Une info passée inaperçue : Le financement d'Erai rejeté
Discussion dans 'Informations Chine' créé par lafoy-china, 11 Mars 2015.
Les conseillers régionaux étaient appelés ce vendredi 6 mars à voter pour le rapport concernant le financement d'Erai pour le reste de l'année 2015. Il a été rejeté.
Le rapport d'Erai ne passe pas. Europe Ecologie les Verts, l'UDC et le Front national ont voté, ce vendredi 6 mars, contre le financement de l'agence Rhône-Alpes d'accompagnement des entreprises à l'international pour le reste de l'année 2015. Trois élus du Front de Gauche se sont abstenus. Au final, 80 voix contre et 46 pour.
Une décision qui pourrait de fait entraîner la liquidation d'Erai, dans un avenir très proche.
Face à cet échec, le président de la région Rhône-Alpes, Jean-Jack Queyranne a pris acte de ce refus et parle d'une « décision grave », selon des propos rapportés.
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Complément d'info : http://acteursdeleconomie.latribune...06/erai-attend-sa-liquidation-judiciaire.html
La subvention de fonctionnement d'ERAI soumise au vote des élus a été rejetée ce vendredi en Commission permanente du Conseil régional de Rhône-Alpes, par 89 voix contre, 58 pour et 8 abstentions. Chaque camp se renvoie la balle. La liquidation judiciaire d'ERAI semble être désormais la seule alternative.
La liquidation judiciaire d'ERAI (Entreprise Rhône-Alpes International) paraît inévitable après que la Commission permanente de la Région Rhône-Alpes a rejeté la subvention devant assurer le financement complémentaire de son exploitation pour 2015, ce vendredi Jean-Jack Queyranne, le président PS de l'Assemblée régionale l'écrit noir sur blanc dans un communiqué :
« Il reviendra au président (Daniel Gouffé) d'aller vers les tribunaux (le TGI de Lyon). Ce qui signifiera le licenciement des personnels et l'arrêt des contrats avec les entreprises. Il en sera de même pour les filiales à Shanghai, reconnue et efficace, à Stuttgart, Turin... Ce sont 130 personnes qui sont concernées ».
Elles sont réparties entre le siège lyonnais et pas moins de 27 implantations dans le monde, toutes déficitaires en 2013 sauf la filiale allemande.
"Tuer ERAI"
Jean-Jack Queyranne poursuit en pointant du doigt les groupes EELV (Europe Ecologie les Verts), qui tous ont voté contre ainsi que 37 des 39 élus de l'UDC (l'Union de la droite et du centre). Administrateur d'ERAI, Xavier Dullin s'est abstenu, lui, tout comme un autre conseiller régional UMP, Pierre Bérat. Jean-Louis Gagnaire, vice président du conseil régional en charge des affaires économiques, n'a pas hésité, lors d'une conférence de presse, à dénoncer « une alliance de vote d'EELV et de l'UDC », laissant entendre que les premiers sont « allés chercher » les seconds. Dans le même temps, il a prêté à Laurent Wauquiez, investi par l'UMP pour les élections régionales de décembre prochain, la volonté de « faire un coup politique en donnant l'ordre (aux élus de son parti) de tuer ERAI ».
Un mauvais calendrier
« Wauquiez ne nous a jamais donné de consigne de vote », répond Xavier Dullin à Acteurs de l'économie. « Cela fait cinq ans que nous demandons la réforme de cet organisme. A un moment donné le groupe en a eu assez de faire l'appoint de la majorité ». A huit mois du scrutin régional « le calendrier politique était mal choisi pour présenter ce rapport », moque l'élu savoyard. Le 28 janvier dernier, l'abstention de l'UDC avait sauvé l'attribution d'une subvention d'urgence de 1,58 million d'euros à ERAI pour l'exploitation du premier trimestre 2015. Et l'exécutif régional espérait qu'il en soit ainsi encore en mars.
Non au gaspillage de l'argent public
« Ce n'est pas une combinaison politique. C'est un concours de circonstances si ce ballon (ERAI) nous explose à la figure. C'est le gaspillage de l'argent public », plaide pour sa part Jacques Mercier de EELV. « Je n'ai voté aucun budget d'ERAI car nous n'avions aucune visibilité. Cet outil était utile pour la Région mais dévoyé », appuie Fatiha Benahmed, conseillère écologique et administratrice de l'agence.
Jean-Jack Queyranne envoie aussi le coup de pied de l'âne au monde économique et lui reproche d'avoir pris « conscience qu'un peu tard des difficultés d'ERAI », alors qu'il est « majoritaire au conseil d'administration ». Le monde politique « m'a proposé des mesures de redressement mais elles n'ont pas suffi à susciter une vote positif », déplore t'il. La direction d'ERAI a t'elle failli ? A cette question Jean-Louis Gagnaire répond : « il y a eu de l'arrogance et de l'imprudence » précisant toutefois que « 40 % du budget annuel d'ERAI (environ 10 millions d'euros) étaient financés par les contrats payés par les entreprises accompagnées ». Le solde de 60 % était subventionné par la Région. Tout ça pour en arriver là. Un vrai gâchis.
Gouffé dénonce "l'irresponsabilité des élus"
« Dans un contexte de carence de subvention publique toutes les équipes d'ERAI restent mobilisées au quotidien et pour l'avenir », garantit Daniel Gouffé dans un communiqué. Le président de cette structure s'en prend à « l'irresponsabilité des élus » et l'instrumentalisation d'ERAI à des fins politiques ». A contrario il voit un salut du côté des "représentants des milieux économiques qui spontanément s'engagent à nos côtés afin qu'ERAI puisse poursuivre les missions qu'elle assure depuis l'origine ».
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SPÉCIAL RHÔNE-ALPES : LA RÉGION POUSSE SON PROJET DE REPRISE PARTIELLE D'ERAI PAR L'ARDI
Reprise partielle des activités d'Erai (Entreprises Rhône-Alpes International)par l'Ardi (Agence régionale du développement et de l'innovation)sous couvert de la Région ? Reprise d'Erai par un ou des investisseur(s) privé (s) ? Un mix des deux dans le cadre d'une sorte de consortium public/privé ? Les spéculations continuent à aller bon train dans les milieux d'affaires rhônalpins depuis que leTribunal de Grande Instance(TGI)de Lyon a clarifié le calendrier de la procédure de judiciaire, le 14 avril. L'association rhônalpine, bras armé de la Région pour l'international, a échappé à la liquidation immédiate et a étéplacée en redressement judiciairedurant une période pouvant aller jusqu'au 5 octobre. Mais c'estle 9 juin, dans moins de 8 semaines, que le juge a donné rendez-vous aux éventuels repreneurs pour exposer leurs projets de reprise lors d'une nouvelle audience.
A ce stade, selon les informations collectées par LaLettre confidentielle, un seul projet solide se dessine assez clairement : celui de la Région, porté parJean-Louis Gagnaire, vice-président du Conseil régional chargé du développement économique. Car si plusieurs entrepreneurs emblématiques de la région ont été approchés et on examiné le dossier, les trois repreneurs potentiels privés évoqués ces dernières semaines parDaniel Gouffé, président d'Erai, etLaurent Van Soen, directeur général, ne seraient plus qu'un : il s'agirait de l'homme d'affaires lyonnaisBruno Rousset, fondateur dugroupe April, courtier en assurance qui a connu de fort développements ces dernières années, notamment à l'international. Mais il n'a pas encore dévoilé ses intentions.
Le scénario de la Région : Ardi +privés
Comme nous l'avions précédemment annoncé, Jean-Louis Gagnaire, qui organise le retour de la Région sur ce dossier tout en ne manquant pas une occasion de désavouer l'actuelle direction d'Erai, a réuni différents protagonistes du dossier, pour beaucoup présents au conseil d'administration de l'association, à l'Hôtel de Région dans l'après-midi du 10 avril dernier. Une séance debrainstormingà laquelle n'était pas conviée Daniel Gouffé, qui a permis de mettre "cartes sur tables", selon un participant joint par laLC, et de jauger le positionnement des institutionnels -Chambre de commerce et d'industrie régionale, Bpifrance, Medef-Rhône-Alpes, CGPME-Rhône-Alpes, OSCI -, de certains élus et chefs d'entreprises membres du conseil.
Selon nos informations, en sont ressortis les contours un peu plus précis du projet de reprise partielle des activités d'Erai associant l'Ardi-dont le le présidentPhilippe Morin-Perrier, lui même à la tête de l'entreprise HEF R&D était présent- et les privés, dont ceux de l'OSCI(Opérateurs spécialisés du commerce international). Un projet pour lequel Jean-Louis Gagnaire milite en réalité depuis le 6 mars, date du rejet par la Commission permanente du Conseil régional de tout nouveau financement pour Erai.
Ce scénario, qui peut évoluer dans ses contours dans les prochaines semaines, impliquea prioriune disparition de la structure Erai en tant que telle et la reprise d'une partie seulement de ses 128 salariés et de ses filiales. Lesactivités régaliennesdéléguées à l'agence par la Région dans le cadre de ses accords de coopération internationaux seraient transférées à l'Ardi etseuls une demie douzaine de bureaux jugés stratégiques seraient alors conservésdans ce cadre :Allemagne,Chine (Shanghai),Etats-Unis (Pennsylvannie),Canada (Québec)etVietnam.
Les privés, notamment les OSCI, qui ont un représentant au conseil d'administration d'Erai, pourraient alors se positionner surla reprise d'une douzaine d'autres bureaux, afin d'assurer, notamment, la continuité des contrats en cours : quelques270 entreprises bénéficient actuellement des prestationsd'accompagnement d'Erai, et 98 personnes (dont des VIE) sont actuellement "portéses"dans les incubateurs de l'agence à l'étranger. L'OSCI ne cachait pas ces dernières semaines l'intérêt de plusieurs de ses membres pour certaines implantations d'Erai à l'étranger. Il est à parier que les candidats à ces reprises demanderont alors à la Région des garanties de continuation des flux d'activités.
Les autres bureaux -Erai en compte 27 dans le monde- seraient fermés. Information surprenante confirmée par plusieurs sources : les filiales actuelles d'Erai, toutes structures indépendantes, continueraient à prospecter de nouveaux clients. Certaines d'entre elles en auraient même gagné de nouveaux…
Un nécessaire accord avec les Verts
Mais pour le mener à bien, Jean-louis Gagnaire devra trouverun nouvel accord avec les élus écologistes du groupe EELV(Europe Ecologie Les Verts)au Conseil régional. L'Ardi aura en effet besoin d'une subvention supplémentaire de la Région pour assumer ces nouvelles charges. La fenêtre de tir est courte :la prochaine réunion plénière de l'assemblée régionale doit se tenir le 7 mai. Des négociations sont en cours : l'élu régional a rencontréJean-Charles Kohlassle 14 avril à ce sujet.
Joint par laLCle 14 avril, le coprésident du groupe EELV au Conseil régional a confirmé cette rencontre. Plus d'un mois après le traumatisme provoqué par le refus de voter de nouveaux financements pour Erai par une majorité de conseillers régionaux de droite, d'EELV et du FN, les Verts et le PS ont ainsi convenu de se réunir à nouveau "dans les 15 jours" à venir pour tenter de trouver un accord.
Mais la négociation s'annonce difficile. Pour l'élu Vert, seule proposition émanant de l'OSCI, dont « certains membres pourraient reprendre certaines filiales», est « crédible et sérieuse ». Si Jean-Charles Kohlhaas considère que l'Ardi « fait un bon boulot », il estime également que la structure « n'est pas adaptée ». C'est « une association, dans laquelle la Région est peu représentée », estime-t-il. Association loi 1901, l'Ardi est dirigée par un conseil d'administration de 9 membres, dont 5 issus du monde industriel (incluant son président) et 4 de "centres de compétences publics", selon les quelques informations fournies sur son site Internet (www.ardi-rhonealpes.fr).
Pour Jean-Charles Kohlhaas, il faut « une structure de type coopérative, si l'on crée une société mixte, une structure avec des partenaires privés et publics », ou « un établissement public si l'on veut une institution totalement publique ». Quant aux 128 salariés d'Erai, l'élu Vert estime qu'une grande partie doit être reprise pour des missions d'intérêt public par la Région. La question est de savoir si son point de vue fait l'unanimité chez les Verts, dont certains militants seraient à présent favorables à un sauvetage de l'agence.
Reste enfin à savoir si d'autres porteurs de projets ne vont pas finalement s'inviter autour de la table.
Christine Gilguy et François Pargny
vendredi 17 avril à 11:59