Ces diplômes qui ne sont pas reconnus à l'étranger

Vie pratique
  • diplome
    Shutterstock.com
Publié le 2023-10-10 à 14:00 par Asaël Häzaq
Vous envisagez de partir étudier ou travailler à l'étranger, et vous vous demandez si votre diplôme ou votre cursus sera reconnu à l'étranger. On ne pense pas forcément à l'équivalence des diplômes lorsqu'on prépare une expatriation. Mais la non-reconnaissance du diplôme ou des études est-elle un obstacle au travail à l'étranger ?

Reconnaissance des diplômes selon les États

En France, par exemple, le baccalauréat est un prérequis pour poursuivre vos diplômes dans le supérieur. Depuis 1999 et les accords de Bologne signés par les ministres de l'Éducation de 29 pays d'Europe, tous les diplômes français sont reconnus au sein de l'Espace européen de l'enseignement supérieur. L'Espace compte 49 pays à ce jour et garantit la reconnaissance des diplômes des ressortissants européens. Pour renforcer davantage la cohérence du système d'éducation, l'Union européenne (UE) a également mis en place le système LMD (Licence-Master-Doctorat). Effectif depuis 2002, il permet à un diplôme obtenu dans un pays de l'UE d'obtenir une équivalence sous forme de crédits européens (European Credits Transfer System) dans tous les autres pays de l'UE. Le système reste réservé aux pays membres de l'UE, et n'est pas étendu aux autres États.

Si vous êtes ressortissant français en projet d'expatriation en Europe, vous ne rencontrerez aucun problème pour faire reconnaître vos diplômes. D'autres États proposent un équivalent du baccalauréat, comme la Chine (gaokao), les États-Unis (high school diploma) ou le Québec (diplôme d'études collégiales). Mais ces équivalents ne signifient pas forcément que le diplôme français ou européen sera reconnu sur ces territoires. De plus, les autres formes de baccalauréat (bac professionnel) ne seront peut-être pas reconnues au même titre que le bac général.

La reconnaissance ou non de vos études et diplômes dépend de votre pays d'accueil. Certains peuvent demander une certification par un organisme officiel. C'est le cas du Canada et de l'Australie. D'autres ne reconnaissent pas du tout le diplôme. Les États-Unis, par exemple, ne reconnaissent pas le baccalauréat, pas plus que les autres diplômes européens. Vous pouvez cependant évaluer votre diplôme pour lui trouver un équivalent américain en vous adressant aux Credential Evaluation Services.

Des qualifications aussi importantes que le diplôme ?

Bonne nouvelle : la reconnaissance de vos études/diplômes par votre pays d'accueil n'est pas toujours un passage obligé. Tout d'abord, à moins d'avoir effectué vos études dans un établissement mondialement connu, il y a peu de chances que votre pays d'expatriation connaisse votre université. De même, le titre de votre cursus parlera-t-il à l'étranger ? Dans un souci d'internalisation, de nombreux établissements se sont mis à l'heure anglaise pour intituler leurs différents cursus et diplômes. Ces intitulés sont plus facilement « transportables » à l'étranger, et vous permettent de mieux parler de votre diplôme, sans pour autant garantir que l'État d'accueil le reconnaîtra obligatoirement.

Mais plus que le diplôme ou le cursus, c'est surtout l'expérience professionnelle qui pourra faire la différence. Concernant le travail, par exemple, de bonnes expériences professionnelles parleront mieux qu'un diplôme. Les États-Unis accordent ainsi une grande importance à votre parcours professionnel. Gardez aussi en tête que certaines professions sont réglementées (avocat, médecin...) et exigent l'obtention de diplômes et qualifications spécifiques. Vous devrez répondre aux exigences de votre pays d'accueil pour pouvoir exercer cette profession.

Concernant les études, si le pays regarde moins le diplôme, il se penche en revanche sur vos notes scolaires. Vous devrez d'ailleurs faire traduire vos bulletins scolaires. Les établissements veulent, non seulement évaluer votre niveau d'anglais, mais aussi votre niveau dans les autres matières. Ainsi, lorsqu'aucune reconnaissance de vos diplômes n'existe dans votre pays d'accueil, vous pourrez toujours expliquer à votre futur établissement votre cursus avec toutes les pièces justificatives que vous jugerez nécessaires (traduction des bulletins de notes et diplômes, certifications réalisées par un organisme agréé…). Même conseil pour une expatriation professionnelle.

Des cursus pas toujours diplômants

La multiplication des écoles, notamment sur Internet, a multiplié d'autant le nombre de formations proposées. Mais toutes ne sont pas reconnues par votre État d'origine, encore moins par votre pays d'accueil. Attention donc avant de vous inscrire à l'un de ces programmes, surtout si votre objectif est d'obtenir un diplôme reconnu par l'État.

La non-reconnaissance ne signifie pas non plus que le programme de l'école n'est pas sérieux. Au contraire, il existe certaines grandes institutions (notamment dans le milieu artistique) qui délivrent des formations non reconnues par l'État. Plus souples que les établissements classiques, ces écoles misent plutôt sur la qualité des cours : obtenir de bonnes bases, être compétent dans son domaine, se spécialiser dans un secteur précis. À vous donc de vous orienter en fonction de vos objectifs. Si vous êtes étudiant et envisagez de poursuivre votre cursus à l'étranger, dirigez-vous le plus tôt possible vers un établissement à la « vision internationale », ou du moins, qui vous donnera les moyens d'atteindre vos objectifs (par exemple, un partenariat entre votre université et d'autres établissements à l'étranger).

Liens utiles :

UE : reconnaisance des diplômes académiques

ENIC-NARIC : reconnaissance des qualifications obtenues à l'étranger