Partir à l'étranger pour se faire plus d'argent : comment s'organiser ?

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Publié le 2024-03-25 à 10:00 par Asaël Häzaq
Votre objectif est clair : partir à l'étranger pour « vous faire de l'argent ». Vous ne comptez pas vous installer définitivement à l'étranger, mais avez prévu de rentrer au pays bien enrichi. Entre l'objectif et sa réalisation, de nombreux aspects sont à prendre en compte. Voici la liste des indispensables à prévoir pour la bonne marche de votre projet. 

Définir l'objectif derrière l'objectif

Pourquoi cherchez-vous à gagner plus d'argent ? Certes, augmenter ses revenus peut être un objectif en soi, mais le gain est toujours destiné à quelque chose. Vous ne comptez pas garder votre pactole sous votre oreiller. L'argent gagné à l'étranger servira certainement à financer un projet à votre retour dans le pays d'accueil. Voulez-vous acheter un logement ? Rembourser des crédits ? Créer votre entreprise ? Investir dans l'immobilier ? Devenir rentier ? Payer vos études ou celles de vos enfants ? Offrir une maison à vos parents ? Définir l'usage final de votre gain financier est indispensable. Car aucune expatriation, même dans le pays d'à côté, n'est à prendre à la légère. 6 mois à l'étranger peuvent déjà être 6 mois de trop. Définir votre « objectif derrière l'objectif » vous permettra de tenir et de retrouver la motivation en cas de baisse de régime.

Se préparer à perdre du temps et de l'argent

« Le temps, c'est de l'argent ». En expatriation, l'argent commence par partir de tous les côtés. Recherche du pays d'expatriation, choix du visa, procédure d'immigration… Vous dépensez avant de partir, mais aussi après : logement à l'étranger, souscription à une assurance santé privée, cotisation pour l'assurance maladie du pays d'accueil, nourriture, transports, frais divers… Pour une organisation optimale, préparez votre budget bien avant l'expatriation. Établissez vos coûts dans le pays que vous quittez et estimez ceux du pays d'accueil. Prenez en compte les variations du coût de la vie dans les deux pays et l'impact de l'inflation.

Choisir son pays

On connaît le « travailler plus pour gagner plus ». Pour vous, ce serait plutôt « travailler loin pour gagner plus ». Quoiqu'il n'est pas forcément nécessaire d'aller au bout du monde pour augmenter son salaire. Mais quel pays choisir ? Votre variable, c'est l'argent. Libre à vous de sélectionner tous les pays qui proposent de hauts revenus, selon votre secteur d'activité. Mais ce choix sera mis en balance avec d'autres facteurs cruciaux : la possibilité d'obtenir un titre de séjour (et les délais), les affinités avec le pays d'expatriation, les éventuelles contraintes (votre état de santé, par exemple). Ne minimisez pas ces aspects. Même avec une solide motivation, les jours peuvent être bien longs si vous optez pour un pays qui vous offre, certes, un bon salaire, mais dans lequel vous ne vous sentez pas bien.

Se fixer un délai

Pour bien vous organiser, fixez-vous un objectif financier à atteindre et un délai. Vous partez juste le temps de « vous faire plus d'argent ». Mais impossible d'en rester à cette notion vague. Le choix de votre visa et votre organisation dépendent de ces deux points. Combien d'argent voulez-vous gagner pour réaliser tout ou partie de votre « objectif derrière l'objectif » ? En combien de temps pensez-vous gagner cet argent ? Dans vos calculs, prenez garde à bien soustraire l'argent perdu dans les démarches d'expatriation et la vie à l'étranger. Évaluez le temps nécessaire et le salaire à gagner pour économiser la somme voulue.

Choisir son visa/titre de séjour

Avant de gagner plus, il vous faudra choisir le bon visa. Gardez en tête les coûts d'une demande de visa : frais de visa, revenu minimum à avoir, assurance santé (pour les nomades numériques). Dans les deux cas, ces frais sont à mettre en perspective avec le coût de la vie du pays étranger. Choisir un pays dont le coût de la vie est moins élevé que dans votre pays augmente de fait votre pouvoir d'achat. Même opération vis-à-vis d'un pays à la monnaie moins forte. Attention cependant à prendre en compte le retour dans votre pays.

Visa de travail 

C'est le visa de référence pour augmenter vos revenus à l'étranger. Il est souvent difficile à obtenir, mais vous offre plus de libertés. Vous travaillez sans limites de temps dans votre secteur d'activité, pouvez bénéficier de primes et autres avantages. Frappés par d'importantes pénuries de main-d'œuvre, de nombreux pays recrutent des talents étrangers. La santé, les transports, les technologies de l'information et de la communication (TIC), les nouvelles technologies (IA, robotique de pointe, etc.) la construction, l'automobile, l'agriculture, et l'agroalimentaire font partie des secteurs qui recrutent le plus.

Visa nomade numérique

Vous travaillez à votre compte ou êtes salarié pour une entreprise qui vous permet de travailler à distance ? De plus en plus de pays se mettent à l'heure du nomadisme numérique. Parmi eux, des pays plébiscités par les expatriés, et qui recrutent des talents étrangers (Émirats arabes unis, Norvège, Espagne…). Mais selon le pays choisi, vous devrez justifier de revenus équivalents parfois au double du salaire local. C'est le cas en Espagne, par exemple, qui exige un salaire d'au moins 2500 euros mensuels (environ 2700 dollars). D'autres pays, comme l'Allemagne, la Belgique, l'Argentine, l'Équateur ou le Cap Vert exigent un revenu mensuel moins important, compris entre environ 870 et 1300 dollars. 

Visa start-up

Vous avez un projet d'entreprise ? Les pays cherchant des talents étrangers misent justement sur les créateurs d'entreprise. Le Canada, la France, le Japon, la Finlande, l'Estonie et l'Allemagne ont créé leur programme pour les créateurs d'entreprise. Là encore, attention aux conditions d'éligibilité et à l'adéquation avec votre objectif. Car les pays qui déroulent le tapis rouge aux startupers espèrent les garder chez eux. Investissez plutôt dans un projet facilement délocalisable (le secteur numérique, par exemple) pour relocaliser plus aisément votre entreprise à votre retour chez vous.

Vérifier ses compétences, choisir son métier à l'étranger

Êtes-vous actuellement en activité ou cherchez-vous du travail ? Souhaitez-vous profiter de votre expatriation pour tester un nouveau métier ? Êtes-vous diplômé ? Quel est votre niveau d'études ? Votre métier est-il recherché dans le pays que vous visez ? Travaillez-vous dans un secteur en pénurie ? Quelle est votre rémunération actuelle et quels sont les niveaux de salaire du pays d'expatriation ? En soustrayant vos charges de votre salaire estimé à l'étranger, quel serait votre reste à vivre ? Combien pourriez-vous économiser par mois ? Comptez-vous garder cet argent sur votre compte à l'étranger, ou le placer sur un autre compte (assurance-vie, par exemple) ?

Sans surprise, les secteurs de pointe et les hauts postes sont connus pour rémunérer plus. Mais vous n'allez pas vous reconvertir dans les métiers de la Tech uniquement pour vous expatrier 1 ou 2 ans. Votre temps de formation aurait peu de chances de coïncider avec vos délais.

Rester réaliste

Vous vous donnez 1 an pour économiser 100 000 dollars à l'étranger ? Soit environ 8330 dollars par mois. Inutile de s'épuiser en calculs pour reconnaître que l'objectif est irréalisable, même si vous décrochez un poste de direction. L'âge d'or de l'expatriation et de ses salaires multipliés par 3 ou 5 est passé depuis longtemps. S'expatrier dans un pays aux salaires élevés va souvent de pair avec un coût de la vie élevé. Votre courte expatriation durera peut-être 2 ou 4 ans. Tout dépend du temps que vous vous laissez avant de revenir dans votre pays d'origine. Tout dépend aussi des possibilités de votre permis de séjour. Mettez régulièrement à jour votre projet pour rebondir en cas de retour prématuré dans votre pays (non-renouvellement de votre titre de séjour, par exemple).