Votre expérience du choc culturel au Pérou

Bonjour à tous,

Vivre dans un autre pays implique de découvrir les différents éléments de sa culture. La maîtrise de tous les codes culturels est parfois le fruit d'un long apprentissage.

Comment cela s'est passé pour vous? Racontez-nous vos expériences du choc culturel au Pérou, vos anecdotes, que vous ayez vécu un moment drôle ou embarrassant.

Quels sont vos conseils pour vivre en douceur cette transition?

Merci d'avance pour vos témoignages,

Christine

Un jour, on discutait avec un copain et on était arrivé à la conclusion qu'il fallait au minimum 3 ans pour commencer à comprendre la logique péruvienne. Je dois avouer qu'après 16 ans de vie ici, je n'arrive toujours pas à m'y habituer, même si je m'attend toujours à des réactions incompréhensibles...
Le problème pour une personne qui vient s'installer au Pérou, surtout pour se mettre à son compte, est l'énorme différence de mentalité avec l'Europe. L'heure péruvienne par exemple est une véritable manière de vivre. Si on est à l'heure à un rendez-vous, on passe pour un imbécile. A tel point qu'il m'est arrivé de recevoir une invitation pour un mariage et l'heure indiquée sur le carton était avancée d'une heure. Cela nous a-t-il fait arriver à l'heure? Pas du tout, puisque me femme (péruvienne) m'a certifié que de toute façon tout le monde arrive en retard, donc pas de précipitations!!!!
Le manque de sérieux de nombreux péruviens (pas tous bien sur...), l'absence totale de conscience professionnelle, le manque d'initiative de la part des employés, d'artisans ou même de patrons, sont des facteurs à tenir en compte quand on a une entreprise, on peut difficilement compter sur quelqu'un...
Un gringo, c'est quelqu'un qui vient d'un pays riche, donc un riche et on va souvent essayer d'en profiter.

D'un autre côté, le Péruvien est généralement très sympa, pas agressif, abordable, souvent prêt à rendre service. Ici on est moins stressé qu'en Europe.

Perso j'analyse la différence culturelle comme ça : le péruvien a l'esprit bloqué dans le PRÉSENT : du coup, il est incapable de travailler ou de planifier quelque chose de manière efficace, car pour lui un travail est une tâche ennuyeuse qui n'a pas d'autre but que d'être résolue par obligation, un rendez-vous un événement dont il a vaguement conscience qu'il se passera dans le futur. A l'inverse, le péruvien profite à fond de toutes les petites et grandes choses de la vie, n'est pas stressé, et généralement plus heureux qu'un français. A l'inverse, le français a l'esprit dans le FUTUR : très efficace pour le travail, car une tâche devient un projet destiné à améliorer les choses ou résoudre un problème, donc il faut pouvoir concevoir la situation future. Mais avoir l'esprit bloqué dans le futur génère un stress stérile permanent, même quand il n'a pas lieu d'être (je me souviens quand mon oncle et ma tante étaient passé me voir à Lima, j'étais amusé de leur obsession du planning permanent alors qu'ils étaient en vacances !).
Mais bon c'est mon analyse personnelle ça n'engage que moi :D

Juste quelques impressions rapides sur le Pérou lors d'un voyage depuis Iquique jusqu'à Lima (donc bateau + bus). Iquique fut l'exception : gens aimables et rues très propres.

L'influence brésilienne probablement (pourtant la propreté des villes au Brésil...)

- les péruviens se contrefoutent du milieu naturel. A contrario des bateaux brésiliens où il était rappelé que rien ne devait être jeté dans le fleuve, les péruviens, eux, balancent toutes les ordures par dessus bord

- ils sont d'un égoïsme impressionnant. Sur le bateau où on était rangé sur nos hamacs comme des sardines, un voisin immédiat avait décidé de faire brailler sa petite télé et, en plus ça rameutait les autres. On a essayé de lui expliquer qu'il pouvait brancher sa télé et la poser sur une table hors de la zone des hamacs, rien eu à faire.

- une fois à terre nous avons pris le bus (compagnie "Estrella Polar", je vous la recommande). Comme j'étais encore abonné à une diarrhée de turista (on ne trouve pas de nifuroxazide au Brésil mais à Iquique, si), mon compagnon, qui avait réservé les billets, avait bien insisté pour que le bus ait un coin toilettes.

Oui, mais le coin toilette était bouclé au motif qu'on n'avait pas payé assez cher. De plus ce bus refusait de s'arrêter pour faire des poses pipi malgré l'insistance des passagers.

Lors d'un souci technique le bus s'est toutefois arrêté et un des deux chauffeurs a été voir ce qui se passait dans le moteur. J'en profitai pour aller me vider les intestins. Je vois toutefois le bus repartir avec le collègue qui était resté dehors.

Puis le bus s'est arrêté 50 m plus loin. Je vois mon compagnon hors de lui me disant qu'il avait tempêté pour arrêter le chauffeur, lequel n'en avait rien à cirer et comme celui-ci était dans une cabine de conduite fermée par une petite porte vitrée mon compagnon l'a ouverte à coup de pied et mis son couteau de chasse sur la gorge du chauffeur. C'est seulement ainsi qu'il s'est arrêté.

Impressions personnelles vont me dire certains ?

Mais je dois dire qu'au Chili les péruviens ont encore plus mauvaise réputation que les paraguayens, c'est tout dire...