Chômage : faut-il avoir peur des mini-jobs ?
Panique à bord ! Le ministre du Travail Michel Sapin a prétexté un débat parlementaire incontournable. Et la ministre des Affaires sociales Marisol Touraine, elle, a repoussé sine die. Tout plutôt que d'être surpris en compagnie de Peter Hartz, l'inventeur des "mini-jobs" à l'allemande venu présenter ses derniers travaux à Paris ! "Je ne suis pas le diable", lâche "Herr Doktor" au "Nouvel Observateur" après que ces rendez-vous ministériels prévus de longue date eurent été annulés au dernier moment. Il aura suffi que les médias fassent de ce solide Sarrois un possible inspirateur de François Hollande pour que le gouvernement panique.
Depuis Istanbul où ils accompagnaient une visite officielle, les conseillers du président se sont fendus d'un démenti : non, le sulfureux réformateur du marché du travail allemand n'est pas devenu un "consultant" du président français qu'il a rencontré "de manière informelle et à sa demande" en décembre dernier. Et pour couper court à toute polémique, l'Elysée a aussi discrètement demandé aux cabinets de Sapin et Touraine d'annuler fissa les rendez-vous compromettants...
Les idées de Hartz partagées à gauche
Si les ministres ont dû renoncer à rencontrer Peter Hartz, ses idées n'en font pas moins leur chemin en France. Et pas seulement à droite. Le think tank En Temps réel, qui a organisé la visite de l'ancien DRH de Volkswagen, se positionne plutôt à gauche. Et l'ex-directeur de cabinet de Dominique Strauss-Kahn à Bercy, François Villeroy de Galhau, actuel numéro deux de BNP Paribas, est l'éditeur du "Cahier" écrit par Peter Hartz, "Pour une réforme du marché du travail en Europe".
Villeroy de Galhau, que l'on dit pressenti pour être le futur directeur du Trésor, à moins qu'il ne soit secrétaire général de l'Elysée, a donc regardé de près les réformes allemandes. Tout comme Pascal Lamy, un autre gourou social-démocrate vénéré par les milieux d'affaires : "Il est préférable d'avoir un mini-job ou un job le dimanche plutôt que pas de job du tout. Il n'y a qu'en France que cette idée n'est pas partagée", dit tout net l'ancien directeur général de l'OMC.
2,5 millions d'emplois créés en Allemagne
Il est vrai qu'en Allemagne les réformes Hartz, adoptées entre janvier 2003 et janvier 2005, ont porté leurs fruits. Le taux de chômage qui était supérieur à 10% a reflué à 5,2% : 2,5 millions d'emplois ont été créés entre 2005 et 2013. De quoi faire rêver François Hollande ! A un bémol près, tout de même. Les jobs ainsi générés étaient pour l'essentiel des emplois d'intérim ou bien des temps partiels, peu rémunérés. Plus grave, le taux de pauvreté a augmenté en Allemagne à mesure que le chômage baissait.lire le reste de l'article
jean luc
PS: il y a du pour et du contre ,certains mini job comme femme de ménage ne pose pas de probléme ,mais si c'est trop chére ce boulot serais fait par les employés titulaires ,donc une chômeuse de plus . Mais quand un magasin emploie 10, voire 20 personne en mini job ,c'est 5 á 8 emploies á temps en moins . jean luc