C'est quoi, être Français?

Une question qui tue, mais qui m'intéresse. J'aimerais bien avoir votre avis.
Pour vous, c'est quoi, être Français? (ou Belge, ou Suisse, ou Canadien...)

C'est juste une question de passeport? Ou bien de langue (mais en Belgique, en Suisse, au Canada, on en parle plusieurs)? De culture? De racines?

Je me demande ça, parce que dans ma famille, 100% française jusqu'à présent, ma génération tend à bouger beaucoup... et je me retrouve avec des cousins d'un peu partout (autriche, angleterre, états-unis)... en plus, je demande le passeport canadien.

Vous pourriez abandonner votre nationalité française pour en prendre une autre?
Qu'est ce qui pour vous, vivant à l'étranger, fait que vous vous sentez français?

(si quelqu'un veut lancer le débat en anglais, on pourrait aussi comparer les réponses).

Pour moi, c'est déjà d'être fier. Etre fier de sa culture, de son éducation, et de sa langue. Et cela même si l'on a des origines étrangères (j'en suis).

Il ne m'est jamais venu à l'esprit de changer de nationalité. Essayer d'obtenir la double nationalité franco-espagnole si, même plusieurs fois, car je me sentirais plus près de mes origines, mais je pense que je ne rennoncerai jamais à ma nationalité française. Et puis à ce qu'il parait ça plait aux filles les Français :D

Oui ce serait tres interessant de lancer la même discussion sur le forum anglophone!

Je viens de lancer la discussion, mais j'ai peur de la polémique :/

(C'est tres interessant comme sujet, mais à grande échelle, et mal expliqué par un francophone à un anglophone, c'est pas un peu dangereux?)

On verra bien si ça dérape. Je trouve ça intéressant. :)
Ma cousine d'Atantla va accoucher dans quelques jours d'une petite franco-américaine. J'ai hâte de la connaître. Sûrement en mai...

Elle sera française alors qu'elle n'aura jamais vécu en France, donc là, c'est la filiation qui compte... Moi, je vais devenir Canadien. Ma nouvelle citoyenneté consacre mon nouveau lieu de résidence, me donne tous les droits du pays dans lequel je veux vivre... mais je n'aurais jamais pu renoncer à ma nationalité française.

Ben je l'ai momentanément retiré pour reflexion... il reviendra bientôt!

Pour moi, c'est déjà d'être fier. Etre fier de sa culture, de son éducation, et de sa langue. Et cela même si l'on a des origines étrangères (j'en suis).


Même réponse que Julien, dans l'ensemble.

Par contre, mon fils, né aux USA il y a 3 ans (de parents français, donc), a automatiquement la double nationalité (américano-française ou franco-américaine, comme on veut), mais n'est pas encore allé en France ;)

C'est marrant, parce que c'est une question que je ne me posais pas avant.
Ca coulait de source. J'étais français et je vivais en France...

J'ai des amis français qui sont aussi canadiens depuis 5 ans. L'un d'eux ne veut plus voter pour les élections françaises, depuis qu'il est Canadien. Il dit qu'il ne peut plus être autant au fait de ce qui se passe là-bas.
Et il ne voyage plus qu'avec son passeport canadien.

charlotte a écrit:

C'est marrant mais je ressens tout sauf de la fierté, je suis née comme ça : française. Je trouve que c'est une chance mais qu'il n'y a pas à en être fière !
les symboles français, le drapeau, la marseillaise, tout ce qui peut ressembler de près ou de loin à du nationalisme et à la "fierté française", ça me fait pas trop kiffer !!!


Pour ça, nous sommes tellement différents des Américains... Là-bas, il y a des drapeaux partout, partout, partout!

Amis, bonjour,
Autre aspect de la question : qu'est-ce qu'être Francaises ou Français... à l'étranger ?
Un élément de réponse se trouve dans l'étude du CES au premier lien de mon bloc-note :
http://entreprisesaletranger.over-blog.com/
Ne pas hésiter à la parcourir, ainsi que tout le blog. Merci de le citer.
Bien à vous.
gerarja

Geradja, plutôt que de nous renvoyer à ton blogue (dont l'adresse est sous ton pseudo), ça serait plus intéressant que tu participes ici, au débat.
Là, ça fait "grosse pub". Attention, la prochaine fois, je sévis!

Je me sens française....mais surtout pas fière d'être française, je suis française c'est tout...sûrement parce que ma culture, mes habitudes, ma façon de penser et d'annalyer ce qui m'entroure ont comme référentiel  la France...ce qui ne veut surtout pas dire que je ne peux pas m'adapter à une autre culture. C'est juste que les cadres dans lesquels j'ai grandi ( mes parents eux mêmes d'origine française) sont ceux qui découlent de l'histoire de la France.
Je me sens française...peut-être parce que je réfléchis par rapport à ce qui se passe en France...
bonne question en tout cas !

Ami Geradja,

En effet votre essai vaut sans doute le détour. Auriez-vous l'amabilité de nous citer le passage sur la stabilité de l'identité française à l'export ? Cela aménerait du grain à moudre sur ce fil.

Je ne suis, pour ma part, pas d'accord avec la notion de choix : 'ok, je veux bien prendre la nationalité mais je prends pas la fierté parce que ça fait nationaliste, beurk'.
Je ne suis pas un nationaliste comme on s'est attaché à les dénigrer (à juste titre d'ailleurs) mais je rappelle que pour éviter la dissolution, un brin d'ethnocentrisme est nécessaire. Le problème français c'est d'avoir voulu exporter sa façon de voir comme axiome universel. Si nous étions moins 'flaming' on essuyerait peut-être moins de sarcasmes de la part des autres nations.
Etre fier de son pays quand il se dresse face aux US et l'instant d'après le renier parce que notre petit baigneur amianté fait des ronds dans l'eau est illogique. Faut assumer aussi nos conneries (même quand on a pas vraiment choisi)...
Bon d'accord avec vous, je suis le premier à dire que si on est si nombreux à l'étranger (et surtout les jeunes) c'est aussi que nous n'avons pas vraiment de place dans cette société. Cela ne change rien, bien au contraire, ambassadeurs qui nous ignorons, nous ramènerons aussi un jour un peu de cette diversité avec nous.
Je suis fier d'être français de culture et de coeur, tête dure, généreux, bordélique, cabotin, chicanier, râleur, etc. car c'est comme ça que j'aime aussi mes compatriotes (enfin 1 fois/an et de façon pas trop prolongée sinon je serais pas un expat...)
On ne peut pas toujours garder le bon et jeter le mauvais, c'est un package ;)
Les français sont des gens géniaux, ils ont simplement oublié ça après l'avoir trop longtemps pris au pied de la lettre.

Nous sommes des êtres de contradiction, pas d'exception, assumons-le.

Le problème, c'est qu'à l'étranger, on est autrement Français qu'on le serait en France. Personnellement, j'en connais même qui deviennent Super-Français. Je crois qu'il y a tout un tas de raisons qui jouent, et pas forcément de mauvaises raisons. C'est peut-être un réflexe naturel, réaffirmer une identité qu'on sent menacée, à tort ou à raison...

Quant à savoir ce que c'est d'être Français, il faudrait sans doute tomber d'accord si on parle d'une idée ou d'une réalité. Dans le second cas, on en serait réduit, si on n'est pas mégalo, à s'identifier à un Français moyen - sous tous les rapports. C'est à dire un être fictif, chiffres de l'INSEE à l'appui, qui présenterait le moyen terme de tous les comportements et caractéristiques de plus de 60 millions de personnes.

Alors, s'identifier à ça, franchement je sais pas...

Je fais partie de ceux qui ne ressente pas la "fierté" de la nationalité. Je pourrais abandonner la nationalité française sans problème de conscience...
mais je suis consciente d'avoir la chance d'être née dans une démocratie laique ou les droits de l'homme (et de la femme) sont respectés (au moins en principe) et ou les maitres mots sont "liberté, égalité, fraternité". Ce n'est pas la réalité , d'accord, mais au moins on essaye !!
pour ce qui est du "caractère" français, (si tant est qu'il y en ait un), il n'y a certainement pas de quoi etre fier.... râleur, prétentieux (syndrome des cons qui sont nés quelque-part-cfBrassens), surfant sur le mythe de "l'élégance à la française" (je me marre).
je travaille dans le tourisme et je cotoie des gens de tous les horizons, et je peux vous assurer que les français (en général) sont les pires, en vacances en tout cas...
leurs traits les plus caractèristiques sont leurs côtés "m'as-tu vu?" et souvent agressifs. (genre "attention, on me la fait pas à moi, je suis pas  le péquin moyen")
encore une fois, ils ne sont pas TOUS comme ça , mais sur la masse, ce sont les caractéristiques qui se distinguent..
suis-je pareille quand je voyage ? du coup j'essaye de pas, parce que quand finit ma saison, je peux plus blairer les français ! c'est peut être pour ça que je pars à l'étranger.... ?

Ami Tôm et autres forumeurs,
Je réponds avec plaisir à ton interpellation, en précisant auparavant que l'étude du CES  portaient sur les Françaises et Français à l'étranger, à la tête de leurs propres affaires au moment de l'étude et uniquement sur eux. Par rapport au fil sur la nationalité, voilà ce que l'on peut en retenir.
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"A - « CITOYENNETÉ »
1. Nos répondants sont des compatriotes revendiquant leur nationalité française mais dont les conjoints, et plus encore les enfants, sont
désormais largement pluri-nationaux. Ils sont 96 % à être français de naissance et 4 % à l'être devenus par naturalisation.
Ils sont 15 % à détenir une autre nationalité et seulement 7 % en Afrique, 8 % en Europe, 10 % dans les capitales, mais 22 % en Amérique et
« hors capitale ». Ce sont 24 % des femmes qui déclarent avoir une autre nationalité et seulement 12 % des hommes.

Pour les conjoints, la situation est déjà très différente, et ce, dans tous les continents.
39 % déclarent être nés français, 15 % se disent naturalisés français et 46 % d'une autre natiionalité sans être naturalisés.

L'Afrique avec 50 % de « nés français » et 7 % seulement de « naturalisés », l'Amérique avec 53 % dans le premier cas et 30 % « d'une autre
nationalité sans être naturalisés », et l'Europe avec seulement 19 % de « nés français » mais 67 % « d'une autre nationalité », s'écartent pourtant des moyennes.

L'écart entre les hommes et les femmes est important puisque 18 % des hommes affirment que leur conjoint dispose d'une autre nationalité, alors qu'aucune répondante ne le mentionne.
Les conjoints sont par ailleurs 23 % à disposer d'une ou plusieurs autres nationalités, un peu plus en Amérique (29 %) et « hors capitale » (30 %) et moins en Europe (15 %), mais également moins pour les femmes (16 %) que
pour les hommes (24 %).

Quant aux enfants, s'ils sont 84 % à être « nés français », 3 % à avoir été « naturalisés » et 11 % « d'une autre nationalité sans être naturalisés », ils sont déjà 58 % à jouir, en outre, « d'une autre nationalité ». Et même 80 % en Amérique, mais cela peut semble-t-il s'expliquer par les règles de la nationalité
dans ce pays.

A titre comparatif, notons qu'en 2002, 46 % des immatriculés adultes et enfants à l'étranger étaient au moins doubles-nationaux, avec 39 % des plus de 17 ans, 66 % des 6 à 17 ans et 61 % des moins de six ans. En moyenne pour chaque famille, 46 % des enfants sont nés à l'étranger, 29 % en France et pour le solde, 25 %, partie en France et partie à l'étranger.
Avec 40 % de tous leurs enfants, ce sont nos répondants d'Afrique qui comptent le plus d'enfants nés en France, suivis de près par l'Europe (39 %). Avec 16 % seulement, c'est l'Amérique qui en compte le moins. L'Asie est parfaitement dans la moyenne."
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Voilà qui peut animer le débat sachant que ces compatriotes sont durablement installés dans leur pays d'accueil et donc assez représentatifs des Français établis hors de France.

Finalement j'en retiens que la situation évolue vite et que, si les Français à l'étranger sont de + en + souvent pluri-nationaux, c'est qu'un grand nombre de conjoints sont du pays d'accueil et que pour une meilleure intégration des enfants (que feront-ils une fois adultes ?) dans ce pays, quand cela est possible, les parents font les démarches nécessaires à la double-nationalité.

Cela ne les empêchent pas d'être assez "patriotes" et souvent très heureux de servir la France dans leurs activités professionnelles ou dans leurs relations sociales.
Amicalement... Tân biêt Tôm (pardon pour les fautes, c'est phonique).

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