Travailler à Yokohama
C'est la deuxième plus grande ville du Japon après Tokyo, la capitale. Yokohama, capitale de la préfecture de Kanagawa, compte plus de 3,6 millions habitants et tire profit de sa position géographique. À moins d'une heure en train/métro de Tokyo, Yokohama attire chaque année, un peu plus de touristes et d'expatriés. Des étrangers qui font le choix de Yokohama, plutôt que la mégapole tokyoïte. Comment chercher un emploi dans la cité portuaire ? Quels sont ses principaux piliers économiques ? Guide pratique.
Cartographie de la ville portuaire de Yokohama
Histoire de Yokohama
Yokohama se situe au sud de Tokyo, dans la région du Kanto (litt. Kantô), sur Honshu (Honshû), la plus grande île du Japon.
La première ville portuaire du Japon a su se faire une place à côté de la grande Tokyo. On appelle les natifs de Yokohama les « hamakko », littéralement, les « enfants de la plage ». C'est dire si l'histoire de la ville se confond avec les évolutions de son port, porte ouverte sur le monde. C'est d'ailleurs par là que les premiers échanges avec l'étranger se sont faits, durant la seconde moitié du XIXe siècle. C'est aussi à cette période que Yokohama développe ses relations avec la France. En effet, beaucoup de Français ont contribué à l'expansion de la cité portuaire.
Le petit port de Yokohama est devenu célèbre dans tout le Japon, notoriété qui s'est étendue au-delà des frontières de l'archipel. Les évolutions successives ont transformé la ville discrète en pilier économique. Yokohama profite de sa position géographique (au centre du Japon), pour commercer avec le monde entier.
La ville portuaire du futur
Situé à 40km au sud de Tokyo, le port de Yokohama donne sur la baie de Tokyo. C'est la fierté de la ville. Ouvert au commerce extérieur dès 1858, il n'a cessé de se développer pour devenir un port international incontournable du Japon. Une réussite qui s'apprécie à tous les niveaux, à commencer par les emplois.
Le secteur portuaire est un gros pourvoyeurs d'emplois à Yokohama : import/export, expertise maritime, transport maritime, douane, stockage, logistique, ingénierie, manutention, remorquage, réparation navale, contrôle... Le rayonnement du secteur portuaire ruisselle sur toute l'économie de la ville : restaurants, commerces, musées, boutiques... Une aubaine pour les expatriés qui recherchent des offres d'emploi à Yokohama.
L'économie de Yokohama
On parle du « Yokohama economy ripple effect », « l'effet d'entraînement économique » mené par le secteur portuaire. Le port de Yokohama attire les grandes industries du transport maritime, de la sidérurgie, de l'automobile et du tourisme. Eux-même attirent les poids lourds de l'hôtellerie et de la restauration, de la culture et du divertissement. C'est un véritable cercle vertueux, qui contribue à l'expansion et au dynamisme de toute la préfecture. Un dynamisme qui attire locaux et étrangers.
Les chiffres de la bonne santé économique
En 2021, 32,1% des revenus de Yokohama et 30,8% des emplois venaient de l'activité portuaire, pour une richesse produite de plus de 5 millions de yens, répartis entre la logistique (près de 750 000 yens), les industries (près de 1,7 million), et le tourisme/la culture (plus d'1,1 million). Plus de 3,6 millions de yens viennent directement du port. 1,4 million vient de la production indirecte.
Créations d'emplois grâce au port de Yokohama
Cette manne financière se voit aussi côté emplois. En 2021, grâce à l'activité portuaire, 557 213 emplois ont été créés : 399 508 directs et 157 705 indirects. Les industries concentrent la majorités des créations de postes (177 044), devant le tourisme/la culture (152 268), et la logistique (76 196).
Économie de Yokohama par secteurs
Sans surprise, le secteur industriel est le plus important. Il représente 19,3% du marché. Les services aux entreprises arrivent juste derrière (15%). Viennent ensuite les transports (12,5%), le commerce (10,1%) et l'immobilier (8,5%). La construction, l'information et la communication, l'électricité/eau/gaz et les services aux particuliers représentent entre 6 et 3% du marché.
Les grandes entreprises implantées à Yokohama
Cité portuaire internationale oblige, Yokohama attire des grandes entreprises japonaises et étrangères :
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Secteur industriel
Caterpillar, Iriso Electronics, Kuka Japan, Lasertec Corporation, Leister technologies, Okamura Corporation, Ono Sokki, Shincron, TÜV Rheinland Japan.
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Secteur automobile
Nissan motor, Polaris, AB Dynamics, Ducati, Nexteer, Suiso (H2) power, NBHX (Ningbo Huaxiang Group), HSK (Hoden Seimitsu Kako Kenkyusho)
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Autres grandes entreprises
Électronique, nouvelles technologies, secteurs de pointe... toutes les sociétés veulent profiter de la position stratégique de Yokohama. Panasonic, Bosch, Continental, Sumimoto Electic Industries, Faurecia, Adient, ou encore Magna Steyr ont développé une activité à Yokohama.
Pourquoi les entreprises étrangères choisissent Yokohama
Fort de son histoire, de sa position stratégique et de son ouverture à l'international, Yokohama est une place de choix pour les sociétés étrangères. La ville offre aussi des avantages aux créateurs d'entreprises et autres startupers.
Le German Industry Park (GIP) permet aux créateurs de développer leur business. Il ne faut pas se fier à son nom : le GIP est ouvert à tous, quelle que soit sa nationalité. Le Yokohama World Business Support Center (WBC), propose des espaces de travail, des services pour les professionnels, et des conseils gratuits. La ville encourage ces implantations d'entreprises et organise des rencontres entre professionnels. Encore un point positif pour les expatriés en recherche d'emploi à Yokohama. La ville voit toujours plus grand, et multiplie ses partenariats avec l'étranger. Elle investit également dans la communication, à grand renfort de rencontres professionnelles pour attirer les entreprises étrangères.
Un secteur touristique florissant
Côté tourisme, la ville portuaire n'a rien à envier à la capitale japonaise. Yokohama compte de nombreux monuments célèbres, temples et sanctuaires qui attirent les visiteurs, à commencer par les Japonais eux-mêmes. Le contemplatif jardin japonais Sankeien, le futurisque Minato Mirai, le musée des ramen, qui nous replonge dans les années 50, la célèbre Chinatown, le plus gros quartier chinois du Japon... les sites et activités touristiques ne manquent pas, à Yokohama. Ce sont autant de possibilités d'emploi pour les étrangers.
Petit job ou emploi à plein temps à Yokohama ?
À présent que vous en savez plus sur l'économie de Yokohama, vous pouvez mieux préparer votre expatriation et votre recherche d'emploi. Quelle est la durée de votre séjour au Japon ? Quel visa pour le Japon possédez-vous ? Quel type de poste recherchez-vous ? Quel contrat cherchez-vous ? Quels sont vos besoins ?
Pour avoir le droit de travailler au Japon, il vous faut le bon visa : permis vacances travail (PVT) Japon, visa étudiant, de travail, de stage ou visa d'époux. Le visa étudiant, le PVT et le stage ne vous permettent pas de travailler à plein temps.
Offres de petits boulots (baito)
Avant la Covid, les offres de baito étaient très nombreuses et s'agglutinaient sur les devantures des supermarchés et konbini (supérettes ouvertes 24h/24). Depuis la crise sanitaire, les offres se sont faites plus rares, quoique le marché reprend doucement des couleurs. Une embellie en demi-teinte. Le marché du travail du Japon est frappé par une précarité alarmante. Le phénomène a encore gagné du terrain depuis la Covid. Les jobs font justement partie de ces emplois précaires, moins bien protégés que les CDI. Vous n'obtiendrez pas de visa de travail avec un baito. L'immigration japonaise vous demandera un CDI.
Guide pour trouver un petit boulot
Baitoru, Nihon de baito, (accessible uniquement depuis le Japon), Albeit jungle, Baito my navi... Vous trouverez de nombreux sites Internet japonais qui recensent des offres de baito. Pensez également aux magazines, comme TownWork, Job aidem, Domo! ou Working free. Ils sont tous gratuits et se trouvent dans les gares et stations de métro. TownWork propose des offres d'emploi dans tout le Japon. Les autres magazines se concentrent sur certaines régions, dont le Kantô, où se trouve Yokohama.
Vous trouverez des postes dans la restauration, les services (serveur, agent d'entretien en sharehouse, à l'hôtel, employé à tout faire...), les cafés linguistiques (professeur particulier...), ou les supérettes. Les sites proposant des baito restent nombreux. Pas besoin d'un CV long comme le bras. Vous aurez de fortes chances d'être recruté, surtout si vous parlez japonais. Les étudiants sont nombreux à prendre un baito pour financer leurs études et/ou acquérir une première expérience professionnelle.
Offres d'emploi à plein temps
Les choses se compliquent pour une recherche d'emploi à plein temps. Faire carrière au Japon n'est pas impossible, mais nécessite une solide préparation. Etes-vous déjà au Japon ? Avez-vous une expérience dans le secteur pour lequel vous postulez ? Le Japon est un pays élitiste, qui accorde une grande importance aux diplômes. La concurrence est rude entre les étudiants et les actifs.
Au Japon, on prépare son entrée sur le marché du travail dès les dernières années d'études. Vous serez donc en concurrence avec des Japonais et des étrangers. Mettez toutes les chances de votre côté avec un CV bien rempli : université internationale connue au Japon ou université japonaise, expériences professionnelles, recommandation d'un établissement connu au Japon...
Faut-il avoir le JLPT pour trouver un travail au Japon ?
Le JLPT (Japan Language Proficiency Test) n'est pas nécessaire pour un petit boulot. Mais pour un emploi à plein temps, il est fortement recommandé de le passer, car les sociétés le demandent. Les sites Internet regorgent d'offres d'emploi qui exigent, au minimum, un JLPT N2 (niveau intermédiaire avancé). Il n'est pas rare de voir une entreprise exiger un N1, qui correspond au niveau bilingue. Le JLPT est un examen international qui valide le niveau de japonais, du débutant (N5, N4) au bilingue (N1).
Gardez à l'esprit que vous ne serez pas le seul étranger à maîtriser la langue. Parler japonais n'est plus un « bonus », mais un prérequis que tout demandeur d'emploi au Japon devrait avoir. De nombreux étudiants et actifs qui veulent trouver un travail au Japon arrivent avec un N2 ou un N1. Passer le JLPT avant votre arrivée au Japon mettra votre CV en valeur.
Yokohama ou Tokyo ?
Faut-il se tourner vers la ville portuaire japonaise ou la capitale ? Beaucoup d'expatriés craignent que les demandes d'emploi soient moins fortes ailleurs qu'à Tokyo. Les étrangers venant pour la première fois au Japon semblent davantage touchés par ces idées reçues, quoique fondées sur un constat général : quel que soit le pays, il y a plus d'offres dans la capitale. Choisir Tokyo comme lieu de travail est donc une bonne option.
Mais il ne faut pas croire que le travail ne se trouve qu'à Tokyo. Au contraire : Yokohama, Osaka, ou Fukuoka sont aussi des terres d'emploi, y compris pour les expatriés. La forte présence des groupes étrangers à Yokohama et les multiples investissements des autorités sont là pour le prouver. Tokyo n'est pas le monde ni le Japon. Vous pourrez vous faire une place dans de nombreuses autres villes, comme Yokohama.
De plus, qui dit plus d'offres d'emploi à Tokyo dit aussi plus de concurrence. Yokohama n'est pas la deuxième mégapole du Japon pour rien. Elle aussi a de nombreux sites et hubs stratégiques et dynamiques.
Trouver un emploi à Yokohama
Pour trouver un emploi à Yokohama, plusieurs solutions : le site web de l'entreprise que vous visez, les sites généralistes, les réseaux sociaux... Adhérez aux associations professionnelles et participez à leurs événements. Recréez-vous une communauté à Yokohama. Si vous parlez japonais, intégrez les réseaux japonais et, là encore, entrez dans une communauté. Faites votre recherche d'emploi directement en japonais. Vous aurez accès à des offres qu'on ne trouve pas sur les sites anglais. Trouver un poste au Japon est une entreprise longue, parfois périlleuse, mais pas impossible.
Faut-il parler japonais pour trouver un travail à Yokohama ?
On ne cesse de le répéter dans ce guide : apprenez le japonais. La barrière de la langue vous fera passer à côté de beaucoup d'offres d'emploi. De nombreux articles conseillent encore de booster son anglais pour trouver un travail au Japon. Mais la langue du pays est le japonais, pas l'anglais. Bien sûr, parler anglais est un atout. L'anglais est la première langue commerciale du monde. Mais l'anglais seul ne suffit pas.
Que votre entreprise soit internationale ou non, que vous viviez à Tokyo, Yokohama ou dans d'autres villes, ne faites pas l'impasse sur la langue japonaise. Votre maîtrise compte. Elle montre votre motivation et votre volonté de vous intégrer au Japon.
Certains étudiants étrangers préfèrent venir au Japon pour apprendre la langue en immersion. Ils décrochent un petit job, moyen de pratiquer le japonais. À terme, ils visent un travail plus pérenne. D'autres économisent en apprenant le japonais dans leur pays, avant d'immigrer au Japon avec un visa de travail.
Vivre et travailler à Yokohama, les conseils en plus
Testez le Japon pour les vacances
Première expatriation au Japon ? Si possible, testez d'abord le pays en tant que touriste. Visitez ses différentes régions, essayez de vous projeter. Quelles sont vos villes préférées ? Pourriez-vous y vivre ?
Le début de votre séjour au Japon risque d'être sportif (formalités administratives, abonnements divers, banque...). Si vous arrivez pour commencer votre travail, essayez de venir quelques semaines avant votre entrée en fonction. Offrez-vous des vacances avant de commencer votre nouvelle vie de salarié.
Profitez de la vie au pays du Soleil levant. Vivre au Japon est une expérience unique.
Recréez-vous votre « petit monde » à Yokohama : loisirs, divertissements, restaurants favoris, etc. Dégagez-vous du temps libre pour profiter de votre nouvelle vie. Même à l'étranger, le quotidien métro, boulot, dodo revient vite à la surface
Recherche d'emploi au Japon : prenez le temps
Une bonne préparation demande du temps et de la méthode. Visas, conditions de recrutement, CV... N'hésitez pas à poser des questions en cas de problème.
Prenez le temps de rechercher les informations et d'étudier les offres (conditions d'entrée dans l'entreprise, niveau de japonais exigé, diplômes, années d'expérience...). N'envoyez pas votre CV à tout le monde. Ne postulez pas à l'aveuglette. Sélectionnez la catégorie d'emploi que vous visez.
Cherchez des informations sur les conditions de travail et la législation japonaise. Sans examiner tous les codes juridiques, retenez les informations essentielles pour travailler au Japon.
Adoptez la tenue de travail de rigueur au Japon : costume/tailleur sombre et chemise blanche. N'essayez pas d'être original, surtout pour un entretien d'embauche. En cas de doute, suivez des coachings auprès d'organismes de recrutement, pour maîtriser les codes et partir à vos entretiens plus confiant.
Octroyez-vous des pauses durant votre recherche d'emploi. Découvrez le Japon. Pas besoin de plomber votre budget pour parcourir le pays. Un tour dans les différents quartiers de Yokohama ou dans les villes proches suffit. Rechargez vos batteries, armez-vous de patience, et vivez votre immigration au Japon.
Liens utiles :
Locanto (en anglais)
Glassdoor (en japonais)
GaijinPot (en anglais)
NipponShigoto (en anglais)
Chambre du commerce de Yokohama (en japonais)
Musubu (en japonais)
Ville de Yokohama, aide à la recherche d'emploi (en japonais, traduction multilingue)
Type - travailler au Japon (en japonais)
