes, l'adaptation en est plus simple.

J'aime les 2 cotes de cette Chine, même si pour être honnête la vie sur HK est bcp plus simple quotidiennement ne serait ce que par l'anglais, mais c'est vrai que l'on vit des moments vraiment cocasses !

MarionT

Bonjour à tous ,

Pour ma part mon expérience de la Chine est plutôt courte ( 2 ans ) à Shanghai, mais comme beaucoup l'ont précédemment dit , je pense que la Chine c'est juste une question d'adaptation. Personnellement, j'y ai trouvé mes repères assez rapidement. J'ai aimé le côté plus "libre", malgré la barrière de la langue, et le côté sécurité.

J'étais extrêmement surpris de la sécurité à Shanghai comparé à Paris où j'ai vécu 4 ans. Je dirai pas que c'est safe à 100% mais du moins, le sentiment y est. Certes, comme toute "grande" métropole, il y a des risques. Mais vous pouvez prendre le métro tard sans avoir aucun problème. Vous pouvez aussi marcher dans les rues avec votre porte-feuille,portable dans la main sans avoir de mecs qui va vous l'arracher. Je parle de Shanghai, je sais qu'il a d'autre villes/provinces où c'est un peu plus compliqué. Mais bon ayant voyager à travers la Chine, j'ai jamais vraiment ressenti le sentiment d'insécurité.

Quoiqu'il en soit, je suis d'accord avec les avis des autres personnes ayant dit : "il faut venir pour voir de soi-même".
On peut dire ce qu'on veut, même si la culture est différente, c'est à nous de nous adapter, et non à eux (chinois) de s'adapter à notre culture.

Les divergences de cultures sont plutôt énormes et toujours assez surprenantes, MAIS surmontable. Il suffit d'avoir un minimum d'ouverture d'esprit pour voir que la Chine est un pays riche en culture et de savoir-vivre avec toute les traditions qui le précédent.

Je pense que dès l'instant où l'on arrête de comparer la Chine au pays d'où l'on vient, tout devrai bien aller. Je sais bien que c'est humain et 90% des expats font ça les 3 premiers mois, mais ensuite si ils y restent plus de 1 ans , le cap est passé, on vit alors à la "chinoise".

Il faut partir du principe que où que ca soit en terme d'expatriation , RIEN N'EST FACILE ! Il faut garder l'esprit ouvert et marcher sur le chemin que vous avez décidé de construire avec les contournements et les obstacles. Mais c'est ça qui donne la satisfaction de s'expatrier. C'est le challenge de découvrir une nouvelle façon de vivre, de voir à quel point un humain peut s'adapter ,à chaque fois , à un environnement complètement différent et que toute cultures à sa richesse.

J'ai rencontrer beaucoup d'expatriés qui haïssent les chinois aux points de les insultés à tout les coins de rue. Ils font juste preuve d'ignorance et de nonchalance.

Enfin voilà pour conclure, je pense que la Chine est un pays d'expatriation très intéressant, vous pouvez apprendre beaucoup au niveau "rapport humain" et culturelle.

Amicalement.

Bonjour à tous
Je suis à Hong Kong depuis trois ans. Comme l'ont souligné déjà plusieurs personnes, je ne pense pas qu'il y ait une seule carte postale de la Chine mais bien plusieurs, chacune avec son envers et son endroit.

Si l'endroit de la carte postale hongkongaise est la magique promiscuité d'une ville moderne et dynamique, avec une nature luxuriante et des plages tropicales, l'envers de la carte est certainement la tension à fleur d'eau de la société civile.

Les disparités ethniques et culturelles se combinent ici pour créer un véritable puzzle social, et le contraste déjà violent entre les différents groupes est renforcé par le faible espace dans lequel ils sont contraints de cohabiter. Il en résulte un tourbillon d'innombrables micro-communautés familiales, laïques ou religieuses dont il est particulièrement difficile de s'affranchir.

Les prochaines années vont certainement être particulièrement fascinantes. Elles verront la confrontation d'une immigration occidentale en forte croissance, d'une classe moyenne dont une grande part a grandi dans les pays anglo-saxons, et du reste de la population qui vit dans un modèle social très inégalitaire (héritage de 100 ans de colonialisme anglais), le tout sous la pression croissante du pouvoir de Pékin dont nul ne semble véritablement comprendre la stratégie ou les intentions.

Bref, l'envers de la carte hongkongaise est quelque peu gribouillé de marques de stylos, feutres et autres crayons. Il est écrit dans un mélange de caractères latins, chinois traditionnels et simplifiés, et s'il n'est pas sûr de pouvoir y lire clairement, perso je le préfère largement aux lignes bien calligraphiées de notre voisine et concurrente du Sud...

RS

En effet, si l'on vient en Chine avec l'esprit du colonialiste (par rapport à ce que je lis plus haut de Si NamN) la vie qu'on y mène doit être un véritable enfer ! Et je ne vois guère l'intérêt de s'enorgueillir d'être un expatrié si l'on déteste les Chinois. Un de mes collègues prof d'anglais Néo-zélandais me disait souvent: "I hate the Chinese". Mais que faisait-il en Chine alors ? Je ne comprends pas cette attitude ouvertement raciste (il n'y a pas d'autre mot) qui existe bel et bien à Shanghai ou ailleurs. Quand on arrive la première fois en Chine (à Shanghai pour moi), on est happé d'abord par le froid glacial de l'hiver, par la chaleur étouffante de l'été. On prend le car ou un taxi (à la tête de station), pas les "faux" taxis (qui proposent un forfait démentiel, j'ai jamais essayé), en sortant de l'aéroport de Pudong. Je dois dire en passant que je n'ai jamais souffert du problème de la pollution des grandes villes qui semble maintenant le problème numéro 1. L'envers de la carte postale n'est pas la pollution (qui est un écran de fumée sans jeu de mots) mais les comportements au jour le jour. C'est-à-dire, en effet, de vivre au jour le jour. En Chine on ne vit QUE dans le situationnel. Rien n'est établi à l'avance (contrairement à la France par exemple), tout est ouvert (le régime politique s'ouvre et se ferme en permanence comme une respiration), tout est possible.

10 000 possibles, oui, seulement deux possibles.. en France, ça OU ça. En Chine la conjonction ET l'emporte. ET à l'infini. C'est la FACE chinoise qui le permet. La face qui est un extraordinaire mécanisme de "souplesse-rigidité". Et dans n'importe quelle situation, il y a dix mille solutions, possibilités, d'aller de l'avant.

Les Chinois vont de l'avant en permanence et il n'y a pas de LIMITES. Les limites existent-elles dans la forme du TAO, yin/yang? Non. Les limites existent-ils dans le bouddhisme Mahayana? Non. Les limites existent-elles dans le christianisme? Oui! C'est bien ça OU c'est mal? Où est le bien, où est le mal, en Chine? Cela n'existe pas.

Voilà d'où commence l'envers du décor, de la carte postale. La genèse de nos différences, de nos incompréhensions commence dans nos comportements, à nous et à eux, issus de moralités antinomiques. On pourra toujours s'adapter, se couler dans un mouvement avec nos amis chinois, et nos amis chinois en France, avec leurs amis français. Mais on ne sera jamais Chinois, ils ne seront jamais Français. C'est un leurre de croire certains sinologues, intellectuels ou journalistes qui n'ont pas suffisamment conscience de leur propre mécanisme mental pour parler, écrire sur des mécanismes totalement contraires aux leurs. Je pense à ces expatriés qui détestent les Chinois dont on parle plus haut. C'est qu'ils ne se connaissent pas eux-mêmes. Alors ils peuvent bien râler contre la lenteur, la nonchalance chinoise dues justement à l'élasticité d'une face et à l'ouverture des possibles et non pas à un jugement à l'emporte-pièces conceptuel à la française... je dirai qu'en Chine on n'a pas de temps à perdre à construire des concepts, à en débattre, pour OU contre, en Chine, on essaye quelque chose, ça ne fonctionne pas, on essaye autre chose, à l'infini.

Vivre en Chine et vivre sa "carte postale" finalement dépend de ses capacités personnelles à adhérer ou non (ou lentement ou pas du tout) à un autre mode d'appréhension de l'espace-temps. La créativité est en Chine énorme. Les idées dans l'instantané et les réalisations (ou encore les ratages qui eux sont oubliés, on les dépasse) sont dix mille fois plus performantes que dans des pays européens englués dans des modes d'emploi incompréhensibles, je ne dis pas que ces idées sont originales, inédites mais cela n'a guère d'importance parce que qu'en Chine on FAIT dans l'instant quelque chose et en France au même moment et à 9000 km, on PENSE à faire quelque chose...

Cette carte postale retournée montre simplement que le recto et le verso sont bien éloignés, incompatibles dans la plupart des cas, dans la mesure un Occidental s'accrocherait encore à démontrer qu'il a raison et que les Chinois ont tort. Avoir tort OU raison ne veut rien dire en Chine, de manière absolue. Il n'y a pas de manière absolue.

Vivre à l'étranger peut nous apprendre à avancer, à mieux se connaître soi-même. On conserve bien entendu nos habitudes culturelles mais elles peuvent cohabiter avec celles de nos hôtes et on peut les mettre en sourdine. Si l'on sait faire cela, il est presque sûr que l'on restera, par exemple, en Chine 12 ans, 20 ans, 30 ans, plus, peu importe on aura compris les deux versants d'une simple carte postale...

Et à propos des hôpitaux, il y a de très bons établissements de quartier chinois, à Shanghai ou même dans de plus petites villes où j'ai été très bien soigné (accompagné souvent d'amis Chinois). Pour l'enregistrement, j'ai plutôt donné mon nom chinois, cela facilite les questions administratives et le paiement. Je ne cesse de le dire: rester poli et adopter la souplesse comme une carte postale !

En résumé , le timbre.... À méditer

Le timbre... ce peut être la voix accompagnant l'ehru... mais aussi la VOIE... le timbre, celui qu'on colle sur la carte postale, n'est-ce pas?

Salut Julien, salut tout le monde,
c'est vrai qu'une expatriation, c'est une expérience aux antipodes de ce que l'on peut vivre en voyage. L'implication n'est pas la même, et les nécessités du sédentaires sont différentes aussi. Par ailleurs, si la carte postale motive le touriste, c'est d'une manière générale une opportunité professionnelle qui amène à venir vivre en Chine, comme ailleurs. Les expatriés qui choisissent leur point de chute sont minorité. On rencontrera divers profils d'expats qui tous n'auront pas le même contact au pays, à la Chine en l'occurrence.

Par ailleurs, comme le dit Florenz par exemple, la Chine étant un vaste patchwork de cultures et de civilisations, difficile en tant qu'expat d'évoquer autre chose que sa Chine personelle, celle de son quartier.
Pour ma part, je vis à Pékin, je fais partie des expats qui ont eu la chance de trouver le job et la destination à leur gout.

Dans le cas de Pékin, on pourrait effectivement parler d'envers de la carte postale, parce que d'abord c'est une des destinations de prédilection des voyageurs, et d'un autre coté, parce qu'une fois sur place le dépaysement reste un peu sur le carreau. C'est probablement à vivre la capitale d'Asie la moins exotique que j'ai pu connaitre. Heureusement qu'il y a les chinois dont personnellement j'adore la franchise et la simplicité. Beaucoup d'expat ont du mal à percevoir que ce qu'ils conçoivent comme une absence de politesse, est en fait régi pas des systèmes sociaux qui fonctionnent, et sans se prendre la tête. e l'évoquais longuement ici : planete-pekin.com/badaling-ca-pousse-et-ca-passe/
Cela peut être lourd parfois de se faire prendre en photos tous les 3 mètres sur les sites touristiques - surtout que le phénomène est plus violent lorsqu'on a des enfants. Ce n'est pas non plus un challenge que d'en rire, et d'apprendre des chinois qui eux le vivent bien dans la plupart des cas.

Comme le dit rchamptiaux, les aspects négatifs les plus évidents de la vie des grandes villes sont visibles dès l'abord, les touristes n'y échappent hélas pas non plus. Il n'y a pas de secrets à ces sujets, d'autant que la presse de chez nous en a fait son thème central sur la Chine. C'est plutôt dans les petites choses du quotidien que l'on sera parfois surpris, un peu décontenancé. Ce dont je parlais en en riant, dans un article sur mon blog : planete-pekin.com/10-arnaques-du-quotidien-pekinois/
Comme le note SiNamN, si l'on est expat par choix, c'est un peu aussi ce que l'on recherche, ce petit ou grand décalage qui permet de rompre avec nos habitudes. Un nouveau point de vue sur soi et sur le monde qui nous entoure.