Les animaux de compagnie en Belgique

Je ne suis pas complètement sûr de pouvoir répondre à cette question. Mais je placerai le débat, sur un autre plan. J'aimerais que les propriétaires des chiens précisément fassent un peu plus de place aux autres, qu'ils cultivent les vertus de gratitude et de souci de l'autre. Je souhaiterais au fond qu'ils soient moins amoureux de leur bête, qu'ils sentent que nos trottoirs nécessitent des soins, qu'ils aient besoin de se responsabiliser... Si les propriétaires des chiens croient s'approprier nos trottoirs, alors en effet ils n'ont plus besoin de ramasser les matières fécales des animaux qui les accompagnent et lorsqu'ils se promènent avec leur chien (bien des mises en scène en témoignent...) c'est pour polluer nos trottoirs. Je souffre de cet égoïsme.

Par ailleurs, vous promenez-vous, parfois, à la campagne ? Vous ne pouvez vous approcher des maisons, dont les chiens de garde, le plus souvent féroces, vous interdisent le voisinage. J'ai une peur panique de ces bêtes que mes contemporains semblent préférer à leurs enfants. Alors vous vous trouvez forcé d'inventer un chemin hors des routes ordinaires, pour éviter des crocs et les abois. Qui vous voit marcher, de l'extérieur, comprend alors très mal d'où vous venez, où vous allez, par où vous passez, puisque sans cesse vous changez de direction, alors qu'il le comprendra très bien s'il voit et s'il entend les chiens.

Mon analyse consiste à réfléchir sur la conduite animale des propriétaires des chiens ; il suffit de regarder l'état de nos trottoirs. Je ne peux raisonner un chien ou un chat. Si ces derniers pissent, ou laissent leur déjection, c'est pour définir leur niche écologique, leur habitat… Mais leurs propriétaires, nous envoient un message assourdissant, qui a une fonction d'exclusion par les odeurs à l'égard de toute personne qui voudrait s'engager au travers de cette frontière.

Si je vous invite à dîner et que je crache dans la salade, vous n'allez pas la manger. Un hôtel est propre et, plus il est propre, plus il peut accueillir n'importe qui. Alors qu'au contraire si vous avez couché dans les draps ou sali les serviettes, j'aurais une certaine appréhension à faire mienne cette chambre. Cette salissure, c'est une appropriation. Du coup, le droit de propriété serait fondé sur des pratiques animales que les propriétaires des chiens (pas tous !) perpétuent.

Mon propos est dire qu'il existe un rapport entre pollution et appropriation. Donc le propre, c'est le sale. Essayons de prendre conscience que si vous mettez la pollution chez l'autre, vous l'excluez. Il y a deux fonctions de la pollution. Une centripète de propriété. L'autre centrifuge d'exclusion. Le symétrique du « mal propre », c'est le « bien commun ». Le trottoir en l'occurrence, c'est notre « bien commun ».
Pourquoi ces propriétaires des chiens polluent-ils ? Pour s'approprier ! Et pourquoi on n'a pas jusqu'à présent découvert cette finalité d'appropriation ? Mais parce qu'on ne s'est jamais posé la question « pourquoi ? ».

N.B. Question aux Français de Belgique : Au fait, savez comment l'on peut participer au vote de la primaire des républicains, depuis la Belgique ? L'Ambassade de France ne peut répondre à cette question…