Les primes de fin d'année à travers le monde : qui en bénéficie et comment ?

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Publié le 2023-12-01 à 13:00 par Asaël Häzaq
On l'appelle « 13e ou 14emois », « bonus de fin d'année » ou « prime de Noël ». L'aide financière de fin d'année est un petit coup de pouce bien utile, surtout dans un contexte de crise économique. Dans quels États peut-on recevoir une prime de fin d'année ? Les expatriés peuvent-ils en bénéficier ?

Prime de Noël, primes de fin d'année dans le monde

L'année 2023 reste marquée par une inflation qui pèse sur les ressources de millions d'individus à travers le monde. Les aides financières de fin d'année apportent un peu d'air aux revenus modestes ; certains spécialistes relativisent néanmoins leur portée. Selon eux, le 13e mois et autres bonus serviraient à peine à corriger la perte de revenus du fait de l'inflation. D'autres préfèrent voir le verre à moitié plein, et saluent les efforts des États dans lesquels les primes de Noël sont versées aux travailleurs. Ils sont nombreux à la verser, avec une appellation qui peut différer selon les pays.

De nombreux États européens versent une prime de fin d'année : Allemagne, Luxembourg, Belgique, France, Finlande, Croatie, Suisse, Slovaquie, Pays-Bas… Le nombre est tout aussi élevé dans les pays d'Amérique latine et Amérique du Sud (Costa Rica, Bolivie, Chili, Brésil, Honduras, Equateur, Guatemala, Paraguay, Mexique, Pérou, Vénézuéla…). En Afrique, le Nigéria, le Maroc, l'Angola, l'Afrique du Sud accordent un 13e mois aux salariés. Le bonus est aussi versé en Arabie saoudite, aux Émirats arabes unis, au Japon, en Chine, à Taïwan, au Vietnam, en Inde, à Hong Kong, ou encore à Singapour. À noter que ces primes de fin d'année peuvent être encadrées par la loi ou coutumières (relevant de la pratique courante des entreprises).

Les expatriés peuvent-ils bénéficier de primes de fin d'année ?

On peut différencier deux grands types de primes de fin d'année : celles décidées par l'État, et donc encadrées par la loi, et celles négociées dans les secteurs d'entreprise (accords d'entreprise, conventions collectives) ou décidées unilatéralement par une entreprise.

Primes dépendant de la loi

Les Philippines, la Grèce, le Portugal, la France, l'Inde et l'Indonésie ont légiféré sur les primes de fin d'année. On peut ici différencier les primes de Noël réservées aux personnes modestes en activité professionnelles ou non, et les autres primes de fin d'année. Les primes de Noël réservées aux personnes modestes sont versées par des organismes d'État, sous réserve de satisfaire aux critères d'éligibilité. Les autres primes de fin d'année sont elles aussi encadrées par une loi, mais sont destinées aux salariés, et versées par l'entreprise.

En France, par exemple, la prime de Noël est versée aux personnes touchant « certains minimas sociaux » : le revenu de solidarité active (RSA), l'allocation de solidarité spécifique (ASS), l'allocation équivalent retraite (AER) et la prime forfaitaire pour reprise d'activité. La prime est directement versée par la Caisse d'allocations familiales (CAF) et ne nécessite aucune intervention du bénéficiaire. Les expatriés, s'ils remplissent les critères, peuvent toucher les minimas sociaux versés par la CAF (les conditions peuvent varier selon qu'ils soient ressortissants européens ou non). S'ils remplissent les critères, ils peuvent donc prétendre à la prime de Noël. Aux Philippines, la loi stipule que les salariés ayant travaillé au moins un mois dans l'entreprise recevront un 13e mois en décembre. Ici, c'est bien l'entreprise qui verse la prime ; l'État indique le cadre légal dans lequel elle doit être versée, et précise quels seront les bénéficiaires. La prime s'adresse à tout salarié en poste depuis au moins un mois.

Primes versées par les entreprises

Les primes découlant de négociations d'entreprises ne découlent pas d'une obligation légale. Au Japon, aux Émirats arabes unis, en Finlande ou en Afrique du Sud, la prime de fin d'année est coutumière. Les entreprises sont libres de verser ou non une prime de fin d'année. En revanche, dès lors qu'une convention collective ou qu'un accord de secteur d'entreprise est conclu en faveur d'une prime de Noël, cet accord doit être respecté par les entreprises du secteur. Il existe également d'autres primes de fin d'année, comme la prime de productivité (en fonction des performances du salarié sur l'année), la prime de bilan de fin d'année (généralement réservées aux managers, responsables, directeurs), ou encore, la prime au rendement, qui s'applique lorsque le collaborateur a réussi à atteindre les objectifs fixés par l'entreprise. Contrairement à la prime de fin d'année, dont le montant est le même pour tous les salariés, les autres primes sont liées à l'évaluation du travail accompli par le salarié.

Par exemple, la loi marocaine n'oblige pas les employeurs à verser une prime de fin d'année à leurs salariés. Mais pour récompenser ses salariés, les encourager et les garder dans l'entreprise, certains employeurs versent un bonus de fin d'année. Dans ce cas, ils sont tenus de verser la même gratification à tous leurs salariés, nationaux comme expatriés.

Même constat en Belgique, où la prime de fin d'année n'est pas une obligation légale. Son montant peut varier selon les secteurs d'activité et les entreprises. La fixation du montant peut d'ailleurs se décider au sein des secteurs d'activité, et résulte dans ce cas d'un accord que devront respecter les entreprises du secteur. Lorsqu'aucun accord n'a été conclu, c'est l'entreprise qui fixe le montant. Dans tous les cas, le versement d'une prime de fin d'année est inscrit dans le contrat ou le règlement de travail.