Ils sont nombreux les étrangers installés dans la capitale allemande qui se prétendent "artistes". Mais créent-ils pour autant ? Ce musicien australien en doute. D'après son expérience, la vie est si bon marché que rien ne vous incite à travailler.
En avril de cette année, j'ai quitté Melbourne avec mon groupe pour m'installer durant trois mois à Berlin. Répétitions dans des entrepôts désaffectés, concerts dans d'anciens miradors, conversations passionnantes avec des romanciers et des artistes de cirque : tels étaient les scénarios que nous avions esquissés avec excitation. Berlin nous apparaissait comme le lieu idéal pour que notre groupe y incube sa créativité et réalise l'album remarquable que nous étions destinés à réaliser.
Au début, Berlin a répondu à nos attentes romantiques. Pour nous quatre, nous avons trouvé dans le quartier de Neukölln un appartement de deux chambres pour 500 euros par mois seulement. La décoration n'était pas terrible, mais nous nous en moquions : notre salle de répétition n'était qu'à cinq minutes à pied, et nous étions entourés de bars, de parcs, de filles et de tables de ping-pong. Nous avions débarqué dans un paradis hédoniste où la bière était moins chère que l'eau, la drogue facile à trouver et la meilleure musique au monde à quelques minutes de voiture, tous les soirs de la semaine.
lire le este de l'article
jean luc