Votre expérience du choc culturel en Afrique du Sud

Bonjour à tous,

Vivre dans un autre pays implique de découvrir les différents éléments de sa culture. La maîtrise de tous les codes culturels est parfois le fruit d'un long apprentissage.

Comment cela s'est passé pour vous? Racontez-nous vos expériences du choc culturel en Afrique du Sud, vos anecdotes, que vous ayez vécu un moment drôle ou embarrassant.

Quels sont vos conseils pour vivre en douceur cette transition?

Merci d'avance pour vos témoignages,

Christine

Très difficile l'intégration en Afrique du Sud.

ET SI LE SUD, C'ÉTAIT L'AFRIQUE ?
Carole Secours et Claude Mayer sont des écumeurs de terre. Lui était électricien à la STM et elle, secrétaire chez Standard Life. Ils sont dans la soixantaine. Depuis vingt ans, ils partaient une fois l'an pour un coin du monde avec, en poche, un billet d'avion, le Routard et le Lonely Planet qu'ils avaient littéralement épluchés avant de mettre la clef dans la porte de leur maison de Repentigny. Ils avaient aussi fouillé tous les sites Internet possibles et imaginables, participé à des forums, consulté des voyageurs aguerris et épris comme eux d'inédit et d'inattendu… «Quand j'arrive quelque part», dit Carole en riant, «j'ai le sentiment d'y être déjà venue!»
Ils ont débarqué «comme ça», partout en Europe et en Asie, surtout en Thaïlande, au Cambodge et au Laos, sans itinéraire précis et sans accompagnateurs avec, en réserve, des adresses de Bed & Breakfast dont ils ont profité des charmes, de l'intérêt purement local et des bas prix. Ils se déplacent en bus, en train ou en péniche – ainsi ont-ils descendu le Mekong, au rythme du temps cambodgien. Jamais pressés par des horaires contraignants, toujours intéressés à rencontrer des gens et à respecter leur manière de vivre. Et puis, chose plus curieuse encore, dans chaque pays où ils ont séjourné durant leur course à l'exotisme, ils cherchaient un lieu où habiter pour de bon, un endroit où s'acheter une maison.
«On ne voulait plus jouer les touristes, ni bourlinguer de la sorte, mais se fixer quelque part,  ailleurs qu'en Floride qui n'a rien d'inédit à nos yeux. Nous souhaitions vivre en Asie six mois l'an… mais avant de prendre une décision aussi importante, l'inspiration nous est venue d'aller faire un tour en Afrique du Sud où nous n'avions jamais mis les pieds.»
Ainsi arrivent les miracles ! Ils partent six semaines pour le Zimbabwe, les chutes Victoria et l'Afrique douce, comme l'appelle joliment Carole, pour vivre ensuite dix jours dans le Western Cape. C'est le coup de foudre ! Le pays est magnifique, les belles maisons foisonnent, le climat est idéal tout au long de l'année, la mer et la montagne infiniment présentes leur apportent les joies attendues… Elle, c'est l'océan, lui c'est la montagne, eux c'est la randonnée. Mais ils se veulent raisonnables et rentrent à Repentigny en emportant leur rêve éveillé dans leurs minuscules bagages.
À l'automne 2001, Carole s'impatiente, sûre que le refuge tant cherché est là-bas, dans ce lointain coin du monde où ils se sentent bien, même un peu chez eux et où ils n'ont aucun problème à dialoguer avec les gens, fussent-ils blancs, noirs ou métis. Elle part seule, loue pour 18$ par jour une chambre dans un B&B de Betty's Bay, une agglomération d'une centaine de maisons située pratiquement en banlieue de Cape Town.
Un certain jour de pluie, elle trouve un abri dans les bureaux d'une agente immobilière qui l'invite à s'asseoir et, en cours de conversation, l'invite à faire une tournée des maisons disponibles…Ça, c'est très dangereux !! Parce qu'elle est Nord-américaine, l'agente lui offre spontanément des habitations en bois, nombreuses dans le coin… Non, non… pas de cabane au Canada svp ! On y va donc pour le béton et, tout d'un coup, à flanc de colline, elle voit cette maison jaune lumière qu'elle surnommera  par la suite, Coup de cœur : deux étages, autant de salles de bain, trois chambres, une pièce de séjour avec vue à 180° sur la mer et trois lacs d'un côté, une chute et des pistes de randonnée de l'autre ! Le prix demandé incluant un petit bungalow d'appoint : 30,000$ ! Et pour ajouter le charme des lieux à la surprise de cette trouvaille, la petite fille de 4 ans qui habite la maison avec ses parents, lui apporte en guise de bienvenue un joli bouquet de fleurs comestibles dont elle croque les pétales avec ravissement ! Ainsi s'amorceront les bonheurs du voisinage.
«J'achète et je signe !», conclue immédiatement Carole. «Et tant pis si je me trompe, tant pis si Claude n'y trouve pas son compte. On pourra revendre…» Les formalités sont simples en Afrique du Sud, elles ressemblent aux nôtres, l'argent est stable, les intérêts bancaires généreux, les arrangements fiscaux faciles, les factures d'électricité à peu près inexistantes.
Ainsi fut fait. Elle s'installe donc dans ce paradis avec l'aide des voisins qui lui prêtent l'essentiel en attendant Claude qui, quelques semaines plus tard, «tombera instantanément en amour avec la maison, encore plus que moi !». Tous deux s'intégreront rapidement à un style de vie qui convient parfaitement à leurs besoins et à leur sens des valeurs et glaneront petit à petit des amitiés nouvelles. Curieusement, leur médecin se nomme Duplessis, leur comptable, Marais, et on trouve chez les vignerons avoisinants des      de Villiers, des Lamothe et des Laroque. Tout cela tient de l'histoire, au moment où les Huguenots français avaient fui les persécutions pour s'établir au bout du bout du monde. Aucun ne parle la langue, mais on dit volontiers «coul de sac» ou «Biouro de change» prononcés dans le plus bel afrikaner qui soit.
«Nous sommes installés là-bas depuis quinze ans, avons vendu la maison de Repentigny. Je connais le pays par cœur, mieux que la majorité de ses habitants. Avec eux, nous passons les week-ends dans les vignobles qui comptent pour environ une centaine dans cette région reconnue pour l'excellence de ses produits. Les amis et la famille du Québec débarquent pour un mois, bref, nous vivons une vie heureuse de gens riches et célèbres… mais à bas prix !»
Et puis, bien sûr, ils voyagent encore et toujours. Comment résister aux appels de contrées comme la Namibie, le Botswana, le Zimbabwe ou de la Mozambique, tout proches des frontières ? Ils les ont visitées en parcourant des routes «bien plus belles que celles du Québec» - pas difficile ! – et souhaitent rejoindre des destinations plus  lointaines encore. La Réunion, l'Île Maurice, Les Seychelles, par exemple ? Elles sont à des années-lumière de notre couple québécois, mais bien proches de ce même couple  devenu pour moitié africain du Sud.

Par Francine Montpetit

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Modéré par Bhavna il y a 8 ans
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