Petites Histoires pour le soir

Rien de mieux qu'une petite histoire pour bien s'endormir, si vous avez des histoires courtes a nous conter partagez les ici  ;)

Le garçon aux grandes oreilles  ;), conte oral du maroc

Un gouverneur avait honte des longues oreilles de son garçon. Pour ne pas que cela se sache, il faisait couper la tête aux coiffeurs trop curieux... Mais un jour l'un d'entre eux ne dit rien, garda sa tête et le lourd secret...

Marche aujourd'hui, marche demain, plus tu marchera plus tu ira loin...

ll était une fois dans un pays lointain, très lointain, un hakem (gouverneur). Il avait un garçon qui avait de longues oreilles. Comme ce dernier en avait honte, il les cachait avec un chapeau. Si les autres enfants le savait, il sera la risée de tout le monde. C'est pourquoi son père faisait appel à un coiffeur pour lui faire couper les cheveux, à domicile, loin des regards indiscrets.

Mais un jour, le coiffeur, rongé par la curiosité, voulut savoir pourquoi le garçon avait de longues oreilles. C'est ainsi qu'il commit l'irréparable ! On le laissa couper les cheveux, puis on lui coupa la tête pour qu'il ne révèle pas le secret. Les coiffeurs se succédèrent et posèrent la même question, et leurs têtes sautèrent après qu'ils coupèrent les cheveux du fils du gouverneur.

Un jour, on fit venir un coiffeur, qu'on dit discret. Il vit les grandes oreilles de l'enfant, mais ne chercha pas à savoir pourquoi. Il coupa les cheveux. Mais avant qu'il s'en aille, le père lui recommanda de garder le secret s'il ne voulait pas se faire décapiter.

Le coiffeur rentra chez lui décontenancé car le secret qu'il détenait prenait de l'ampleur et le gonflait petit à petit si bien que son corps devint trop lourd. Pour se libérer de ce poids qui l'écrasait depuis de nombreux jours, il se rendit dans un puits et cria en se penchant vers le vide : « le fils du gouverneur a de grandes oreilles ! Le fils du gouverneur a de grandes oreilles ! Le fils du gouverneur a de grandes oreilles ! » La grenouille l'entendit et se mit à crier elle aussi : « le fils du gouverneur a de grandes oreilles ! Le fils du gouverneur a de grandes oreilles ! Le fils du gouverneur a de grandes oreilles ». Le pigeon venu se désaltérer, près du puits, l'entendit et se mit à dire : « le fils du gouverneur a de grandes oreilles, le fils du gouverneur a de grandes oreilles, le fils du gouverneur a de grandes oreilles ». Le corbeau l'entendit et se met à crier la même chose. Les autres oiseaux l'entendirent et se mirent à répéter : « le fils du gouverneur a de grandes oreilles ! ». La nouvelle se répandit dans la ville et arriva aux oreilles du gouverneur. Furieux contre le coiffeur qui avait divulgué le secret, il promit de lui faire avaler sa langue. On le fit venir ; mais il jura et nia en avoir parlé à quelqu'un.

Le fils intervint et dit à son père que le coiffeur est sincère. Après tout, la nouvelle s'est propagée et tout le monde est aujourd'hui au courant. Cela ne sert à rien de tuer le coiffeur. « Je n'ai pas à rougir d'être différent des autres ».

Sur ce, le coiffeur fut lâché. Le garçon, libéré de sa hantise, sortait désormais sans son chapeau.

Je vous met le lien du site ou vous pouvez écoutez ce conte en arabe

http://www.conte-moi.net/contes/garcon- … s-oreilles

Une petite histoire d'Algérie  ;)

Dhiab le nomade

Un jour, avant de changer de campement, les sages de la tribu désignèrent un groupe de jeunes garçons pour repérer les terres de leur nouvelle destination. Parmi eux, seul le jeune Dhiab se distinguera en surprenant les sages ! Lui, le subtil, l'éveillé leur livrera point par point ce qu'il avait détecté en observant les traces sur le sable.

Dans la tribu nomade des Bnou Hillal, le jeune Dhiab, fils du chef Ghanem, était le meilleur des bergers. Rusé, grand cavalier, il maniait le sabre, parlait aux plantes et interrogeait le sable.
Un jour, avant de changer de campement, les sages de la tribu désignèrent un groupe de jeunes garçons pour repérer les terres de leur nouvelle destination. C'était une épreuve d'initiation. Fiers d'entrer ainsi dans le cercle étroit des initiés, ils enfourchèrent leurs chevaux et galopèrent à bride abattue. Quelques jours après, ils revinrent fourbus de fatigue. Pressés de se reposer, ils entravèrent leurs montures en aval de la réunion des sages qui les attendaient. Seul parmi eux, Dhiab prit la peine d'entraver sa jument en amont et fit les salutations d'usage avant de rejoindre la tente de ses parents.
Un peu plus tard, les jeunes se présentèrent dignement devant leurs ainés qui les interrogèrent.
- Alors, ce voyage ? Qu'en avez-vous retenu ?
- Rien de bien particulier ! répondirent les jeunes nomades.
Ghanem regarda son fils et insista :
- Et toi Dhiab ? As-tu quelque chose à ajouter ?
Et à Dhiab d'expliquer :
- Nous n'avons effectivement pas vu âme qui vive mais la terre que nous avons repérée, venait d'être traversée par une longue caravane. Une caravane qui comptait un dromadaire borgne, un dromadaire sans queue, un homme gaucher, une femme enceinte et une chienne qui venait d'avoir une portée.
Les anciens, qui savaient la marque de la lignée, tendirent leurs oreilles afin de n'en rien rater :
- Comment peux-tu être si précis, alors qu'il n'y avait pas âme qui vive ?
Et Dhiab, inclinant légèrement la tête vers le bas en signe de respect, continua :
- Les traces de la caravane sur le sol étaient visibles. Quant au reste, voici mes observations. Le dromadaire était borgne car sur le bord de la route, l'herbe n'était broutée que d'un seul côté. Preuve que l'animal ne voit que d'un œil. L'autre dromadaire était sans queue car il était le seul à avoir les crottes alignées. Preuve qu'il ne pouvait les disperser en agitant la queue.
- Et l'homme gaucher ? Et la femme enceinte ? insista un homme de l'assemblée.
- Le sable parle ! Comme vous le savez, les nomades ne se séparent jamais de leurs bâtons, prêts à se battre en cas de danger. L'un d'entre eux qui suivait à pieds, portait constamment le sien de la main gauche. Quant à la femme enceinte, ses pas sur le sable montraient qu'en marchant, elle appuyait beaucoup plus sur les talons. Seule une femme alourdie par sa grossesse marche ainsi.
- Et comment as-tu deviné que la chienne de cette tribu venait d'avoir des petits ?
- La chienne qui suivait, marchait par moment sur ses pattes arrières seulement, preuve qu'elle s'agrippait à une bête sur laquelle était posée sa portée. Cela chez les chiens nous l'avons tous constaté.
Les sages, qui étaient en admiration, posèrent une dernière question :
- Dis-nous pourquoi, en arrivant, contrairement aux autres garçons, tu as attaché ton cheval en amont ?
- J'ai senti la direction du vent. En aval, l'odeur du crottin de mon cheval risquait de vous incommoder, vous, l'honorable assemblée, conclut enfin Dhiab qui fit, une fois de plus, l'admiration des siens.

Tous les sages tournèrent leurs regards vers Ghanem son père, qui dit avec fierté : « C'est ainsi ! Pour saisir ce qui est hors de portée, le héros hillalien possède sa main, son sabre, mais également le bord de ses cils ! »

Beaux rêves à nos petits  :sleep

et je vous met le lien de l'histoire en arabe  :cool:http://www.conte-moi.net/contes/dhiab-nomade

Le roi Tisserand

Sur les conseils avisés de son épouse, un puissant calife apprend un métier manuel. Il devient très vite un grand brodeur... et c'est ce qui lui sauvera la vie !

Dans les temps anciens, il y avait un puissant sultan du nom de Haroun El-Rachid. Il était le calife de Baghdâd. Ce monarque avait une femme de grande intelligence et de bon conseil. Un jour, elle insista auprès de lui : « Monseigneur, le pouvoir est capricieux et la vie pleine de surprises ! Apprends un métier manuel. Les mains, on les emporte toujours avec soi. Un jour ou l'autre l'apprentissage d'un métier révèlera son utilité ! ».
Le Calife accepta et choisit l'art du tissage et de la broderie. Il fit venir un grand maitre tisserand-brodeur et commença son apprentissage. Plus que le tissage des tapis, il affectionnait la broderie au fil d'or. Par amour du cheval, il inclinait au travail minutieux sur le cuir destiné aux selleries. Mais son érudition le poussait à la calligraphie pour orner les couvertures des manuscrits. Durant sept longues années, il partagea son temps entre ses responsabilités et sa nouvelle passion pour la broderie fine.

Mais Haroun El-Rachid était réputé pour son sens aigu de la justice et du bien public. Accompagné de son vizir, il avait l'habitude de se déguiser en simple marchand et de se glisser au milieu de la foule pour s'enquérir de la vie de ses sujets. Un soir, pour une raison inconnue, il s'en fut seul à travers de sombres ruelles. Il marchait quand, soudain, il tomba au fond d'un trou. C'était un piège préparé par des bandits détrousseurs qui devinrent furieux de le trouver sans bourse et les poches vides. Il n'eut la vie sauve qu'en leur faisant une juteuse promesse: « Je suis tisserand et jamais vous ne trouverez une personne qui sache tisser et broder mieux que moi ».

C'est ainsi qu'il se retrouva esclave parmi les esclaves. De l'aube au crépuscule, il tissait des tapis et exécutait de magnifiques broderies que le maitre revendait à prix d'or.
Tandis que sa police le recherchait inlassablement dans tout le royaume, le roi mûrissait un projet pour recouvrer sa liberté. Il attendait patiemment le moment propice car l'infinie cupidité de son geôlier était un atout. Un jour, alors que ce dernier lui exprimait sa satisfaction en soupesant les pièces d'or dans ses mains, le calife lui proposa : « Apporte-moi une étoffe en velours noir et du fil d'or de belle facture ! Je te façonnerai une somptueuse broderie, jamais vue de mémoire de commerçant. L'épouse du Calife t'en donnera une fortune ». Aussitôt, on fit remettre à l'esclave le tissu et une bobine de fil d'or. Il ne fallait pas perdre un instant. Le roi tisserand, maître de son art, tissa à l'aiguille une broderie en relief représentant un oiseau posé sur un délicat épi de blé. Un véritable chef d'œuvre !

Le maître des esclaves se précipita au palais avec sa précieuse étoffe sous le bras. Il demanda audience et fut reçu. Il déroula la magnifique pièce devant la sultane qui poussa un murmure de ravissement : « Ho ! Cela ferait un somptueux vêtement de cérémonie ! ».
Mais à l'observation, un détail attira son attention. En effet, l'épi de blé sur lequel l'oiseau était posé demeurait bien droit. Or le poids de l'oiseau aurait dû le faire pencher. Intriguée, elle regarda de plus près. Elle sentit soudain son cœur bondir dans sa poitrine. Elle venait de reconnaître la dextérité de l'aiguille de son mari. Ne laissant rien paraître de son émotion, elle poursuivit attentivement l'observation des motifs. Méthodiquement. Jusqu'à y déceler le message secret calligraphié qu'elle avait pressenti. Le roi indiquait l'endroit précis où il était détenu. Sur le champ, elle fit arrêter le maître des esclaves et fit libérer le sultan.

C'est depuis cette époque que l'ont dit : « L'apprentissage d'un métier révèle toujours un jour ou l'autre son utilité ! »

et le lien en arabe  :cool:http://www.conte-moi.net/contes/roi-tisserand

Bonne nuit  ;)

La gazelle d'or

Une belle princesse, a une mystérieuse marque de naissance sur le corps. Celui qui veut l'épouser doit décrire cette marque où se faire couper la tête sur ordre du sultan ! 99 têtes ornent les murs de la cité ! Un jour, un prince venu de loin, releva le défi à son tour. Sera-t-il la centième tête coupée ?

Il était un prince, voyageur intrépide, qui parvint un jour au pied d'une citadelle, entourée de remparts. En levant la tête au ciel, il s'aperçut que chaque créneau était coiffé d'un crâne humain. Il en compta quatre vingt dix neuf. Emporté par sa curiosité, il franchit le lourd portail qui en permettait l´accès. Une atmosphère austère y régnait. Sur son chemin vint à passer un petit homme à l'allure pressée. Il s´en approcha pour l´interroger mais l´homme l'interrompit :
- Quitte cette ville, étranger !
- Mais pourquoi donc ?
- Elle cause la perte de tous les jeunes hommes qui s'y aventurent.
- Et ces crânes humains, qu'est-ce que cela veut dire ?
- Le sultan fait couper la tête des prétendants de sa fille auxquels il soumet une énigme que personne n'a réussi à résoudre.
- Ciel ! Mais quelle est donc cette énigme ?
- La princesse, d'une beauté sans pareille, a une mystérieuse marque de naissance sur le corps. Quiconque voudrait l'épouser doit deviner de quoi il s'agit, à ses risques et périls.
Le prince, qui aimait les défis, se laissa tenter. Mais avant de se porter candidat, il s'installa discrètement dans la ville. Il avait déjà sa petite idée derrière la tête et se mit à la recherche d'un bijoutier de renom. L'ayant trouvé, il demanda à entrer en apprentissage. Le maître accepta. Mais au bout de quelques jours, il s'aperçut que son apprenti, bien que fidèle au poste chaque matin, n'était pas attentif au métier. Il s'en inquiéta :
- Jeune homme, je vois bien que ce n'est pas le métier que tu cherches à acquérir. Pour quelle raison es-tu là ?
Sans détours, le prince sortit une bourse d'or et la posa sur l'établi :
- Je suis le fils d'un grand roi et je ferai ta fortune si tu m'aides à m'introduire secrètement dans la chambre de la princesse.
- Mais tu es fou ?
- Non ! C'est le seul moyen de découvrir la marque qu'elle porte sur le corps afin de l'épouser et d'arrêter le massacre.

Le bijoutier ne se fit pas prier plus longtemps et se mit à l'ouvrage. Il fabriqua une magnifique gazelle d'or de grande taille dont l'abdomen creux était doté d'une porte secrète. Cette prodigieuse et inestimable œuvre d'art ne pouvait être acquise que par le roi qui en fit cadeau à sa fille. Avant de la livrer, ainsi qu'il en avait été convenu, le bijoutier y enferma le prince. La gazelle, fut déposée dans la chambre de la princesse qui voulait l'admirer tout à son aise.

Voilà comment, dès la première nuit, le prince activa l'astucieux mécanisme et sortit du ventre de la gazelle. Alors que la princesse dormait profondément, à pas de velours, il saisit la chandelle qui se trouvait sur le chevet, l'éteignit, et la déposa sur un guéridon au pied du lit. Dès le réveil, la princesse remarqua que la chandelle avait été déplacée. Et plus surprenant, elle ne s'était pas consumée. Intriguée, elle mena une discrète enquête auprès de ses servantes mais sans résultat. La nuit suivante, elle se cacha derrière les rideaux de sa fenêtre pour confondre un éventuel intrus mais elle céda rapidement au sommeil. Le prince en profita pour répéter son manège de la veille. La princesse sentit sourdre en elle une angoisse infinie. Elle tenta de veiller sans y parvenir. Après la troisième nuit, convaincue qu'il s'agissait d'une manifestation de l'invisible, elle implora :
- Ô toi qui perturbes mon sommeil, qui que tu sois, Djinn ou humain, montre-toi !
- Fais-moi serment sacré de ne révéler ma présence à personne et je te dirai toute la vérité, répondit une voix étouffée.
La princesse sursauta, se reprit, et fit serment. Alors, le ventre de la gazelle s'ouvrit et le prince apparut, majestueux. Il se présenta selon les coutumes de son rang :
- Ô merveilleuse princesse, ne crains rien, je suis fils de roi et je ne te veux aucun mal. J'ai risqué ma vie pour venir jusqu'ici. Fais-moi la faveur de me révéler le secret de ta marque de naissance et j'irai demander ta main.
La surprise passée, le visage de la jeune fille s'illumina et elle s'exclama :
- Ô noble étranger, ton courage m'honore et une parole donnée relève du sacré.
Et, joignant le geste à la parole, elle découvrit son épaule. Il ne restait plus au prince qu'à quitter le palais comme il y était entré. Il eut l'idée ingénieuse de briser une patte de la gazelle avant de s'y cacher. La princesse, devenue sa complice, exigea qu'on la portât chez le bijoutier pour la réparer.

Le lendemain, richement vêtu et portant les armures et les écussons de son royaume, le prince se présenta au sultan et lui demanda la main de sa fille. Le monarque le mit en garde :
- Ignorez-vous les conditions, mon ami ? Si vous échouez, à tout jamais votre crâne sera le centième à orner mes remparts.
Le prince, impassible, répondit :
- Sire ! J'ai la solution à votre énigme. Sur l'épaule droite de la princesse, poussent un long cheveu noir, un long cheveu d'or et un long cheveu d'argent.
Le sultan n'eut d'autre choix que d'accorder la main de sa fille à ce prétendant si avisé. Une grande cérémonie fut organisée. On y célébra à la fois le mariage et la fin de cette cruelle épreuve. En guise de dot, la princesse n'emporta que la gazelle d'or.

http://www.conte-moi.net/contes/gazelle-or

Bonne nuit  :sleep

Une histoire drôle, tendre, et révélatrice a la fois  :D

L'astucieuse fille du paysan

Séduit par l'intelligence de la fille d'un paysan, le sultan l'épousa tout en lui interdisant d'intervenir dans les affaires du royaume sans y être invitée. Mais la subtile femme finit par intervenir…

Pour se trouver un vizir, un grand sultan posa une énigme à ses sujets :
- C'est un arbre qui possède douze branches ; chacune des branches comporte trente feuilles et chacune des feuilles renferme cinq graines ! Sera mon vizir celui qui, dès demain, me rapportera la réponse. Il arrivera au palais nu et habillé à la fois ; transporté et marchant à la fois.
Parmi les hommes se trouvait un paysan ambitieux. Il courut consulter sa fille qu'il savait intelligente. Sans hésiter, elle lui dévoila la solution:
- Père ! L'arbre représente l'année, les branches les douze mois, les feuilles les trente jours. Quant aux graines, elles sont les cinq prières quotidiennes qu'effectue le musulman.
- Mais comment être nu et habillé à la fois ? Comment me déplacer à pied tout en étant transporté ?
- C'est simple. Demain, très tôt tu t'habilleras du seul vêtement que je vais te confectionner à partir d'un filet de pêcheur. Tu seras donc à la fois habillé et nu. Ensuite, tu n'auras qu'à monter sur notre jeune baudet. Comme tu as de longues jambes, elles toucheront le sol. Tu seras donc à pieds et à dos d'âne.
À l'aube, le paysan triompha et le sultan qui apprécia son intelligence, en fit son vizir. Ainsi, le nouveau vizir gouverna grâce à l'aide discrète de sa fille. Mais, avec le temps, le sultan qui était un homme d'esprit eut un doute à son sujet. Un jour, il l'interrogea :
- Voilà un moment que je t'observe. Tes solutions, bien qu'efficaces ne me semblent pas être le fruit d'une intelligence masculine. Éclaire-moi par la vérité et tu seras pardonné. Si je découvre que tu m'as menti, je te ferai couper la tête.
Le vizir, confus, avoua :
- Sire ! Je vous demande pardon. C'est ma fille unique qui me conseille.
Le monarque, qui n'avait pas trouvé la femme de ses rêves, lui pardonna et lui demanda la main de sa fille. Cette dernière accepta. Mais le sultan exigea d'elle de ne jamais intervenir dans les affaires du royaume sans y être invitée. Elle en fit serment. Le temps s'écoula dans l'harmonie et le respect des convenances, jusqu'au jour où un verdict injuste rendu par le sultan suscita le courroux de la jeune femme. Un pauvre paysan se trouva dépossédé de son ânon par un riche marchand qui prétendait que cet ânon était né de sa mule. Or, le sultan avait donné raison au marchand bien que chacun sût que les mules sont stériles.
Le paysan débouté, l'air attristé, quittait le palais, quand la sultane l'interpella, de sa fenêtre :
- Hé ! Homme de bien ! Approche, je vais t'aider à récupérer ton animal.
Intrigué, le paysan écouta attentivement le conseil qu'elle lui souffla, et le sourire aux lèvres, il s'en retourna dans la salle d'audience et demanda la parole :
- Sire, j'ai oublié de vous signaler un autre étrange phénomène dont j'ai été témoin.
- Lequel ? Parle vite !
- Un banc de poisson paissait dans le champ du marchand !
- Des poissons qui paissent ? Tu te moques de moi ?
- Ô grand sultan ! Pourquoi ne pas admettre que tout peut arriver à l'époque où les mules mettent bas ?
Le sultan admit son erreur et fit restituer son bien au paysan. Non sans exiger de lui une explication :
- Dis-moi ! Pourquoi t'es-tu ravisé ? De qui tiens-tu ces répliques astucieuses ?
- D'une aimable femme du palais à sa fenêtre, Sire.
Le sultan, furieux, se précipita auprès de son épouse :
- Tu as rompu le pacte. Tu es intervenue dans les affaires du royaume sans que je te le demande. Emporte tout ce à quoi tu tiens et quitte ce palais dès demain matin.
La jeune femme accepta sans broncher la décision souveraine. Pour leur dernier dîner, discrètement, elle versa une poudre soporifique dans le café du sultan. Dès qu'il sombra dans un sommeil profond, elle l'enferma dans un coffre et l'emporta avec elle. Le lendemain, lorsque le sultan ouvrit les yeux, il fulmina :
- Que fais-tu encore à mes côtés ? Ne t'ai-je pas ordonné de t'en aller ? Mais, où suis-je ?
Elle répondit d'une voix tendre :
- Monseigneur ! Je suis partie. Et tu as bien précisé que je pouvais emporter avec moi tout ce à quoi je tenais, n'est-ce pas ? Et comme tu es mon bien le plus précieux, c'est toi que j'ai emporté !
Le sultan, désarmé, ne put retenir un sourire affectueux. Il dit alors avec douceur :
- Mon épouse ! Je dois admettre que tu es vraiment subtile et sage. Je te décharge désormais de ton serment car tes conseils me sont les plus précieux. Retournons chez nous à présent !

http://www.conte-moi.net/contes/astucieuse-fille-paysan

J'ai trouvé un conte tunisien qui m'a fait beaucoup rire  :lol: , si cette histoire venait d'un autre pays on pourrait se dire en lisant la fin pourquoi mais ici  :thanks: , je pense que ça ne doit pas arriver souvent  ;)

La cigale et son mari

La cigale voulait se marier. Elle lissa ses ailes, mit ses bijoux et se fit coiffer par sa mère. Puis elle s'installa devant la porte pour attendre un mari.

Un chameau passa qui voulut l'épouser. Mais il était trop gros et ne savait rien faire, sauf un bruits sourd

Puis vint un gros boeuf, avec de grandes cornes qui effrayaient la petite cigale, et qui ne savait rien faire sauf:"meuh ! meuh ! ".

Après le boeuf, vint un âne, qui ne savait rien faire, sauf assourdir la petite cigale avec ses : "hi ! han ! hi ! han ! ".
Un coq arriva, étalant sa queue et dressant sa crête. Mais lui aussi ne savait rien faire pour la petite cigale, sauf l'effrayer avec ses : "cocorico ! cocorico !".

Puis vint un petit rat, avec son petit museau pointu, et sa longue queue qui plurent à la petite cigale. Il lui proposa de l'épouser, et lui promit de lui apporter de l'huile, du sucre, de la farine et du miel du Sultan. La cigale lui répondit : "je t'épouserai car ta taille me convient et que tu es le premier à m'apporter du miel...".
Ils se marièrent. Tandis que le rat allait s'approvisionner dans la maison du Sultan, la petite cigale s'occupait du ménage. Un jour, alors qu'elle lavait son linge à la rivière, elle tomba à l'eau et hurla de sa voix stridente :
" Ô rat, bon rat, viens vite ta femme se noie !".

Le rat l'entendit, il choisit une corde solide et accourut. Mais la corde était trop grosse, alors il fit plonger sa queue dans l'eau, que sa femme saisit, ce qui lui permit de la ramener sur le bord. Le rat alluma un grand feu pour sécher sa pauvre cigale, et décida que désormais c'est lui qui ferait seul tous les travaux ménagers.

Et depuis ce jour, le rat furette partout et semble très occupé, tandis que la cigale chante à perdre haleine dans les arbres quand le soleil brille.

Je continue a vous conter ces petites histoires de Tunisie, du Maroc et d'Algérie que j'ai trouvé sur la toile, et si vous en connaissez une partagez là, et surtout prenez le temps pour l'histoire du soir, elle participe a créer l'imaginaire chez l'enfant, l'apaise pour passer une bonne nuit et le fait réfléchir pour les contes a morale.

Voici une petite histoire toute douce sur le fait d'avoir un sale caractère  ;)  mais on dit plutôt avoir du caractère lol.

Il était une fois, dans ce pays lointain, un homme qui s'appelait Yunus et qui voulait absolument se marier. Il avait plusieurs fois remarqué une jolie fille à la fenêtre de la maison voisine et se demandait si elle était en âge de prendre époux. Il alla jusque chez son voisin et lui dit : « Mon frère, auriez-vous quelque objection à me choisir pour gendre ? Vous avez, si je ne me trompe, une fille qui me conviendrait très bien. »
Le voisin répondit : « Oui, bien sûr, il me reste une fille qui pourrait se marier. Mais il y a un inconvénient ».
Et quel est-il donc ? » demanda Yunus.
« Et bien, voyez-vous, elle a tellement mauvais caractère que je détesterais l'infliger à quiconque, surtout à un ami tel que vous », dit l'autre. « La seule chose à faire pour qu'elle se marie est quasiment impossible, j'en ai peur. Personne n'irait au devant de tels ennuis pour ma petite Fatima, j'en suis certain. »
« Dites-moi de quoi il s'agit, s'il vous plaît », dit Yunus, « et si c'est en mon pouvoir, je le ferai. »
« On m'a dit », répondit le père de la jeune fille, « que trois gouttes d'eau du Puits de Douceur suffiraient à venir à bout du mauvais caractère de n'importe quelle femme. »
« Laissez-moi y aller », dit Yunus. « Où se trouve ce puits ? »
« La vieille femme qui mendie sur les marches de la mosquée le sait », répondit le voisin. « Il faut les rapporter dans une minuscule bouteille, qui contient juste trois gouttes. Mais mon cher Yunus, ne vous donnez pas tant de peine ! »
« Ne pensez pas à ça, » répondit Yunus amicalement, « Je m'en occuperai demain. » Il acheta une petite bouteille au marché et s'en alla voir la vieille femme qui était assise sur les marches de la mosquée où elle mendiait.
« Où se trouve le Puits de Douceur ? » demanda Yunus, laissant tomber une pièce dans la soucoupe de la mendiante.
« Sept jours vers l'Ouest, et sept jours en direction de l'Est, là vous trouverez la rivière. Traversez-la et vous parviendrez au pays où vit un Géant. Interrogez-le, il vous dira ce que vous voulez savoir, » dit-elle.
Yunus se mit en route et finalement parvint à la rivière. Le batelier le fit traverser et Yunus lui demanda : « Où vit le Géant ? »
« Dans cette direction », dit le batelier. « Il possède une grotte dans ces montagnes. Mais montrez-vous courtois quand vous lui parlerez, sinon il vous frappera avec sa grande massue. »
Ce fut un long, très long et fatiguant voyage et quand Yunus arriva au pied des montagnes, il s'allongea pour dormir un peu. Quand il s'éveilla, il se sentit au chaud, dans un endroit confortable et, il pensa d'abord être dans son lit, à la maison. Mais quand il ouvrit les yeux, il se rendit compte qu'il se trouvait dans la paume d'une gigantesque main.
« Hah, Hah, petit mortel, ainsi donc tu es venu me rendre visite ? » dit le Géant. « Qui es-tu, et que veux-tu ? »
« Oh très noble Géant », dit Yunus, poliment, « que la paix soit avec vous ! Je suis venu vous demander où je pouvais trouver le Puits de Douceur. Je veux seulement récupérer trois gouttes pour les rapporter à la jeune fille que je veux épouser car elle a très mauvais caractère. »
« Si tu ne m'avais pas répondu avec autant de courtoisie », dit le Géant, « je t'aurais écrasé comme une mouche ! » Cependant, comme je ne reçois pas beaucoup de visiteurs qui s'adressent à moi avec respect, je vais te dire où se trouve ce puits. »
« Il y a, à l'intérieur de ma grotte, un passage secret gardé par un dragon à trois têtes. Avance dans ce passage, et quand tu verras le dragon, dis-lui « Par la permission de Suliman, laissez-moi passer ! et le dragon te laissera aller jusqu'au Puits ».

Puis le Géant reposa Yunus par terre et celui-ci pénétra dans la grotte le cour battant. Alors qu'il avançait dans le passage que lui avait montré le Géant, comme annoncé, il se trouva face à un dragon à trois têtes, crachant du feu et fouettant le sol de sa longue queue verte. « Par la permission de Suliman, Fils de David (que la paix soit avec lui !), laissez-moi passer ! » dit Yunus, et le dragon le laissa continuer son chemin sans lui faire aucun mal.
Au bout d'un long moment, il y eut une grande lueur et Yunus vit une très belle fée qui remontait un seau d'eau d'un profond puits.
« Que la paix soit avec vous ! » dit-il, et la créature enchantée lui répondit d'une douce voix, « Que la paix soit avec toi, mortel, viens et je remplirai ta bouteille ». C'est ce qu'elle fit et elle lui remit la précieuse fiole. Il était si heureux qu'il embrassa la main de la fée en remerciement mais elle avait déjà disparu.
Maintenant il fallait qu'il reprenne la même route pour rentrer mais le trajet lui paraissait deux fois plus difficile qu'à l'aller. Les pierres lui meurtrissaient les pieds et ses mains étaient bleues à force de tâtonner pour trouver son chemin dans le passage obscur taillé dans les rochers.
Finalement il atteignit le dragon cracheur de feu mais dès que son regard à six yeux se fut posé sur lui il prononça la formule magique et le dragon le laissa passer.
Il retourna dans la grotte du Géant et lui montra la minuscule fiole d'eau.
« Hah-hah, petit mortel », dit le Géant, « tu as obtenu ce que tu voulais. Maintenant tu dois travailler pour moi pendant un an et un jour, et après tu pourras rentrer chez toi ».
Ainsi donc Yunus servit le Géant pendant un an et un jour : il coupa l'herbe pour ses vaches qui étaient traites quotidiennement, il prépara les dîners du Géant dans une grande marmite, il lava la vaisselle, il étendit ses immenses chemises sur les buissons pour qu'elles sèchent et il surveilla le feu sans relâche. Au bout d'un an et un jour, le Géant était tellement content de ses services qu'il lui donna un sac d'or et le laissa partir avec la meilleure volonté du monde.
Le voisin de Yunus sortit de sa maison et dit : « Oh, mon cher ami, je suis si heureux de vous voir. Pourquoi vous êtes-vous absenté si longtemps ? Avez-vous rapporté l'eau du Puits de Douceur ? Nous avions peur qu'il vous soit arrivé quelque chose ».
Yunus lui raconta tout ce qui s'était passé et lui tendit la bouteille renfermant les trois gouttes d'eau magique.
Puis il pénétra dans la maison de sa mère et revêtit ses plus beaux habits, se préparant pour la noce. Le grand Kadi arriva pour célébrer la cérémonie et ils se rendirent ensemble dans la maison du voisin.
Une fois que le contrat eut été signé, la fiancée apparut, voilée et couverte de bijoux et Yunus se sentit le plus heureux des hommes. Le père de la mariée donna le signal des festivités et tout le monde se mit à boire et à manger à cour joie.
Le soir venu, Yunus souleva le voile de sa jeune épouse et la trouva encore plus belle qu'il ne l'avait espéré. Quand elle se mit à parler, sa voix était aussi douce que le roucoulement d'une colombe.
« Ah ma chère femme, » dit Yunus, « le monde est rempli de merveilles, qu'Allah soit remercié ! Si je n'étais pas allé chercher cette eau au Puits de Douceur, je ne sais pas si j'aurais été aussi heureux d'entendre ta voix cette nuit ».
« Que veux-tu dire, cher époux ? » demanda-t-elle. « Ma voix a toujours été ainsi ».
« Mais ton père m'a dit que tu avais si mauvais caractère que seules trois gouttes d'eau du Puits de Douceur pourraient en venir à bout », dit-il.

La jeune fille partit d'un grand éclat de rire. Yunus lui demanda ce qu'il avait de si comique et il fut obligé de la secouer pour qu'elle s'arrête.
« Ce n'est pas moi qui avais mauvais caractère », dit-elle, « mais ma chère maman ! Mon père n'en pouvait plus de ses paroles perfides et de ses colères. Un vieil homme avisé lui a dit qu'elle changerait radicalement à la condition de recevoir trois gouttes d'eau magique sur la langue. Mon père décida donc que tout homme qui demanderait ma main devrait aller chercher cette eau afin de soigner ma mère et de le préserver ainsi d'une mort précoce ! »
Yunus se mit à rire aussi, soulagé finalement puisqu'il aurait désormais une belle-mère dotée d'un bon caractère. Sa nouvelle femme et lui furent si heureux ensemble qu'ils ne se disputèrent jamais durant toute leur vie.

Il y a très longtemps de cela a Tozeur, il y avait un roi qu'on appelait le roi du désert. Il s'était marié une première fois, puis une deuxième fois mais sans jamais réussir à avoir un enfant.

Il était très inquiet parce qu'il vieillissait et qu'il craignait de laisser son trône vide. A l'époque, il n'était pas possible pour un roi de ne pas avoir de garçon… C'est ainsi qu'il décida de prendre une troisième épouse. Il organisa encore une fois, un grand mariage comme seuls les rois savent le faire.

Au bout de quarante jours et quarante nuits, lorsque les festivités prirent fin, il réunit ses trois épouses et leur dit :

"Mes chères épouses, je vous aime et je vous respecte toutes les trois, je vous traiterai de la même manière sans jamais favoriser l'une d'entre vous. Mais vous, qu'êtes-vous capables de faire pour moi, pour me prouver votre amour ?"
"Moi, je pourrai faire du pain pour tout le royaume avec un seul grain de blé", lui dit la première.
"Moi, je pourrai te faire le plus beau burnous avec un seul fil de laine", lui dit la deuxième.
"Moi, j'aimerai te donner un garçon aux cheveux d'or", lui dit la troisième.

Le roi très heureux leur répondit en riant :
"J'espère que vous pourrez réaliser tous ces vœux pour moi. En attendant, j'aimerai qu'il y ait la plus parfaite entente entre vous."

Les jours passèrent et la troisième épouse se retrouva enceinte. Les deux autres en furent très jalouses, d'autant plus qu'elles n'avaient pas accompli leurs promesses.
"Et si en plus, elle a un garçon aux cheveux d'or ? Il l'aimera forcément plus que nous … Elle aura plus de faveurs que nous", se disaient-elles.

Inquiètes, elles allèrent consulter une settouta (sorcière berbère) afin qu'elle les aide à trouver une solution pour se débarrasser d'elle. Tout fut arrangé.

Le jour où la malheureuse ressentit les douleurs de l'accouchement, elles appelèrent la settouta. Celle-ci arriva pour l'aider à mettre au monde l'enfant… Et en effet, cette nuit-là, naquit un garçon avec des cheveux d'or. Avec l'aide des deux épouses, la settouta enroula le bébé dans une couverture, le mit dans une corbeille et le jeta dans l'oued (petite rivière). Elle mit à la place, un affreux corbeau noir.

La pauvre malheureuse avait tellement souffert pendant l'accouchement, qu'elle ne se rendit compte de rien. Lorsqu'elle vit le corbeau prés d'elle et qu'on lui dit que c'était elle qui l'avait mis au monde, elle eut tellement honte qu'elle n'osait plus regarder personne.

Quant au roi, il était tellement déçu et tellement en colère, qu'il ordonna qu'on l'emmena loin dans l'oasis de Nefta et qu'on l'appela désormais "la mère du corbeau".

Les deux autres étaient contentes, elles étaient débarrassées d'elle.

Et le pauvre petit bébé… Dieu eut pitié de lui… Le soir même, un chamelier passant par-là le trouva. Il le recueillit et le traita comme si c'était son propre enfant.

Les jours passèrent, le garçon grandit et lorsqu'il fut un beau jeune homme, le chamelier et sa femme lui apprirent qu'ils n'étaient que ses parents adoptifs et qu'ils ne savaient pas d'où il venait, puisqu'ils l'avaient trouvé dans une corbeille au bord de l'oued..

Bien qu'il les aimait énormément, il ne put s'empêcher de prendre la décision d'aller à la recherche de ses propres parents. Il s'en alla avec leur bénédiction, promettant de revenir très bientôt.

De maisons en maisons, de hameaux en hameaux après plusieurs jours de marche, il arriva dans le royaume de son père. Là, il entendit parler de "la mère du corbeau", l'épouse du roi du désert, qui avait mis au monde un affreux corbeau noir alors qu'elle avait promis au roi de lui donner un garçon aux cheveux d'or. On lui dit qu'elle vivait toujours dans le royaume, qu'elle gardait les chameaux et qu'elle dormait avec les chiens.

Il alla se présenter au roi et sans rien dire, enleva la coiffe qui lui couvrait toute la tête et le front, et qu'il portait depuis qu'il était enfant. Le roi n'en revenait pas.

« Qui es-tu ? lui demanda-t-il. Approche ici, de quelle couleur sont tes cheveux ? en quoi sont ils fait ? » - « Je ne sais pas, répondit le jeune homme. Mais je viens d'apprendre que mon père et ma mère avec lesquels j'ai vécu a Nefta depuis que je suis né, ne sont en fait que mes parents adoptifs. Ils m'ont recueilli, alors que j'étais abandonné au bord de l'oued. Et j'aimerai connaître mon histoire ! »

Le roi convoqua sur-le-champ "la mère du corbeau" et toutes les personnes qui l'avaient assistée pendant l'accouchement.

Lorsque les deux épouses et la settouta virent ce beau jeune homme aux cheveux d'or, elles s'évanouirent. Quant à "la mère du corbeau", sa joie était si grande, qu'elle se mit à faire des youyous, oubliant toutes ses années de malheur. Elle pleurait de bonheur en embrassant son fils et en le serrant très fort contre elle.

Le roi ordonna qu'on enferme au cachot immédiatement la settouta et les deux épouses car il avait tout compris. Il demanda à la mère de son fils, ce qu'il pouvait faire pour qu'elle lui pardonna.

« Je te pardonne, lui dit-elle, car tu étais très malheureux. Mais si tu veux que je sois vraiment heureuse, j'aimerai que tu ramènes les parents adoptifs de mon fils, vivre avec nous dans le palais. Sans eux, il serait peut-être mort et nous aurions continué à être malheureux toi et moi ! ».

Et le roi fit venir le chamelier et son épouse et les traita comme un couple princier.

Depuis, on entendit tous les jours la musique et les chants dans ce palais, où tout le monde vivait heureux.

merci à clairekanta
c'est vrai , je m'endors mieux  :D

Tahoua = Le Sultan => clairekanta = Shéhérazade...... :lol:

:lol:  au moins ça change des éternels sujets de discussions récurrents sur le forum...j'apporte ma pierre  :D

Une histoire courte qui fait sourire  :D

Djeha et les brochettes

Un jour, Djeha passe devant un marchand de brochettes. Humm! Que cela sent bon! Djeha a faim, mais il n'a pas beaucoup d'argent. Comment faire? Il va acheter un morceau de pain et il revient. Il s'arrête devant le marchand de brochettes.

- "Tu veux acheter des brochettes?" demande le marchand. "Combien en veux-tu?"
- "Non, non, je ne veux rien acheter", répond
Djeha.
- "Alors va-t-en!"
- "Attends un peu", dit Djeha.

Il prend le morceau de pain et le tient au-dessus des brochettes qui cuisent. La fumée monte vers le pain. Le marchand, étonné, demande:

- "Que fais-tu?"
- "Attends un peu" répond Djeha. "Tu vas voir."

Au bout d'une minute, le morceau de pain est couvert de fumée et de graisse qui sent bon. Djeha alors porte le morceau à sa bouche et le mange.

- "C'est très bon!" dit il. "Merci et au revoir."
- "Mais tu me dois de l'argent" crie le marchand en colère.
- "Je ne te dois rien", répond Djeha. "Je n'ai pas mangé tes brochettes, j'ai mangé seulement la fumée."
- "Allons chez le cadi!"
- "D'accord! allons chez le sage du village."

Ils arrivent chez le vieil homme et expliquent l'affaire, le sage demande au marchand:

- "Combien d'argent lui demandes-tu?"
- "Je veux un dinar", répond le marchant.
- "Donne moi un dinar", dit le sage à Djeha.

Il prend le dinar, le passe sous le nez du marchand, une fois, deux fois, puis il le rend à Djeha.

- "Mais, monsieur le sage", dit le marchand, "ce dinar est pour moi. Pourquoi est-ce que vous le lui rendez?"
- "Voyons!" répond le juge. "Djeha a senti l'odeur de tes brochettes, et toi tu as senti l'odeur de son argent. Maintenant personne ne doit rien à l'autre."

Djeha va a la mosquée mais quand il ressort malheur on lui a volé ses babouches!!

la mosquée était situé au milieu du marché qui était ce jour la bondé de monde . Djeha gagna la foule pied nue scrutant chaque pied des passants et en criant :si le voleur ne me rend pas mes babouche je ferait ce qu'a fait mon père !

Non loin de la le voleur l'entendit et ne tarda pas a trembler sous les menaces de Djeha, a présent le voleur était hésitant mais il ne savait pas se qu avait fait le père de Djeha...

La peur fini par prendre le déçu et le voleur s empressa de rejoindre djeha pour les lui rendre!
Djeha les chaussas normalement et commençait a partir quand le voleur le retenu par le bras et lui dit : mais qu'es ce qu'il a fait ton père?

Djeha lui repondit : il en a acheté d autre... :D

Voici l'histoire d'un petit garçon du nom de Nabil qui n'écoutait jamais sa maman. Nabil avait deux frères, Moustafa et Karim.

Moustafa et Karim aimaient jouer ensemble au ballon et lire des livres, ils étaient bien élevés, et ils écoutaient leur maman ne s'attirant jamais d'ennuis.

Mais tel n'était pas le cas de Nabil. Un jour, sa maman partit rendre visite à une amie. Elle recommanda à ses trois enfants d'être sages pendant son absence, de jouer tranquillement et de ne pas aller dans le potager de Sid Ali car si ce dernier les attrapait, il les puniraient. Moustafa et Karim obéirent à leur mère, mais pas Nabil, qui se rendit directement dans le jardin de Sid Ali En marchant, il se disait:

- SId Ali ne peut pas m'attraper. Je cours très vite.

Arrivé au niveau du potager, Nabil ne vit Sid Ali  nulle part.

- Quelle chance, se dit-il. Je peux manger les fraises de son jardin en paix

Il commença par une fraise, puis deux , puis trois.. Oh, qu'elles étaient délicieuses. Nabil fut bientôt bien rassasié, mais il continua à manger. Bientôt il eut mal au ventre

- Oh, j'ai trop mangé, se dit-il

Il allait se coucher quand il vit soudain quelqu'un venir par le sentier: C'était Sid Ali !

Dès qu'il vit Nabil, il sauta de son cheval et fonça sur lui en criant:

- Halte, voleur !

Nabil bondit pour s'enfuir, mais Sid Ali le poursuivait de si près. Ils coururent entre les tomates, traversèrent le champ de choux, piétinèrent les arachides, tournèrent autour de l'olivier. Nabil ne pouvait pas courir assez rapidement car il avait trop mangé, et avait bien mal au ventre. Et SId Ali se rapprochait de lui de façon dangereuse.

- Pauvre de moi, se dit-il. Pourquoi suis-je venu dans le potager de SId Ali ? Pourquoi n'ai-je pas obéi à ma mère ?

Il essaya de courir plus vite, mais en vain. Il trébucha sur un bâton et tomba. Aussitôt SId Ali le saisit de toutes ses forces.

- Pauvre de moi, gémit Nabil. Que vais-je devenir ?

Sid Ali l''enferma dans le salon de sa maison et en partant lui promis de le punir a son retour.

- Pauvre de moi! gémissait Nabil. Il va certainement me punir! Pourquoi suis-je venu dans son potager ? Pourquoi n'ai-je pas obéi à ma maman ?

A travers la fenêtre du salon, un âne observait Nabil, il poussa la fenêtre avec son nez et lui dit :

- Ainsi tu n'as pas obéi à ta maman ?

- Non, répondit Nabil.

- Je peux t'aider, tu sais, dit l'âne.

- Oh, vraiment ? s'écria Nabil. S'il-te-plait, fais le !

- Bien sûr mais ce serait en pure perte. Tu n'écoutes pas les bons conseils. Tu t'attireras encore des ennuis. Pourquoi devrais-je me soucier de toi maintenant ?

- Je ne m'attirerai plus d'ennuis, promit Nabil. J'obéirai dorénavant à ma maman, et je ne viendrai plus jamais ici !

- Bien. Dans ce cas je peux t'aider, dit l'âne..

Et il poussa avec son nez la fenêtre du salon en grand pour permettre à Nabil de s'échapper.

- Merci beaucoup, lui dit Nabil. Puis il courut directement à la maison, et ne revint jamais dans le jardin de Sid Ali.


Questions aux enfants :

1- Qu'est-ce que la maman de Nabil lui avait interdit de faire ?
2- Pourquoi ?
3- Nabil a-t-il obéi ?
4- Comment s'est-il attiré des ennuis ?
5- Où est-ce que Sid Ali l'a mis ?
6- Pourquoi l'âne ne voulait-il pas l'aider ?
7- Quelle promesse Nabil a-t-il dû faire pour que l'âne lui vienne en aide ?
8- Pensez-vous qu'il tiendra sa promesse ? Pensez-vous que cette mésaventure lui servira de leçon? Quelle leçon en tirera-t-il ?
9- Avez-vous jamais désobéi à votre papa ou à votre maman ? Cela vous a-t-il apporté des problèmes ? (Encouragez chaque enfant à parler).
10- Pourquoi doit-on obéir aux parents?

(Réponse: c'est les parents qui éduquent les enfants, ils ont plus d'expériences, ils nous aiment et même s'ils nous interdisent certaines choses c'est pour notre bien, etc)

;)

Bonsoir après les différentes discussions a travers ce forum ou j'ai pu donner mon avis sur des sujet et j'ai été catalogué par mon coté "bisounours" je met en stand by les histoires.Que ceux qui veulent se cultiver, passer des bons moments avec leurs enfants en leur apprenant quelques choses par le biais de livre me le fasse savoir, sinon que ce post soit clôturé  :/

J'ai appris que les connaissances se transmettaient, apparemment certaines personnes ici ont la science infuse, tant mieux pour elles, j'ai fait partie des meilleures éducatrices familiales de France et je pensais faire plaisir a quelques uns d'entre vous. Je me désole donc quand au fait de se faire un avis virtuel sur une personne sans l'avoir même rencontré !

Bonne soirée, et quel dommage quand on parle de liberté dans un pays en plein changement de ne pas appliquer la liberté d'expression tout court entres expats.

C'est bien dommage. je lisais vos petites histoires a mes enfants de 10 et 8 ans. Ça leur plaisait beaucoup.
Ma fille qui a 10 ans va l'école tunisienne et elle doit faire le résumé d' un livre que l'instituteur leur a lu en classe.
Malheureusement je ne sais pas l'aider car je ne connais pas l'histoire. Peut-être que vous connaissez le livre et un peut résumé me ferait plaisir. Je n'ai pas trouver ce petit conte a Gabès.  Le livre s'appelle Valentin est malade.
Merci pour votre aide

Le petit résumé :
"Pauvre Valentin ! Depuis plusieurs jours déjà, il ne se sent pas bien : son front est brûlant, ses pieds sont glacés et il grelotte,pendant que ses amis s'amusent dehors comme des fous.
Avoir des idées noires, quand on est malade, quoi de plus normal ?
Mais le plus grave, c'est qu'il se croit abandonné de tous,mais il se trompe !
Heureusement, tous les amis de Valentin sont là, pour l'aider à retrouver la santé et la joie."
http://www.le-livre.fr/photos/R20/R200015967.jpg

Merci. C'est déjà un bon début pour rappeler a ma fille ce que le maître a raconté.

Pour tous ceux qui me redemandent les petites histoires du soir, merci pour vos messages chaleureux, je vous met un lien d'une berceuse Kabyle, sous titrée en français, un bonheur pour les oreilles après la petite histoire c'est parfait.

http://www.youtube.com/watch?v=qTwQ8k164HE

et a tout a l'heure pour la petite histoire  ;)

clairekanta a écrit:

Pour tous ceux qui me redemandent les petites histoires du soir, merci pour vos messages chaleureux, je vous met un lien d'une berceuse Kabyle, sous titrée en français, un bonheur pour les oreilles après la petite histoire c'est parfait.

http://www.youtube.com/watch?v=qTwQ8k164HE

et a tout a l'heure pour la petite histoire  ;)


Merci !!

Petit caillou et brin de laine

Petit Caillou et Brin de Laine venaient de perdre leur mère. Leur père s'était remarié avec une femme étrangère et elle était très dépensière. Quand il n'y eu plus rien à manger, la nouvelle femme du père lui demanda d'aller perdre les enfants dans la forêt…

C'était un frère et une sœur. Le premier aimait les cailloux, la deuxième les brins de laine. On les nommait Petit Caillou et Brin de Laine. Ils venaient de perdre leur mère. Leur père s'était remarié avec une femme étrangère et elle était très dépensière.
Elle achetait sans réfléchir, ne faisait pas de provisions. Quand il y avait, il y avait et on mangeait tout et beaucoup. Mais quand il n'y avait plus rien, on commençait à s'inquiéter.
Et ce jour-là, on y était ! Il n'y avait plus rien du tout, plus rien à donner aux enfants, plus de farine, plus de pain, encore moins de confiture, plus de salé, plus de pâté, plus rien dans le garde-manger.
Le père ne savait plus quoi faire, mais sa femme avait une idée, elle y pensait depuis longtemps :
- Emmène donc les enfants au plus profond de la forêt et fait en sorte qu'ils se perdent. Les bêtes sauvages, les ogres ne vont en faire qu'une bouchée, ils ne souffriront pas longtemps et nous nous ne souffrirons plus et surtout nous n'aurons rien vu !
C'était le soir, la nuit tombait. Les enfants avaient entendu et ce jeu-là les amusait.
Le lendemain, au petit jour, le père proposa aux enfants d'aller marcher dans la forêt :
- Vous verrez on va s'amuser !
Il prit un chemin compliqué qui tournait, montait, descendait, pour qu'on ne le retrouve pas.
Petit Caillou évidemment avait des cailloux dans ses poches, de petits cailloux ronds et blancs qu'il disposa sur le chemin pour les retrouver en rentrant.
Ils marchèrent pendant longtemps, s'amusèrent pendant longtemps, pendant longtemps ils s'amusèrent, aussi longtemps et plus encore. Le père les encourageait, il avait déjà son idée.
Il proposa : Faisons la sieste ! et il s'installa contre un arbre. La journée avait été longue. Les enfants étaient fatigués. Ils se mirent autour de lui et tenaient serrés dans leurs mains les vieux bouts usés de sa veste pour ne pas le laisser partir. Ils finirent par s'endormir.
Il fallut qu'il quitte sa veste et qu'il les abandonne là, avec sa veste.
Quand les enfants se réveillèrent, la nuit allait bientôt tomber. Petit Caillou retrouva le chemin avec, et la maison et leurs parents qui regrettaient amèrement d'avoir agi si méchamment.
Le temps passa. Le temps passa. On retrouva de quoi manger et, à nouveau, on oublia d'aller faire des provisions. Il n'y eut plus de quoi manger et la femme recommença à proposer ses mauvais plans.
Ce matin-là, au petit jour, le père éveilla ses enfants et leur proposa cette fois de s'en aller chercher du bois.
Il choisit un autre chemin, plus compliqué que le premier.
Brin de Laine avait dans ses poches de jolis petits brins de laine qu'elle accrocha sur les buissons pour les trouver en revenant.
Il fallait ramasser du bois. Le père leur dit :
- N'ayez pas peur si je m'éloigne, je ne partirai pas sans vous ! Écoutez le bruit de ma hache et vous saurez que je suis là !
C'était bien vrai, ils l'entendaient. Mais ce qu'ils ne pouvaient pas savoir, c'est que le bruit qu'ils entendaient n'était plus le bruit de sa hache mais celui de ses deux sabots qu'il avait pendus à un arbre et qui se cognaient en bougeant.
Quand vint le soir, ils découvrirent le père envolé, les sabots, retrouvèrent évidemment les jolis petits brins de laine et le chemin et la maison et leurs pauvres méchants parents.
Le temps passa, et comme les premières fois, la misère recommença.
Il ne restait plus qu'un gros pain.
Et cette fois la mère prit les choses en main. Elle emmena les deux enfants avec le pain. Et déjà ils étaient en route. La mère s'était assurée que Petit Caillou et sa sœur n'avaient rien cachés dans leurs poches.
Elle les conduisit en haut d'une pente vertigineuse. Elle sortit de son panier le pain qu'elle avait apporté. Elle le laissa échapper, le pain débaroula la pente, elle cria :
- Oh mes enfants ! Oh mes enfants ! C'est tout ce qui reste à manger, allez vite me le chercher.
Ils s'élancèrent mais le pain avait roulé loin. Quand ils purent le rapporter la mère était déjà partie. La nuit commençait de tomber. Petit Caillou et Brin de Laine étaient perdus.
Petit Caillou grimpa jusqu'au sommet d'un arbre. Il regarda autour de lui. Il vit au loin une lumière. Il lança alors son chapeau vers la lumière. Et marchant de l'arbre vers le château puis en continuant tout droit, ils trouvèrent une maison avec une très grande porte.
Ils frappèrent. Une gigantesque main les attrapa et les jeta dans la maison. C'était Grand Ogre qui ouvrait. Il les installa sur la table, ferma la porte et s'approcha :
- Miam ! Miam ! Miam ! Miam ! Oh qu'ils sont beaux ! Oh qu'ils sont beaux ! Je vais les couper en morceaux !
Il reçut un coup sur la tête : c'était son épouse, l'ogresse ! C'était elle qui commandait dans la maison :
- Tu ne mangeras rien du tout. Il faut d'abord les engraisser. Ils sont maigres à faire pitié !
Grand Ogre se gratta la tête :
- C'est vrai ! C'est vrai ! Ils sont très maigres, ils n'ont que la peau sur les os. Il vaudrait mieux qu'ils soient plus gros.
On coucha les petits nouveaux dans le lit où dormaient déjà les deux petits enfants des ogres. Ces deux petits ogresillons portaient au cou un collier d'or tandis que Petit Caillou et Brin de Laine ne portaient qu'un collier de paille. Petit Caillou échangea vite les colliers.
Quand l'ogresse fut endormie, Grand Ogre monta au grenier, à tâtons, il tata les cous. Et quand il les crut reconnaître, il égorgea à gros bouillon ses deux petits ogresillons ce qui lui valut le matin de douloureux coups de bâton.
Petit Caillou et Brin de Laine grossissaient. L'Ogresse disait à Grand Ogre :
- Tu vois ! Tu vois comme ils sont gras !
Un jour que l'ogre était parti, Brin de Laine s'en vint trouver l'Ogresse pour lui demander où elle faisait sa cuisine. L'ogresse était vraiment très fière de lui montrer son grand fourneau. Elle était bonne cuisinière.
- Un enfant peut-il y entrer ?
- Évidemment !
- Une ogresse y tiendrait aussi ?
- Pas de souci !
- Deux ogres y tiendraient aussi ? Montrez-moi si vous y rentrez sinon je crois que vous mentez !
L'ogresse glissa dans le four et c'était vrai ! Elle y tenait ! Elle y resta ! Elle y cuisit.
L'ogre arriva un peu plus tard, il demanda :
- Où est ma femme ? Où est ma petite chérie ?
Brin de Laine lui répondit :
- Elle est ici ! Elle est ici !
Et elle lui montra le four. Il se pencha pour regarder.
- Je n'y crois pas ! Je n'y crois pas !
- Penchez-vous encore, s'il vous plaît.
Il se pencha encore un peu et elle le poussa dedans tout à côté de sa chérie. Tous deux en sortirent rôtis.
Brin de Laine délivra son frère et ils s'en revinrent chez eux.
Ils étaient en bonne santé car ils avaient beaucoup grossi.
Ils n'étaient plus du tout perdus car ils avaient trouvé les bottes qui mènent où l'on veut aller. Ce fut chez eux qu'ils se rendirent.
Ils n'étaient plus mal habillés car ils rapportaient les trésors que les ogres avaient cachés. Ils retrouvèrent leurs parents, ils dormaient à même la table. Les deux enfants les réveillèrent leur montrèrent tous leurs trésors et leur donnèrent à manger.
Ils grandirent alors ensemble.

Le sauvetage de la lune

Djeha bailla et s'étira.

- "Il est temps d'aller au lit", se dit-il en se frottant les yeux, "mais prenons d'abord un bon verre d'eau fraîche."

Il essaya d'atteindre la cruche. Vide!

- "Kalima!" Appela t-il, "Kalima!"

Aucune réponse! Il devait aller lui-même au puits pour remplir la cruche. Une fois dehors, il inspira profondément, appréciant la fraîcheur de l'air et humant le parfum des fleurs d'amandier. Il était bien content que Kalima soit endormie

- "Je me demande si l'eau est noire ou dorée, par une telle nuit", pensa-t-il.

Il se pencha pour regarder le fond du puits, ses yeux grand ouverts. Aussitôt il poussa un cri et pleura, cherchant désespérément quelqu'un pour l'aider.

- "Kalima!" appela t-il, "Kalima! La lune est tombée dans le puits!"

Aucune réponse et personne pour l'aider. Quelque chose était arrivé qui rendrait triste le monde entier. Lui, et lui seul pouvait rétablir les choses et il devait trouver un moyen pour cela. Mais, il était troublé et ne savait par où commencer? Il remarqua le crochet au bout de la corde qu'il tenait dans sa main.

- "Si ce crochet peut soulever un sceau d'eau, il peut sûrement soulever la lune", se dit-il. "Tiens bon, belle lune, tout sera bientôt comme avant."

Il envoya le crochet dans le fond et le ramena, mais il n'y avait rien d'accroché malgré ses efforts! Soudain, dans un nouvel effort, il tomba à la renverse, les yeux fixés au ciel. Il vit alors la lune, une pleine lune bien ronde, qui brillait dans le ciel.

- "Oh Lune!" dit Djeha triomphant, "cela a été un rude un combat, mais je t'ai sauvée. Maintenant tu peux briller à nouveau pour le monde entier."

Le potage du potage

- "Quel bel animal!" Dit Djeha, en prenant le lapin dodu que Yacine le braconnier venait de lui offrir.
- "Je l'ai attrapé particulièrement pour vous!" Sourit Yacine
- "Kalima! Kalima! Appela Djeha.

Voilant son visage, Kalima est venu de la cuisine où elle était affairée.

- "Regarde le dîner que Yacine nous a apporté!"

Djeha a ri sous cape en prévision du bon repas qui l'attendait, comme Kalima prenait le lapin.

- "Je lui demande de rester et de le manger avec nous", dit Djeha. "Fais pour le mieux pour le cuisiner."

Laissés seuls, les deux hommes se sont assis sur la natte et ont parlé, du moins, c'est Djeha qui parlait et le braconnier qui écoutait. Djeha savait qu'il restait deux heures avant que le repas ne soit prêt, mais quelle meilleure façon de passer deux heures avec un auditeur aussi attentif? L'arôme piquant du lapin commençait à chatouiller leurs narines. Enfin la porte s'ouvrit, Kalima portant un plateau contenant le lapin et du pilaf ainsi que des tranches de pain.

- "Quelle cuisinière!" Soupira Yacine.
- "Quel lapin!" Marmonna Djeha, la bouche pleine.

Ils ont mangé jusqu'au dernier morceau.

- "Il reste les os!" Dit Djeha repus et somnolent. "Les potages de Kalima sont aussi bons que son pilaf."

De retour chez lui, Yacine, annonça à ses voisins comment il avait été royalement traité à la maison de Djeha. Le matin suivant, Djeha était de nouveau demandé à sa porte, où se trouvaient deux villageois, des étrangers probablement. En se rappelant son plaisir de la veille, Djeha jeta rapidement un coup d'oeil à leurs mains. Vides!

- "Que voulez-vous?" Leur dit Djeha.
- "Nous sommes les voisins du braconnier qui vous a apporté le lapin hier."

Les hommes semblaient attendre quelque chose. Ils ont humé l'arôme qu'exhalait le potage que Kalima était en train de préparer.

- "Oh! Un excellent camarade que Yacine!" dit Djeha. "Tous les voisins sont les bienvenus. Entrez! Entrez Le dîner sera bientôt prêt et vous verrez quel bon potage Kalima peut faire avec les os du lapin. Une grande cuisinière que ma Kalima!"

Bientôt Kalima apporta un plateau avec trois bols de soupe fumante, une soupe épaisse avec du riz et des légumes et quelques minuscules morceaux de viande de lapin. Djeha-Hoja parlait pendant qu'il mangeait, mais sans l'enthousiasme de la veille. Rassasiés, les hommes l'ont remercié pour le repas et sont retournés à leur village, vantant l'hospitalité de Djeha. Le matin suivant, Djeha est allé prudemment répondre à un coup donné à sa porte. Deux autres villageois des étrangers de nouveau, étaient là.

- "En quel honneur, cette visite?" Dit Djeha en jetant un coup d'il à leurs mains vides.

- "Nous sommes les voisins des voisins du braconnier qui vous a apporté le lapin."

Djeha plissa les yeux et leur dit :

- "Entrez et venez partager mon modeste repas."

Pendant qu'ils prenaient place, Djeha-Hoja est entré à la cuisine. Il a versé une bouilloire d'eau chaude sur la cuillerée qui avait servi pour le potage de la veille. Il a versé le liquide obtenu dans les bols qu'il a portés à la pièce où les hommes attendaient.

- "Oh les voisins des voisins du braconnier qui m'a apporté le délicieux lapin! Vous allez adorer ce potage du potage des os du lapin."

Un voisin des voisins de Yacine a regardé son bol d'eau chaude dans lequel surnageaient deux grains de riz à côté de maigres rognures de navet. L'autre voisin des voisins de Yacine a regardé son bol dans lequel surnageaient deux grains de riz avec un lambeau d'oignon et une rognure de carotte. Djeha a fait un grand bruit en vidant son bol avant de raccompagner ses invités.

Et le jour suivant Kalima et Djeha ont pu déguster, sans être dérangés cette fois-ci, un repas bien calme. La générosité est une grande qualité mais il ne faut pas en abuser.

Une petite berceuse marocaine pour la route , bonne nuit  :sleephttps://www.youtube.com/watch?v=Q31XYn-YzrI

Il était une fois....

une petite fille qu'on appelait Chaperon Rouge,
on lui avait donné ce nom parce sa maman lui avait fait un très joli bonnet rouge. Et, à l'époque, les bonnets s'appelaient des chaperons.
Au village, quand on la voyait arriver, on disait: Tiens voilà le Petit Chaperon Rouge.

Le petit Chaperon Rouge avait une grand-maman qui vivait seule à l'autre bout de la forêt. La vielle dame très âgée, ne sortait pas beaucoup de sa maison.

Un jour sa maman lui dit:
Grand-maman est malade, j'ai fait ce matin des galettes que ta grand-maman aime tant, sois gentille, va donc les lui porter avec ce fromage 
et ce petit pot de confiture
Mais ne quitte pas le sentier, car papa a vu des loups qui rôdaient dans la forêt.

Le Petit Chaperon Rouge promit de se méfier puis, toute joyeuse,
elle mit sa cape rouge, son bonnet rouge et elle prit son petit panier.
Ne traine pas en chemin recommanda la maman.
Ne parle à personne et reviens avant la tombée de la nuit.
Le Petit Chaperon Rouge lui donna un gros baiser et partit en sautillant.

Or, tout près de là, un loup affamé rôdait dans le bois.
Soudain il vit l'enfant. Miam! miam! l'eau lui monta à la bouche
et il se lécha les babines en pensant au succulent dîner qu'il allait faire.
Mais pas ici, pensa-t-il. On pourrait me voir de la maison.

Il s'approcha de la petite fille. Bonjour! lui dit-il.
Le Petit Chaperon Rouge se mit à trembler en apercevant le loup,
mais celui-ci reprit en souriant jusqu'aux oreilles.

Comment t'appelles-tu?
Le Petit Chaperon Rouge, répondit peureusement l'enfant.

Et où vas-tu comme cela? demanda le loup d'une voix douce.
Une voix si douce que la petite fille se sentit aussitôt rassurés.
Je vais chez ma grand-mère, expliqua le Petit Chaperon Rouge.
Elle habite tout au bout du sentier.

Le loup connaissait très bien la petite maison.
Excuse-moi, dit-il, je suis pressé. J'ai été ravi de faire ta connaissance. A bientôt!

A ces mots, il s'enfuit à toutes jambes dans la forêt et, ayant pris un raccourci,
il arriva bon premier devant la maison de la grand-mère.

Toc, Toc, il frappa.
Qui est là? demanda la vieille dame, du fond de son lit.

Le Petit Chaperon Rouge!
sursurra le loup, qui était très doué pour les imitations.

Tire la chevillette et la bobinette !
s'écria la grand-mère, toute joyeuse de voir sa petite fille.

Le loup tira la chevillette et la porte s'ouvrit.
La grand-mère sursauta d'effroi.

Laisse-moi en vie, supplia-t-elle.
Je te donnerai toutes mes provisions.

Mais le loup avait un projet plus urgent.
Il se précipita sur la grand-mère, lui arracha sa chemise de nuit, son bonnet de dentelle,
et il enferma la vieille dame dans une armoire.
Sans perdre une seconde, il enfila la chemise et le bonnet,
puis se coucha dans le lit, tira la couverture de laine jusqu'à son nez, et il attendit.

Pendant ce temps, le Petit Chaperon Rouge,
arriva avec son panier de provision et un beau bouquet de fleurs
qu'elle avait prit le temps de ceuillir.

Elle frappa à la porte. Toc, Toc!

Qui est là?
demanda le loup, imitant la voix de la grand-mère.

Le Petit Chaperon Rouge.

Tire la chevillette et la bobinette! s'écria le loup.
La petite fille se haussa sur la pointe des pieds,
tira la chevillette et elle entra.

Toute souriante, elle se dirigea vers le lit de la vielle grand-mère.
Mais, en s'approchant, elle se dit, que, sous son bonnet,
sa grand-mère avait vraiment une drôle de tête ce jour-là.

Oh, grand-mère! Tu en as de grands yeux!

C'est pour mieux te voir, mon enfant! dit le loup en gloussant.

Tu en as de grandes oreilles!

C'est pour mieux t'entendre, mon enfant.

Et tes dents! s'écria le Petit Chaperon Rouge.
Tu en as de grandes dents!

C'est pour mieux te manger, mon enfant ! hurla le loup.

Il rejeta la couverture, et griffes en avant, il se précipita vers la petite fille.
Criant de toutes ses forces, elle s'échappa vers la porte, mais elle tremblait tellement
qu'elle n'arrivait pas à l'ouvrir.

Or, le papa du Petit Chaperon Rouge
coupait du bois tout près de là.
Entendant des cris, il courut à toute allure vers la maisonnette,
en arrivant, il aperçut le loup et le Petit Chaperon Rouge à travers la fenêtre,

Il se précipita et, d'un coup de hache, tua le loup. Il était temps!
Avec ses griffes, l'animal avait déjà accroché la robe du Petit Chaperon Rouge.

Le bûcheron serrait son enfant contre son coeur,
lorsqu'ils entendirent des coups frappés dans l'armoire.

C'était la grand-mère, bien sûr !

La grand-maman était très heureuse de les voir et les embrassa tous les deux.

Le bûcheron apporta le loup très loin de la maison.

La grand-maman fit promettre au Petit Chaperon Rouge
de ne plus jamais parler à aucun loup, même s'il avait l'air très gentil.

Heureusement, les galettes,
le fromage et le pot de confiture étaient encore dans le panier.
Le Petit Chaperon et sa grand-maman s'en régalèrent tout en se promettant
de se voir plus souvent.

Mais sans le loup cette fois dit grand-maman!

La petite poule rousse, tradition orale d'Allemagne.

Il était une fois une petite poule rousse.
Elle vivait en compagnie d'un cochon, d'un canard et d'un chat dans
une petite maison dont elle faisait toujours soigneusement le ménage.
Les autres n'aidaient jamais a la maison. Ils étaient toujours sur le point de
faire quelque chose, mais... ils étaient bien trop paresseux !
Le cochon aimait se rouler dans la boue, le canard aimait nager dans
la mare et le chat aimait dormir au soleil, en ronronnant.

Un jour, la petite poule rousse trouva un grain de blé.
- Qui va planter ce grain de blé ? demanda-t-elle.
- Pas moi ! grommela le cochon, caqueta le canard, ronronna le chat.

Alors la petite poule rousse choisit un joli coin de terre, le gratta avec
ses pattes et planta le grain de blé. Pendant l'été, le grain de blé poussa.
Ce fut d'abord un grand épi vert, puis il mûrit au soleil et devint d'une belle
couleur dorée.
- Qui va m'aider à couper le blé ? demanda la petite poule rousse.
- Pas moi ! grommela le cochon, caqueta le canard, ronronna le chat.
- Très bien, alors je le couperai moi-même ! s'écria la petite poule rousse.

Elle coupa délicatement l'épi dont elle retira les grains un à un.
- Qui va emmener le blé au moulin pour le faire moudre ? demanda-t-elle.
- Pas moi ! grommela le cochon, caqueta le canard, ronronna le chat.
Alors la petite poule rousse emporta elle-même le blé au moulin et
commanda au meunier de la farine.

Le meunier envoya un petit sac de farine dans la maison où la petite
poule rousse vivait avec le cochon, le canard et le chat.
- Qui va m'aider à faire du pain avec cette farine ? demanda la petite poule.
- Pas moi ! grommela le cochon, caqueta le canard, ronronna le chat.
- Très bien, concéda la petite poule rousse. Je vais faire le pain moi-même.

Elle transforma la farine en pâte. Elle pétrit cette pâte et la mit au four.
Une bonne odeur de pain chaud se répandit bientôt dans toute la maison et
envahit le jardin.
Le cochon quitta sa flaque de boue, le canard sortit de sa mare et le chat
abandonna sa place au soleil. Ils vinrent tous dans la cuisine.

Quand la petite poule rousse ouvrit le four, la pâte avait gonflé et était
devenue une miche de pain appétissante et croustillante.

- Qui va manger ce pain ? demanda la petite poule rousse.
- Moi ! grommela le cochon.
- Moi ! caqueta le canard.
- Moi ! ronronna le chat.

- Oh, non ! Pas vous ! s'écria la petite poule rousse. J'ai planté le grain,
j'ai coupé le blé, je l'ai porté au moulin pour avoir de la farine et j'ai cuit
le pain. J'ai tout fait toute seule. Eh bien, maintenant, je vais manger
la miche toute seule, a moins que la prochaine fois vous aussi vous m'aidiez.

Baba Yaga conte de Russie

Dans un village de la campagne russe vivait une petite fille qui n'avait plus de maman. Son père, qui était déjà assez vieux, se remaria,mais il ne sut pas bien choisir. Sa nouvelle femme était méchante, c'était une marâtre. Elle détestait la petite fille et la traitait mal.
- Comment faire pour me débarrasser de cette enfant ? songeait la marâtre.
Un jour que son mari s'était rendu au marché vendre du blé, elle dit
à la petite fille :
- Va chez ma soeur, ta gentille tante et demande-lui une aiguille et du fil pour te coudre une chemise.
La petite fille mit son joli fichu rouge et partit.

En route, comme elle était maligne, elle se dit :
- J'irai d'abord demander conseil à ma vraie gentille tante, la soeur de ma vraie maman.
Sa tante la reçut avec bonté.
- Tante, dit la petite fille, la nouvelle femme de papa m'a envoyée chez sa soeur lui demander une aiguille et du fil pour me coudre une chemise. Mais d'abord, je suis venue te demander, à toi, un bon conseil.
- Tu as eu raison. La soeur de ta marâtre n'est autre que Baba-Yaga,la cruelle ogresse ! Mais écoute-moi : il y a chez Baba-Yaga un bouleau qui voudra te fouetter les yeux avec ses branches, noue un ruban autour de son tronc. Tu verras une grosse barrière qui grince et qui voudra se refermer toute seule, mets de l'huile sur ses gonds.

Des chiens voudront te dévorer, jette-leur du pain. Enfin, tu verras un chat qui voudra te griffer, donne-lui un bout de jambon.
- Merci bien, ma tante, répondit la petite fille.
Elle marcha longtemps puis arriva enfin à la maison de Baba-Yaga.
Baba-Yaga était en train de tisser.
- Bonjour ma tante.
- Bonjour, ma nièce.
- Ma mère m'envoie te demander une aiguille et du fil pour qu'elle me
..couse une chemise.
- Bon, je m'en vais te chercher une aiguille bien droite et du fil bien
..blanc. En attendant assieds-toi à ma place et tisse.
La petite fille se mit au métier. Elle était bien contente.
Soudain, elle entendit Baba-Yaga dire à sa servante dans la cour :
- Chauffe le bain et lave ma nièce soigneusement. Je veux la manger au dîner.
La petite fille trembla de peur. Elle vit la servante entrer et apporter des bûches et des fagots et de pleins seaux d'eau. Alors elle fit un grand effort pour prendre une voix aimable et gaie et elle dit à la
servante :
- Eh ! ma bonne, fends moins de bois et pour apporter l'eau, sers-toi plutôt d'une passoire !

Et elle donna son joli fichu rouge à la servante.
La petite fille regardait autour d'elle de tous les côtés. Le feu commençait à flamber dans la cheminée. Il avait beau être un feu d'ogresse, sa flamme était vive et claire. Et l'eau commençait à chanter dans
le chaudron, et bien que ce fût une eau d'ogresse, elle chantait une jolie chanson.

Mais Baba-Yaga s'impatientait. De la cour, elle demanda :
- Tu tisses, ma nièce ? Tu tisses, ma chérie ?
- Je tisse, ma tante, je tisse.
Sans faire de bruit, la petite fille se lève, va à la porte...
Mais le chat est là, maigre, noir, effrayant ! De ses yeux verts il regarde les yeux bleus de la petite fille. Et déjà il sort ses griffes pour la griffer.

Mais elle lui donne un morceau de jambon cru et lui demande doucement :
- Dis-moi, je t'en prie, comment je peux échapper à Baba-Yaga ?

Le chat mange d'abord tout le morceau de jambon, puis il lisse ses
moustaches et répond :
- Prends ce peigne et cette serviette, et sauve-toi. Baba-Yaga va te
..poursuivre en courant. Colle l'oreille contre la terre. Si tu l'entends
..approcher, jette la serviette, et tu verras ! Si elle te poursuit toujours,
..colle encore l'oreille contre la terre, et quand tu l'entendras sur la
..route, jette le peigne et tu verras !
La petite fille remercia le chat, prit la serviette et le peigne et s'enfuit.

Mais à peine hors de la maison, elle vit deux chiens encore plus maigres que le chat, tout prêts à la dévorer. Elle leur jeta du pain tendre et ils ne lui firent aucun mal.
Ensuite, c'est la grosse barrière qui grinça et qui voulut se refermer pour l'empêcher de sortir de l'enclos. Mais comme sa tante le lui avait dit, elle lui versa toute une burette d'huile sur les gonds et la barrière s'ouvrit largement pour la laisser passer.

Sur le chemin, le bouleau siffla et s'agita pour lui fouetter les yeux.
Mais elle noua un ruban rouge à son tronc, et voilà que le bouleau la
salua et lui montra le chemin. Elle courut, elle courut, elle courut.
Pendant ce temps, le chat s'était mis à tisser.
De la cour, Baba-Yaga demanda encore une fois :
- Tu tisses, ma nièce ? Tu tisses, ma chérie ?
- Je tisse, ma vieille tante, je tisse, répondit le chat d'une grosse voix.

Furieuse, Baba-Yaga se précipita dans la maison. Plus de petite fille !
Elle disputa le chat et cria :
- Pourquoi ne lui as-tu pas griffé, traître ?
- Eh ! dit le chat, voilà longtemps que je suis à ton service, et tu ne m'as jamais donné le plus petit os, tandis qu'elle m'a donné du jambon !

Baba-Yaga disputa les chiens.
- Eh ! dirent les chiens, voilà longtemps que nous sommes à ton service, et nous as-tu seulement jeté une vieille croûte ? Tandis qu'elle nous a donné du pain tendre !

Baba-Yaga secoua la barrière.
- Eh ! dit la barrière, voilà longtemps que je suis à ton service et tu ne m'as jamais mis une seule goutte d'huile sur les gonds, tandis qu'elle m'en a versé une pleine burette !

Baba-Yaga s'en prit au bouleau.
- Eh ! dit le bouleau, voilà longtemps que je suis à ton service, et tu ne m'as jamais décoré d'un fil, tandis qu'elle m'a paré d'un beau ruban de soie !
- Et moi, dit la servante, à qui pourtant on ne demandait rien, et moi,
..depuis le temps que je suis à ton service, je n'ai jamais reçu de toi ne serait-ce qu'une loque, tandis qu'elle m'a fait cadeau d'un joli fichu rouge !
Baba-Yaga siffla son mortier qui arriva ventre à terre et elle sauta dedans. Jouant du pilon et effaçant ses traces avec son balai, elle s'élança à la poursuite de la petite fille à travers la campagne.

La petite fille colle son oreille contre la terre : elle entend que Baba-
Yaga approche. Alors elle jette la serviette, et voilà que la serviette
se transforme en une large rivière !
Baba-Yaga fut bien obligée de s'arrêter. Elle grince des dents, roule
des yeux jaunes, court à sa maison, fait sortir ses trois boeufs de
l'étable et les amène près de la rivière. Et les boeufs boivent toute
l'eau jusqu'à la dernière goutte.
Alors Baba-Yaga reprend sa poursuite.

La petite fille est loin. Elle colle l'oreille contre la terre. Elle entend
le pilon sur la route. Elle jette le peigne...
Et voilà que le peigne se change en une forêt touffue ! Baba-Yaga
essaie d'y entrer, de scier les arbres avec ses dents. Impossible !

La petite fille écoute : plus rien. Elle n'entend que le vent qui souffle
entre les sapins verts et noirs de la forêt.
Pourtant elle continua de courir très vite parce qu'il commençait à
faire nuit, et elle pensait : " Mon papa doit me croire perdue. "

Le vieux paysan, de retour du marché, avait demandé à sa femme :
- Où est la petite ?
- Qui le sait ! répondit la marâtre. Voilà des heures que je l'ai envoyée faire une commission chez sa tante.

Enfin, la petite fille, les joues plus roses que jamais d'avoir couru,
arriva chez son père. Il lui demanda :
- D'où viens-tu, ma petite ?
- Ah ! dit-elle, petit père, ma mère m'a envoyée chez ma tante cher-
..cher une aiguille et du fil pour me coudre une chemise, mais ma
..tante, figure-toi que c'est Baba-Yaga, la cruelle ogresse !
Et elle raconta toute son histoire. Le vieil homme était très en colère.

Il disputa la marâtre et la chassa de sa maison en lui ordonnant de ne plus jamais revenir.
Depuis ce temps, la petite fille et son père vivent en paix. Je suis passée dans leur village, ils m'ont invitée à leur table, le repas était très bon et tout le monde était content.

Bonsoir,

quelques posts malvenus ont été "mis de côté" (nous conservons un historique)

Bonne soiree

Une petite berceuse Koréenne  ;), l'histoire sur une petite ile d'une maman qui laisse son enfant seul livré a lui même et qui consciente de son erreur revient s'en occuper et en prendre soin.

https://www.youtube.com/watch?v=Joznb5lm8D8

Une douce berceuse espagnole avec la traduction en français  ;)

{Madame la bonne fée}

Hey madame la bonne fée
Ma petite fille veut s'endormir, veille sur elle
(répétition)

Elle a envie de courir sans insouciance
Explorer la forêt chanter et écouter son écho
Tout redevient calme pendant que le berceau balance
Madame la bonne fée

Hey madame la bonne fée
Ma fille veut s'endormir, veille sur elle

Elle a envie de courir sans insouciance
Explorer la forêt chanter et écouter son écho
Tout redevient calme pendant que le berceau balance
Madame la bonne fée

https://www.youtube.com/watch?v=rRxUOBVlH-w

Une dernière berceuse du mexique et je vous souhaite une bonne nuit  :sleephttps://www.youtube.com/watch?v=os4AdOvtHRA

Dodo, mon bébé,
Dodo, mon soleil,
Dodo morceau
De mon cœur.

Ce joli bébé
Veut enfin dormir,
Faites-lui un berceau
De rose et de jasmin.

Faites-lui un lit
Dans la mélisse,
Et à son chevet,
Mettez-lui un jasmin
Qui, avec son parfum,
Le fasse dormir.

Dodo, mon bébé,
Dodo, mon soleil,
Dodo morceau
De mon cœur.

Ce bon lait
Que je lui porte ici
Est pour ce bébé
Qui va s'endormir.

Dodo, mon bébé,
Dodo, mon soleil,
Dodo morceau
De mon cœur.

Ce joli bébé
Veut s'endormir…
Il ferme les yeux
Et les ouvre à nouveau.

Dodo, mon bébé,
Dodo, mon soleil,
Dors, morceau
De mon cœur.

Un jour, une femme sort de sa maison et voit trois vieillards, avec de longues barbes, assis devant chez elle.

Elle ne les reconnaît pas.

Elle leur dit :

- Je ne pense pas que je vous connaisse, mais vous devez avoir faim, s'il vous plaît, entrez et je vous donnerai quelque chose à manger.

- Est-ce que les enfants de la maison sont là ? demandent-ils.

- Non, ils sont partis leur répond-elle.

- Alors, nous ne pouvons pas entrer.

En fin d'après-midi, lorsque les enfants reviennent de l'école, la femme leur raconte son aventure avec les trois hommes.

- Va leur dire que nous sommes à la maison et invite-les à entrer ! Disent-ils à leur mère.

La femme sort et invite les hommes à entrer dans la maison.

- Nous n'entrons jamais ensemble dans une maison, répondent-ils.

Un des vieillards explique :

- Son nom est "Richesse", dit-il en indiquant un de ses amis et, en indiquant l'autre, lui, c'est "Succès", et moi, je suis "Amour".

Il ajoute alors, retourne à la maison et discute avec ta famille pour savoir lequel d'entre-nous vous voulez dans votre maison.

La femme retourne à la maison et rapporte à sa famille ce qui avait été dit.

- Comme c'est étrange ! s'exclament les enfants.

Puisque c'est le cas, nous allons inviter "Richesse".

La mère n'était pas d'accord.

- Pourquoi n'inviterions-nous pas "Succès" Votre père en aurait bien besoin dans ses affaires.

La plus petite, Raffie, qui suçait encore son pouce, s'exprime à son tour :

- Veux mamours, veux mamours...

Les parents fondent devant tant de câlinerie enfantine et la mère sort inviter "Amour" à entrer.

"Amour" se lève et commence à marcher vers la maison.

Les deux autres se lèvent aussi et le suivent.

Etonnée, la femme demande à "Richesse" et "Succès" :

- J'ai seulement invité "Amour". Pourquoi venez-vous aussi ?

Les vieillards lui répondent ensemble :

- Si vous aviez invité "Richesse" ou "Succès", les deux autres d'entre-nous seraient restés dehors, mais vous avez invité "Amour" et partout où il va, nous allons avec lui, puisque partout où il y a de l'Amour, il y a aussi de la Richesse et du Succès.

deux petites berceuses de notre enfance bonne nuit

http://www.youtube.com/watch?v=FNJPV4BrCSghttp://comptines.tv/une_chanson_douce

Conte populaire d'Espagne, tradition orale, sopa de piedra, la soupe de pierre.

Il existe de nombreuses version avec des personnages différents, des soldats, des paysans, je vous transmet celle qu'une vielle dame espagnole m'a conté et montre comment en étant malin on peu se débrouiller dans la vie.

La légende disait à peu près ceci.

Il y a très longtemps, dans les campagnes, vivait un mendiant qui parcourait les fermes et devait compter sur la charité des bonnes gens pour se nourrir et se loger. Plus souvent qu'autrement, lorsqu'il frappait aux portes, il se voyait refuser l'asile car la plupart des habitants du pays étaient très pauvres et avaient eux-mêmes plusieurs bouches à nourrir.

Puis un jour, il eut une idée géniale. Il frappa à la porte d'une ferme et demanda à la brave dame qui lui ouvrit (sans doute la femme du fermier parti aux champs) si elle avait quelques vieilles croûtes de pain à lui donner.  Comme il s'y attendait, elle lui dit d'un air penaud « Je suis vraiment désolée, mon bon monsieur, mais nous sommes très pauvres et avons nous-mêmes à peine de quoi nous mettre sous la dent. » Et pendant qu'elle se confondait en excuses il voyait, dans l'entrebâillement de la porte, une demi-douzaine d'enfants en haillons et pieds nus qui s'avançaient timidement pour voir de plus près ce curieux personnage qui parlait à leur mère.

Juste comme elle allait refermer la porte, il lui dit « Attendez, je pourrais peut-être vous être utile. »  Il sortit alors de son baluchon un gros caillou arrondi, de la grosseur d'une pomme de terre, et le lui montra en disant « J'ai ici une pierre merveilleuse : c'est une pierre à faire de la soupe. »  Perplexe, la mère examinait et tâtait le caillou pendant qu'il poursuivait son boniment : « Bien sûr, je ne voudrais pas abuser de votre temps mais si vous me le permettez, je pourrais vous montrer comment il fonctionne. »  La mère hésitait encore mais la curiosité l'emportant, elle ouvrit la porte toute grande et le fit entrer dans la chaumière.

À son invitation, il s'assit à la grande table, au milieu de l'unique pièce de la maison, et toute la famille s'y attroupa, curieux de voir de plus près cette pierre merveilleuse.  Puis il demanda à la mère si elle aurait bien l'amabilité de lui faire bouillir une marmite d'eau. Toujours un peu perplexe, elle acquiesça tout de même de bonne grâce et pendant qu'elle s'affairait, il fit aux enfants le récit de ses nombreuses aventures.

Quand l'eau commença à bouillir, il déposa la pierre à faire de la soupe au fond de la marmite et tous les yeux s'y rivèrent en même temps. Après de longs moments sans résultats, l'on commençait à croire à une supercherie et à douter du pouvoir magique du caillou.  Puis soudain, quelqu'un crut voir flotter quelques débris de matière à la surface. Était-ce de simples poussières qui se détachaient du caillou?  L'imagination aidant sans doute, quelqu'un d'autre affirma « Si, si, il y a bien quelques morceaux minuscules qui commencent à apparaître là, au fond du chaudron.  Regardez! ».

Profitant de la bousculade générale et de l'excitation montante, il dit à la mère « Je ne voudrais surtout pas abuser de votre générosité, madame, mais... vous n'auriez pas un peu de sel ? Ça rehausserait grandement le goût de la soupe. »  Et la mère, peu à peu gagnée par l'enthousiasme général et plutôt fière de participer à ce moment magique, alla prestement aux armoires et revint avec trois grosse pincées de sel qu'elle versa dans le chaudron.

Quelques instants plus tard, tandis que tous anticipaient le miracle, il dit à mi-voix, comme s'il se parlait à lui-même « Ah, quel dommage que nous n'ayons aucun légume.  Vous n'avez pas idée comme cette soupe peut avoir bon goût lorsqu'on y ajoute ne serait-ce qu'un petit morceau de légume. » En moins de deux, la mère courut chercher quelques vieux morceaux de navets défraîchis qu'elle découpa et jeta à la marmite.

Enhardie par ce geste, l'aînée des filles dit « Nous avons aussi quelques pommes de terre et trois carottes un peu molles, et puis un demi-chou un peu flétri mais qui ferait sûrement l'affaire dans cette soupe. » Puis regrettant sa témérité, elle jeta nerveusement un coup d'œil à sa mère qui acquiesça tout de même de la tête. Et la jeune fille accourut chercher les légumes et les ajouta au bouillon, qui commençait à sentir drôlement bon.

Et puis, humant les bonnes odeurs, les voisins se précipitèrent a la porte pour apprendre la recette de cette fameuse soupe de caillou. Le mendient continua sa recette avec imagination, chaque fois il disait que ce serait toujours meilleur si on rajoutait tel ou tel ingrédient.

On finit bien par dégoter quelques pois, fèves, oignons et tomates, des épices, un peu de vinaigre et même, puisque le cœur était à la fête, un beau morceau de bœuf qu'on ajouta au pot-au-feu, qui dégageait à présent un fumet des plus appétissants. 

Et petit à petit, la marmite se remplit tant et si bien qu'à la fin, tout le monde put manger à sa faim.  En fait, tous se régalèrent d'un festin tel qu'ils n'en avaient pas mangé depuis bien longtemps.

À la fin du repas, il se leva et remercia chaleureusement ses hôtes. Il ouvrit son baluchon et y glissa la pierre à faire de la soupe, que tous reluquaient timidement. Puis lorsqu'il leur serra la main un à un sur le seuil de la porte, il vit passer dans les yeux de la mère un tel nuage qu'il ne put s'empêcher de rouvrir son baluchon.  Il en ressortit le précieux caillou et le lui déposa au creux de la main, en guise de remerciement.

Sur ce, il les salua tous une dernière fois et s'en fut au loin, de par le vaste monde.

Et jamais plus on n'entendit parler de ce mystérieux personnage qui leur avait fait cadeau de la fameuse « pierre à faire de la soupe ».

Lorsque je travaillais au village d'enfants, certains petits étaient placés car nés sous x, abandonnés, on travaillait avec cette musique pour leur expliquer... A tous les parents qui ont adoptés des petits bout de choux  ;)https://www.youtube.com/watch?v=8qTuD2GL6gw

Pour finir quoi de mieux qu'un morceau de violon et de piano calme et touchant a la fois. J'espère que vous aimerez :-)

Bonne soirée. et merci a tous pour vos encouragements, que ce fil nous permette de faire une pose de douceur dans l'actualité mouvementé de ces derniers jours ;)https://www.youtube.com/watch?v=6YhRl8bjNTc