Pays du Golfe : de nouveaux programmes immobiliers pour séduire les expatriés

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Publié le 2024-04-16 à 10:00 par Asaël Häzaq
En quête d'un nouvel investissement immobilier ? Villes futuristes, îles artificielles, mégapoles autosuffisantes... Les pays du Golfe déroulent le tapis rouge aux riches expatriés. En concurrence les uns avec les autres, ils s'engagent dans des mégaprojets pour attirer les investisseurs étrangers. Tour d'horizon.

Arabie saoudite : cap sur Neom

Neom se dévoile. Porté par le dirigeant Mohammed Ben Salmane (MBS) pour diversifier l'économie nationale et attirer les riches expatriés, le projet Neom est une mégapole futuriste située à l'ouest du pays. Au cœur de la cité futuriste, The Line, ville « intelligente », écolo et autosuffisante. Encore en cours de construction, The Line veut être le miroir du futur. La ville se compose d'ailleurs de gigantesques « immeubles miroirs », conçus pour être écoresponsables. The Line fonctionnerait sans voiture, avec de l'énergie 100 % renouvelable.

Sur le papier, Neom n'a que des avantages. La mégapole réserve aux riches investisseurs étrangers des logements uniques, dont les prix n'ont rien à envier à ceux de Jeddah, 2e ville du pays. Là-bas, les luxueuses propriétés s'arrachent à plus d'un million de dollars (3,67 millions de dirhams saoudiens). Neom est justement pensée pour devenir, à l'instar de Jeddah, la nouvelle place forte des riches expatriés. La cité futuriste pourrait même détrôner la 2e ville du pays. Parmi les expatriés intéressés par l'investissement immobilier à Neom, 42 % affirment être tentés par une riche propriété dans The Line. Mais 19 % préfèrent miser sur Sindalah, l'île artificielle du super-luxe (qui fait partie du projet Neom).

Un projet moins ambitieux que prévu ?

Si le pouvoir aime vanter les avantages de ses mégaprojets immobiliers pour expatriés, il reste plus silencieux sur leur coût financier exorbitant. On estime que Neom coûte 500 milliards de dollars, financés par le Fonds d'investissement public saoudien (PIF). En début d'année, MBS a lui-même rappelé le coût de la première phase de The Line : près de 335 milliards de dollars. De quoi susciter l'inquiétude des sceptiques pour les phases à venir, d'autant plus que les investisseurs étrangers seraient moins nombreux que prévu.

Contrairement aux premières estimations de l'État, seules 300 000 personnes pourront habiter à The Line en 2030. On est loin des 1,5 million annoncés. Raison invoquée : la taille titanesque du chantier, qui prend plus de temps que prévu. À l'horizon 2030, à peine 2,4 km de The Line seraient terminés, au lieu des 170 km estimés. Le pouvoir continue néanmoins de soutenir financièrement Neom, quitte à perdre 2 % de PIB dans le déficit budgétaire. Lancé en 2016, Neom est l'un des piliers de Vision 2030, l'ambitieux plan économique et social de l'Arabie saoudite. 20 autres ambitieux projets immobiliers gravitent autour de Neom. Pas question donc de rétropédaler. MSB compte bien faire de son pays le nouvel Eldorado des riches expatriés.

Émirats arabes unis (EAU) : attirer les riches étrangers et les actifs

Alors que Neom fait grimper les prix de l'immobilier avec ses mégaprojets futuristes, Dubaï entend accueillir et retenir davantage d'expatriés. La ville plébiscitée par les actifs expatriés propose des logements accessibles à la propriété à moins de 300 000 dollars (moins 1 million de dirhams des EAU). Le marché immobilier dubaïote se tourne vers les nombreux locataires étrangers longtemps exclus de l'accès à la propriété.

Dubaï mise sur les locataires étrangers

Tout d'abord concentrés sur les riches détenteurs du Golden Visa et ses programmes immobiliers à plus de 2 millions de dirhams des EAU (plus de 540 000 dollars), les promoteurs immobiliers se tournent vers les locataires. Car ces expatriés font gonfler le vivier d'acheteurs potentiels. Une aubaine pour le marché immobilier. Dans les quartiers recherchés de Motor City, Village Circle ou Sobha Hartland, on peut trouver des logements à l'achat entre 990 000 et 1,5 million de dirhams des EAU (environ 245 000 à 408 000 dollars). La baisse des prix de ces logements permet de toucher plus de travailleurs expatriés à Dubaï.

Le marché immobilier de Dubaï reste néanmoins hors de prix pour nombre d'expatriés. Selon les estimations, les loyers de Dubaï enregistreront une nouvelle hausse cette année (environ 20 %). Un bon point pour les investisseurs étrangers, mais pas pour les locataires. Les promoteurs immobiliers y voient justement un bon moyen de les convaincre d'accéder à la propriété. Ils développent des plans de paiement (versements mensuels sur plusieurs années, diminution des acomptes… ) pensés pour attirer les locataires frileux.

Un Golden Visa simplifié

Pour attirer toujours plus d'investisseurs étrangers, les EAU suppriment une des conditions les plus contraignantes pour accéder au Golden Visa : l'investissement minimum d'un million de dirhams des EAU. D'après l'exécutif, cette suppression devrait faire augmenter le nombre de candidats au passeport doré : plus d'investisseurs divers, pour stimuler l'économie, notamment dans l'immobilier. Lancé en 2019, le programme du Golden Visa des EAU est rapidement devenu une référence au sein des pays du Golfe et en Afrique du Nord. À l'origine, les candidats devaient acquérir un bien immobilier d'au moins 2 millions de dirhams des EAU, ou 1 million de dirhams des EAU d'acompte (50 % du prix) pour les propriétés achetées avec un prêt hypothécaire ou par versements échelonnés. La nouvelle mesure des EAU s'intègre dans une stratégie d'ouverture pour attirer toujours plus d'expatriés. Selon l'indice d'investissement Housearch, les EAU sont le 5e meilleur pays au monde pour investir dans l'immobilier.