Contacts Puerto de Mazarron

Chère Martine,
Depuis ma tendre enfance en Algérie, après l'exode de 1962, et des études dont personne n'en conservera le souvenir impérissable, j'ai fini par intégrer une école d'ingénieurs pour faire plaisir à ma pauvre maman.
Poussé les amis, tiré par les parents, je me suis marié. Mon épouse, dans sa grande mansuétude m'a donné deux beaux enfants, dont je suis très fiers.
Après de nombreuses décennies de bons et loyaux services à la tête du groupe qui m'avait embauché, j'ai à soixante ans décidé de rendre mon tablier, et de réaliser un vieux rêve que je portais en moi.
Depuis le début, j'avais eu le sentiment indicible d'être passé à côté de ma pauvre existence. J'avais en fait oublié de vivre...
En 2009, j'ai sauté sur mon voilier, (un feeling 416 pour les initiés) pour respirer et m'enivrer du souffle du monde. Pendant quatre belles années, j'ai parcouru en solitaire les mers du monde avec de terribles moments de terreur, mais aussi de formidables instants de profonde plénitude, que peu de gens peuvent évoquer.
Un vilain mal, qui devait me regarder en crabe depuis longtemps, m'a contraint d'abandonner la belle aventure. Aujourd'hui, je regarde les flots du bord de la plage. Je les remercie néanmoins d'avoir chevauché ces vastes plaines océanes pendant toutes ces belles années, et de m'avoir épargné.
Vous vouliez faire plus ample connaissance, Je crois que vous savez tout.
Bien chaleureusement.
Pierre.