Votre expérience du choc culturel en Argentine

Bonjour à tous,

Vivre dans un autre pays implique de découvrir les différents éléments de sa culture. La maîtrise de tous les codes culturels est parfois le fruit d'un long apprentissage.

Comment cela s'est passé pour vous? Racontez-nous vos expériences du choc culturel en Argentine, vos anecdotes, que vous ayez vécu un moment drôle ou embarrassant.

Quels sont vos conseils pour vivre en douceur cette transition?

Merci d'avance pour vos témoignages,

Christine

Une difficulté a été de s'habituer à l'accent argentin et le vocabulaire, qui sont très différents de l'espagnol d'Espagne. La seconde est de faire avec les deux taux de change existants : l'un officiel où 1€ = 9.50 $AR, le second blue (illégal mais accepté et plus avantageux) où 1€ = entre 14 et 16 $ AR (en 2015).  Il faut aussi s'habituer à tout régler en espèces plutôt qu'en carte ou chèque.

Un conseil pour les gens qui souhaitent s'installer durablement en Argentine ou pour quelques mois est de ramener un maximum de sous en espèces (euros ou dollars) pour les échanger sur place et couvrir ainsi les premiers frais.
Aussi, les argentins ne sont pas les pros de la conduite donc faire très attention avant de traverser une rue, les conducteurs ne cèdent pas le passage aux piétons.

Autrement, les gens sont très accueillants et sont prêts à vous accompagner si vous chercher un endroit, à vous faire visiter, à parler longuement de leur pays, ses contrastes, ses cultures et traditions, les choses à faire et ne pas faire. Et s'ils vous invitent à boire le Maté (boisson nationale sacrée) dites oui ! Suerte !

J'ai toujours rêvé d'aller en Argentine.Mais avec le recul, j'avoue que mon rêve d'ado est retombé comme un soufflé!
Je ne me doutais pas qu'il serait si difficile de s'expatrier comme ça à 24 ans, dans une famille argentine, à 15000km de son pays,sans parler castellano.J'ai juste acheté le billet et rejoint mon amoureux argentin.Le coeur a ses raisons que la raison ne connaît pas.J'ai tout laissé tombé, comme ça POUF.
Ce fut un gros choc culturel non pas avec mon amoureux mais avec sa famille, la mentalité étant aux antipodes de la mienne!Sans oublier la nourriture française qui me manquait: le fromage entre autre, le bon pain et autre pains au chocolat...
Au début, je ne comprenais rien du tout! J'ai mis 3 mois avant de "déchiffrer" les films à la télé(qui, soit dit en passant, sont parfois en anglais et sous-titrés en castellano).
Et puis, ils sont très famille, ce qui est super! Mais vivre en famille H24, c'est usant à force.Tous les dimanches matins, j'entendais mes beaux-parents se crier dessus, sans parler du chien qui aboyait du matin au soir(un vrai détecteur de mouvement celui-là).
Ajoutez à cela, mon beau-frère qui a ramené une nouvelle petite copine à la maison, qui s'est carrément invitée toute seule avec son gamin de 4 ans (c'est d'ailleurs elle qui a ramené le chien!! évidemment sans demander à personne).
Elle a donné pitié à ma belle-mère, qui est très catholique et hop elle s'est incrusté dans la baraque.Elle m'a pourrie la vie pendant 1 an, évidemment quand personne n'était là, devant mes beaux-parents, c'était un ange de vertu, pobrecita.(sa mère l'avait jeté dehors la pauvre petite, allez savoir si c'est vrai).

Dès lors, avec mon copain, on ne pouvait manger à notre faim.J'ai mangé un repas par jour (le soir) pendant 1 an!
j'ai perdu 4 kilos(je suis à la base plutôt fine).Je suis rentrée en France déshydratée (j'y suis retournée pour les vacances, histoire d'échapper à l'été humide de la capitale, insupportable!).
Entre temps, ma nouvelle belle-soeur paraguayenne s'est retrouvée enceinte, à peine 1 mois après être sortie avec mon beau-frère et, par la même occasion, après avoir voulu me rendre jalouse en se frottant à mon copain sous mes yeux,histoire de bien foutre la merde dans notre couple et entre les deux frères.(d'ailleurs mon beau-frère  a cru à la version de ma belle-soeur quand elle disait que c'était mon copain qui lui était tombé dessus).Une vraie telenovela!!

J'étais sans papiers, avec mon copain sans travail donc heureusement que ma mère m'envoyait de l'argent tous les mois, histoire de survivre.
Dans la foulée, ma belle-mère a pris la défense de ma belle-soeur(cette garce manipulatrice).Du coup,  avec mon copain, en exprimant nos opinions, on s'est mis à dos toute sa famille.
Donc, oui, j'ai souffert du choc des cultures!
Mais on s'adapte à tout!
Cette année par chance, on a réussi à s'échapper de chez mes beaux-parents!Fort heureusement car, un peu  plus, et je devenais "folle" de désespoir!! Mon copain a trouvé un travail, on mange a notre faim et on fait même quelques économies.On habite dans une pension avec une cuisine commune mais au moins on a la paix!! Bon, c'est un bien grand mot, car une femme seule dans une pension(mon copain travaille de 7h du mat à19h) est sujet à des petits soucis avec la gente masculine...Genre, le gérant qui me touche un peu trop , limite caresse dans le dos.Depuis, que je l'ai remis à sa place, il ne me calcule plus, c'est à peine s'il me dit bonjour.Ou encore le voisin du dessus que j'avais croisé dans la cuisine.ça faisait à peine 5 minutes que je lui parlais qu'il m'invitait déjà à prendre le maté dans sa chambre, en toute amitié (mon oeil).Sans oublier, les sifflements incessants et autres vulgarités que j'entends chaque jour en marchant dans la rue (linda, bonita,perra...).
Honnêtement, même si j'ai fais quelques belles rencontres amicales, je ne me sens pas à la place dans la capitale.Et j'aspire  a une autre vie! Mais ce n'est que mon avis!
En tout cas, bonne chance!

je pense qu'il vaut mieux etre indépendante que vivre chez les autres on voit la vie plus
positivement

Oui, je suis bien d'accord avec toi!! Encore faut il trouver un boulot et économiser assez pour pouvoir avoir un appart!! lol Car ici, il faut un garant proche de la ville où tu habites, +,selon les agences immobilières, lâcher 3 mois  de dépôt d'argent (il me semble) +un mois de loyer à l'avance, en sachant que la vie augmente à grand galop(la faute aux élections présidentielles ).Donc prendre son indépendance ici pas si facile, on se croirait en europe alors que ça reste un pays du tiers-monde.

je suis d'accord ils demandent des garanties pour un appar tdonc ce n'est pas facile mais les pensions ce n'est guère mieux je les ai pratiquées on te vole du fric dans ta valise et ta nourriture dans la cuisine et tu n'as pas d'intimité c'est des dortoirs bon courage

Oui, alors la pension où je suis, ça va, on a notre chambre et nos toilettes, on doit juste partager la cuisine et on a un frigo.Jamais eu de vol non plus.Après, c'est assez strict ici comme réglement et les gens sont assez respectueux. Bon à part le nouveau voisin qui fait des galipettes le week-end avec sa copine, on dirait un film pour adulte et ça me réveille la nuit.Mise à part ça tout va bien looool Mais c'est vrai que c'est loin d'être un nid d'amour pour un couple qui démarre.. Et tu habites actuellement à Buenos Aires?

non mais j'y vais depuis 4 ans des problèmes familiaux ont retardé mon installation à BA je suis bilingue donc cela va cette année je suis allée au brésil mais je connais plus de gens en argentine comme toi mes finances ne sont pas extensibles je pense venir mais pas avant plusieurs mois

oui après les élections j'espère que le pays va se stabiliser économiquement parlant!!! ah d'accord!!j'espère que tu pourras tinstaller ici!!

merci si tu en as envie tu peux m'écrire sur mon e-mail **************

Modéré par Priscilla il y a 8 ans
Raison : Merci de ne pas afficher vos coordonnées personnelles sur un forum public par mesure de sécurité

Bonjour tout le monde,

On se recentre sil vous plaît? Nous sommes hors sujet ici.  :whistle:

J'invite les membres qui se sont expatriés en Argentine à nous faire part de leur experience du choc culturel, merci.

Priscilla :)

Bonjour à tous.

      Je suis arrivé à Buenos Aires en février 2015 pour travailler comme professeur de français. Je précise que c'est mon vrai travail, contrairement à certains expats qui s'improvisent prof de FLE pour Argentins parce qu'ils parlent espagnol, et font payer des sommes modiques pour leurs cours, faisant ainsi baisser le salaire des professeurs diplômés...Je sais que ça va froisser quelques personnes mais ça doit être dit. Personnellement, ça ne me viendrait pas à l'esprit de m'improviser boulanger un beau matin en vendant du mauvais pain 2 fois moins cher!

      Bref, j'ai débarqué à Buenos Aires en février. Je connaissais un peu l'Argentine pour y avoir voyagé quelques semaines en 2011 et j'avais 2 amis argentins qui m'ont hébergé les 2 premières semaines. Je n'ai pas eu de grosses difficultés au quotidien en arrivant: j'ai trouvé une collocation assez rapidement, j'ai vite fait les démarches administratives (certificat de domicile, CUIL...) pour pouvoir travailler. En tant que montpelliérain :) j 'ai eu du mal au début avec le rythme de vie de capitale: les transports, le bruit, le métro, etc...mais je me suis adapté au bout de 2-3 mois. J'ai de bonnes relations en général avec les Argentins, les gens sont ouverts, sociables, respectueux... Ils font la queue sans broncher, personne ou presque ne te pousse dans le métro! Ils idéalisent la France et l'Europe ("el primer mundo" comme on m'a dit!) et ont une tendance à l'autocritique extrême qui me met parfois mal à l'aise. Le mieux selon moi: Il y a une grosse vie culturelle avec théâtres, cinés, expositions... en général très accessibles.
     
           Au quotidien donc ça s'est bien passé mais j'ai eu de gros problèmes au travail. Je dois dire que j'ai bossé 2 ans en instituts de langues en France et le contexte argentin est très différent: les Argentins sont créatifs et flexibles mais ne sont pas fiables pour le travail (problèmes de ponctualité, "si lo hago, no pasa nada" pero no lo hace!...). De même pour les étudiants, qui sont pour la plupart assez flemmards et passifs dans leur façon d'apprendre une langue. Il y a une mentalité très spéciale chez beaucoup de "chetos" (les "bourgeois") qui "consomment" du français et viennent en classe sans s'investir véritablement, sans trop se fouler...Je vous épargne les retards systématiques, les absences récurrentes (souvent non justifiées), cette tendance de la direction de mon école à penser que je vais bosser 2 fois plus parce que je suis français... Il me semble aussi que la figure de l'enseignant est encore plus déconsidéré qu'en France, sans parler du salaire et des conditions de travail...

          Bref, même si le tableau n'est pas tout noir et que j'ai eu quelques étudiants passionnés et volontaires, ça a été compliqué de faire mon métier ici. Bien plus qu'en France et bien plus que je ne l'aurais imaginé. J'ai sûrement idéalisé l'Argentine, en voyant cette façade européenne qui est un trompe-l'œil. Mais il ne faut pas oublier que nous sommes en Amérique latine et que la "buena onda", si elle est agréable dans la vie quotidienne, peut vite s'avérer un calvaire quand vous prétendrez faire votre travail de façon organisée ("à la française" disons).

        Après évidemment le maître-mot c'est ADAPTATION. Il faut sortir de nos schémas de Français. J'ai essayé, j'y suis parvenu sur certains aspects, pas sur d'autres. L'un dans l'autre, je choisis de rentrer en France (en octobre). Je ne vois pas de perspectives dans ce pays, qui a pourtant des choses à offrir dans certains domaines. Qu'en pensez-vous?

Bonjour tout le monde,

Je trouve dommage que peu de gens aient des témoignages à apporter ici sur cette question du choc culturel alors que c'est très intéressant, notamment pour des personnes qui voudraient s'installer en Argentine sans bien connaître le pays. Il y a beaucoup d'opinions assez tranchées positives ou négatives sur ce pays. Je n'y ai pas vécu très longtemps et ce n'est pas très courtois de quitter un pays en "claquant la porte" mais j'ai donné un témoignage qui vaut ce qu'il vaut, sur la base de ce que j'ai expérimenté, en essayant de ne pas trop être dans le jugement...

Allez racontez votre expérience! Ca nous intéresse de pouvoir partager:)

Mehdi

Bonjour Mehdi,

J'ai lu ton témoignage.

Je n'ai pas donné le mien volontairement comme tu y as invité.
Tu as entièrement raison de quitter l'Argentine si tu ne t'y sens pas bien...beaucoup s'ils n'étaient pas tenus par leurs obilgations le feraient.
Tu remarqueras que plus personne n'intervient sur le forum car il n'y a plus rien à dire sur le sujet. La Situation en Argentine est gelée jusqu'aux prochaines élections. Et après celles-ci...le chaos ou la continuité dans le bourbier.

Je te corrigerai sur un seul détail, je ne crois pas que le problème majeur soit ton adaptation au pays ou alors les argentins eux-même dans leur immense majorité (sauf les corrompus) ne sont pas adaptés à leur pays quand on voit dans quel niveau de pauvreté et de pessimisme ils vivotent, sans parler de la classe moyenne qui péréclite depuis 15 ans et qui est paniquée pour l'avenir de ses enfants.

Pour ceux qui ne sont pas d'accord, merci de ne pas m'envoyer de message d'insulte en MP ou de mettre en objet "message d'insulte" pour que je ne perde pas mon temps à le lire.

Yo'hanan

Bonjour Yohann,

Merci d'avoir répondu.

J'ai cru comprendre en lisant quelques uns de tes messages que tu vis en Argentine depuis plusieurs années avec ta famille. Je dois dire que ma situation est très différente car je suis venu ici seul en PVT en étant presque certain de rentrer à la fin de l'année et comme tu le dis justement, j'ai la liberté de rentrer en France.

Pour ce qui est de l'adaptation au pays, je suis plus ou moins d'accord avec toi. Par principe, je dirais qu'on doit tous mettre un peu d'eau dans son vin. Je parle plutôt d'adaptation mentale, c'est-à-dire de comprendre comment fonctionne (mal) les choses ici. Ça ne signifie pas forcément que celui qui joue le jeu va gagner. Mais si on est constamment en train d'essayer de faire les choses (pour le travail notamment) "à la française", reconnait qu'il y a de quoi péter un plomb en quelques semaines!

Les Argentins (je parle de ceux de la classe moyenne de Buenos Aires que j'ai côtoyés) naviguent dans le brouillard, ils ont beaucoup de mal à avoir une vision à moyen terme sur beaucoup d'aspects (études, boulot, couple...). On se débrouille et on s'arrange avec le système bon gré mal gré. Les gens rechignent à s'engager. TOUS LES JEUNES qui ont une double nationalité pensent à se barrer! La question qui m'est posée tous les jours est : "Qu'est-ce que tu fous ici?"!

Je ne cherche pas à effrayer les futurs expats (je ne pense pas que ce soit ton cas non plus Yohann). Ne me croyez pas sur parole mais réfléchissez bien, venez au moins une fois, sortez du centre de Buenos Aires, discutez avec les Argentins pour avoir une idée un peu plus nette de la situation sur place. Faîtes ça avant de vous "installer" sinon vous risquez de tomber de très haut...

Mehdi

Encore une fois on s'écarte du sujet, mais je me sents obligé de rebondir pour aténuer les propos disons, discutables sur le moral des argentins. "L'immense majorité" des argentins semble peut encline à changer de politique aux vues des primaires de la présidentielle en effet (drole de pessimisme que de soutenir le candidat soutenu par l'actuel gouvernement).
Revenons au sujet initial de la discussion:
Le plus grand choc culturel que j'ai eu fut de vivre au bord du chaos, car chaque jours on nous annonce que l'explosion du pays est proche, que les caisses sont vides (plus un seul dollar!). Du coup j'ai toujours mon stock de pates et d'eau minerale, en attendant desesperamment la fin. Je l'attends toujours.
Le deuxieme point choquant est le niveau de corruption. Tous les journaux (enfin, 2, qui rèvent de voir ce pays bradé à nouveau) en parlent tous les jours, et il y a 2 ans et demi il y a meme eu une manisfestation: imaginez!
Plus sérieusement, pour ceux qui souhaitent venir dans ce magnifique pays historiquement très ouvert aux immigrés, je vois un ciel bleu à l'horizon (il devient meme rose le soir). il suffit de ne pas voir de bourbier pour qu'il n'y soit pas.

Je crois qu'il n'y a plus rien à rajouter après les commentaires d'Etienne.

"il suffit de ne pas voir de bourbier pour qu'il n'y soit pas."

Effectivement, vu comme ça il n'y a rien à ajouter.
Ca marche quelques temps la méthode Couet mais le Réel finit par nous revenir en pleine figure...

A chacun sa réalité. Je ne vois pas plus de "bourbier" ici qu'en France (c'est au contraire plus dynamique sur ce continent, et la protection économique offre des opportunités de travail).

Bon, le sujet du forum, c'est le choc culturel en Argentine. Moi je suis mariee en Argentine a un Argentin et mes deux enfants sont Argentins. Cela fait 14 ans que je vis a Buenos Aires. Et bien croyez-le ou non, apres 14 ans passes ici, je n'ai jamais pu vraiment m'adapter. Le pays a subi d'enormes changements depuis mon arrivee et cela, je ne l'avais absolument pas prevu. Il faut savoir que c'est un pays tres instable, au niveau economique. Il est de plus en plus difficile de faire face a une inflation qu'il est impossible de controler, la vie quotidienne devient tres chere si l'on souhaite se rapprocher du niveau de vie europeen. Il faut payer la sante (les hopitaux publics sont a l'etat d'abandon total et ont fini par etre reserves a une population qui ne peut pas ou plus s'offrir un service de sante prive), l'education privee aussi pourr les enfants car l'ecole publique est tres souvent en greve et d'un niveau qui regresse d'annee en annee. Sans parler de la securite, vivre dans une maison ou un appartement sans service de securite 24/24h, vous prenez des risques assez importatnts ... Donc conclusion, il vous faudra pas mal d'argent pour assurer un train de vie basique que l'on a presque gratuitement en France. N'oubliez pas que 30% des Argentins vivent en dessous du seuil de pauvrete et ca ca a des consequences sur le reste de la population (insecurite, vols avec violences ...)
D'autre part, pour faire court, les Argentins, que peut-on dire d'eux ? Moi, je les trouve assez passifs. Ils subissent une politique qui les empeche de progresser economiquement mais sans broncher, je trouve cela tres bizarre (je parle de la classe moyenne qui a la capacite mentale de raisonner). Ils acceptent presque tout. Ils payent des sommes astronomiques en impots et n'en voient pratiquement pas les resultats. Le pays ne se developpe pas a une vitesse normale, les transports et les infrastructures en general sont encore tres insuffisants.. Les institutions se sont beaucoup degradees, il n'y a pas ou peu de garanties juridictionnelles car ici, le pouvoir legislatif est de moins en moins independant et se retrouve manipule par le gouvernement en place. La corruption y est de mise mais ca ce n'est pas nouveau, sauf qu'actuellement, le gouvernement bat tous les records.
Pour la vie de tous les jours, un Francais qui vient juste d'arriver peut se sentir comme dans une jungle ou la loi du plus fort a raison. Si vous marchez dans la rue, attention aux trous sur les trottoirs et sur les chaussees, la chute ou l'entorse est vite arrivee (l'entretien de la voie publique laisse a desirer). Pour traverser la rue, attendre que le feu passe bien au rouge car meme au rouge, ca circule encore parfois. Ici, le pieton n'est pas prioritaire comme chez nous, meme avec une canne ! Pour conduire, cela va necessiter un petit entrainement quand meme. Tout est permis. On brule les stops, on passe au rouge et on double par la droite et sans clignotant. Il faut avoir les yeux partout. De plus, beaucoup de vehicules roulent sans assurance. Bon, 8 000 morts par an sur les routes quand meme, tout s explique.
Ne pas montrer de signes exterieurs pouvant etre consideres de richesse comme un smartphone ou une montre de marque. Bijoux a eviter aussi.
Pour ce qui est de la nourriture, on trouve encore quelques produits importes mais pas regulierement et puis au prix fort evidemment. Les supermarches ne me plaisent pas et faire les courses tient plus de la corvee qu'autre chose. Toujours les memes produits, les nouveautes sont rares et l'offre est restreinte. Les vetements de marque nationale sont presque aussi chers que les marques de luxe chez nous pour une qualite moindre donc pour le shopping, c'est un peu rate aussi. Ah, un point positif !!! Si si, j'en ai trouve un : le cinema coute moins cher qu'en France et les films internationaux sortent a peu pres en meme temps. Il fait beau aussi, chez nous le temps est souvent pourri.
Ah j'allais oublier. Impossible de recevoir un paquet de l'etranger. Il est systematiquement porte disparu ou alors si on ne vous le vole pas, il vous faudra faire des pieds et des mains pour le liberer de la douane donc je ne recois plus rien depuis bien longtemps. Oui, le vol est une tradition ici. Il faut mettre des antivols sur les roues de secours, ne rien laisser en apparence  ou depasser.
Personnellement, mon niveau de frustration n'a jamais ete aussi grand et je me demande comment je vais pouvoir continuer encore des annees ici en ayant rennonce a tout ce que je connaissais pour former une famille a l'autre bout du monde. Je ne peux plus parler de tout cela avec la famille de mon mari ni avec lui car cela ne mene a rien et ils disent qu'il faut continuer malgre tout, ce que j'ai de plus en plus de mal a faire. Je ne veux pas etre fataliste comme eux. Je ne suis pas d'accord avec le mode de fonctionnement que nous avons du mettre en place pour parer a tous ces problemes que j'ai evoques. Nous n' allons en France en vacances que tous les 2 ans a cause du prix eleve des billets d'avion et de la devise euro. Je n'ai plus de joie de vivre et encore moins quand je vois que la politique restera la meme apres les elections de dimanche prochain. Le business de mon mari va de plus en plus mal, il est tres stresse et notre couple en patit. Voila pour mon experience, j ai tout simplement l'impression que le piege s'est referme sur moi. J'imagine un futur hors de l'Argentine pour mes enfants ... Mais pour moi ???

"Tu remarqueras que plus personne n'intervient sur le forum car il n'y a plus rien à dire sur le sujet. La Situation en Argentine est gelée jusqu'aux prochaines élections. Et après celles-ci...le chaos ou la continuité dans le bourbier."

Normal que plus personne n'intervienne, vous ne savez que "cracher" sur l'Argentine, ça ne donne pas vraiment envie de participer.

J'aimais beaucoup venir ici fut un moment et d'ailleurs j'y ai rencontré des chouettes personnes dont certaines que je côtoie toujours...
Mais je me suis rapidement lassée de lire les mêmes commentaires pessimistes, désobligeants, alarmistes, fatigants etc de certaines personnes... alors je préfère continuer ma "petite vie" au quotidien avec ses bons et mauvais cotés comme partout mais heureuse d'être ici, pays dans lequel nous nous sommes très bien adaptés mes 4 enfants  moi et mon mari, tout comme bon nombre de français que nous côtoyons...

Verrous... Il me semble que nous sommes dans le même état d'esprit... Je ne m'en réjouis pas mais je me sens moins seule pour le coup. courage! Il ne reste pas grand chose de plus à nous souhaiter...

Veronica,
Je vis dans le NOA depuis 17 ans et non à Mendoza depuis 2 ou 3 ans. Tu me permettras d'exprimer mon opinion qui doit être sensiblement différente de la tienne quand on connaît la différence de niveaux économiques des 2 régions. Après 17 ans ici, je pense avoir le droit d'émettre un avis sans pour autant être accusé de cracher sur le pays. Dire de quelqu'un qu'il crache sur un pays est insultant, vexatoire et très réducteur surtout de la part d'une personne qui en a la nationalité sans pratiquement jamais y avoir vécu à une autre qui y a passé presque la moitié de sa vie.
Maintenant, tu peux décider de ne pas participer parce que les gens qui y interviennent ne te plaisent pas, ce n'est pas pour autant qu'ils crachent sur le pays...Par exemple, bien souvent les messages d'Etienne me font bondir lorsqu'il s'exprime sur les problèmes que traversent le pays (pour lui c'est plus exactement les non-problèmes). Cependant, je le lis, il parle sans doute de "sa réalité" comme il le dit et tant mieux pour lui, je ne vais pas quand même lui souhaiter qu'il rate son immigration. Par contre, le post de Verous, reflète, hélas, assez bien la situation de nombreux français que je connais qui se sentent « pris au piège » car ils ont fait leur vie dans un endroit où ils ne s'adaptent pas, sans échappatoire possible. Tu remarqueras que son post est plein de sincérité et de grande valeur, elle y fait l'exposé d'une tranche de vie…d'autres préfèrent nier les problèmes qui est un mode d'autoprotection qui  vaut ce qu'il vaut.
Mais ne t'inquiète pas, je n'interviendrai plus très longtemps sur le forum Argentine, ma famille (argentine) et moi quittons l'Argentine pour un autre pays, ce n'est pas pour autant que je ne continuerai pas à supporter les Pumas avec passion et à continuer de maudire le XV de France (cela ne fait pas de moi un anti-français qui crache sur la France, mais il faut reconnaitre qu'ils ne brillent simplement pas actuellement).
Si je mets en garde sur la situation actuelle, je donne aussi des informations très précises.
Quand des gens viendront demander la liste des prix en Argentine, tu pourras prendre le relais, que j'ai moi-même pris de Dom Dom...tu verras cela prend un peu de temps...et on le fait gratos...et cela permet de voir que tout n'est pas rose, même à Mendoza (qui reste une super-ville).
On a aussi le droit d'être maladroit.
Bien à toi et sans ironie.
Yo'hanan

Le choc culturel avec l'Argentine... Je suis arrivée directement dans la province de Santiago del Estero, il y a presque 18 ans, j'aurais du mal à ne citer qu'un exemple... Mais les premières années, je ne venais que quelques semaines par an, je ne le voyais que comme un passage dans ma vie, sans imaginer que cela deviendrait mon quotidien: les "pobladores" venant en ville le samedi en sulky pour faire les courses, les voitures ou carcasses de voitures dont on se demandait comment elles roulaient encore, les chiens partout, les enfants libres comme l'air, les grands espaces, etc.
Puis les choses sérieuses ont commencées avec un premier enfant né ici... c'était il y a 14 ans y pico, lorsque ma petite fille est née, à Rosario. A peine née, on m'a proposée de lui raser la tête et lui poser des boucles d'oreille! Je me souviens qu'il y avait juste à ce moment-là une série de vols de bébés dans la rue, j'étais terrorisée par toutes les mises en garde!
Puis nous nous sommes vraiment installés ici... En province, dans les petites villes, les gens n'ont pas vraiment l'habitude des étrangers, et à Santiago, les gens de Córdoba sont DÉJÀ considérés comme étrangers... Alors il faut s'imaginer une française...
Élever un enfant à la française s'avère compliqué: les enfants sont très libres et on ne gronde pas trop (en public du moins), l'enfant est roi. L'éducation est d'ailleurs souvent confiée à une Niñera.
A l'école, on lève le drapeau tous les matins, en silence. Il faut s'y faire et toutes les fêtes nationales ou anniversaires des grandes personnalités sont l'occasion d'une mise en scène des élèves afin de remémorer l'histoire. Et on chante l'hymne national régulièrement.
Le foot: on installe des écrans tv partout à l'occasion du mondial: dans les banques, écoles, administrations, etc. Et si l'équipe d'Argentine joue, de nombreuses écoles autorisent les enfants à ne pas assister aux cours ou leur proposent le voir le match directement à l'école!
Je ne l'habiturais pas non plus à l'élasticité des horaires... Une demi heure de retard, où est le problème? Attendre un ratito: peut varier de 10 minutes à deux heures, selon l'humeur!
On adore faire la queue ici: à la banque, dans les administrations, pour acheter des places pour un spectacle, tout est une bonne occasion de faire la queue...
J'ai appris que les Malouines sont argentines, la carte scolaire en tient compte.
Les élections sont aussi un choc... Dans les provinces comme Santiago, livraison de matelas, tôles pour les toitures, sacs de nourriture en échange des votes. Sans parler du manque de pluralité dans les listes.
Je me rends compte que la liste est longue comme un dimanche sans pain!
Et bien entendu, j'ai, pour cette fois, fait abstraction de tout ce qui rend la vie vraiment compliquée: les impôts, la santé, les services publics et la corruption omniprésente qui est la cause de tous les maux de l'Argentine, selon moi. Je ne pense pas qu'on puisse le nier...

Témoignage poignant de Verous. Comme le dit Yo'hanan, écrit avec sincérité et en toute honnêteté.
Que lui reprocher alors que tout est résumé dans les moindres détails. La dégradation de la situation, nous la vivons surtout depuis 4 ans pour notre part.
Les gens qui cherchent à partir d'ici car ne voyant pas d'évolutions positives dans un proche avenir sont bien plus nombreux qu'on peut le croire et je ne parle même pas de ceux qui sont déjà partis.
Je pense que Veronica ( bien le bonjour d'ailleurs car ça fait longtemps que je n'ai pas de nouvelles, même en privé ) voit les choses différemment car déjà elle a des origines argentines et partage souvent des grands moments avec tous les membres argentins de sa famille, ça aide beaucoup dans les moments difficiles.
J'entends souvent le refrain " moi tous les français que je connais se plaisent ici, ne regrettent pas leur expatriation ". C'est bien beau ça mais pourquoi ne lit-on jamais leur témoignage à ce sujet ? Combien n'ont pas les C....de dire que leur expérience est un échec ? Que ce n'est pas du tout ce qu'ils avaient prévu.
Pour en revenir au sujet du choc culturel, en ce qui me concerne, c'est le je m'en foutisme général qui me mine au quotidien. Tout le monde se fout de tout, pas de conscience professionnelle, respect d'aucune règle ( que ce soit de civisme, sur la route...). Un exemple dans notre cas, si j'accepte une réservation sans acompte, dans 100% des cas les gens n'arriveront jamais et avertiront encore moins. Une autre chose qui m'exaspère aussi, c'est le manque d'honnêteté. Je le vois au quotidien dans les petits commerces du coin. J'ai beau vivre ici depuis 8 ans dans la province de Cordoba, j'ai chaque fois droit au tarif " étranger ". Comme aucun prix n'est signalé, il leur est facile de faire payer à la tête du client. En général dans ma province il y a trois tarifs : pour les locaux, pour les Porteños et pour les étrangers. Et quand les prix sont indiqués, pas de chance toujours une erreur dans l'addition. ( ça m'est encore arrivé deux fois ce samedi, une fois dans une menuiserie et l'autre au marché pour l'achat de plants de légumes ).On va mettre ça sur le compte à pas de chance hein ?
Bref si vous voulez tenter la merveilleuse aventure argentine , profiter des opportunités de travail comme le souligne Etienne, nous sommes toujours à la vente...à bon entendeur !

Bonjour à tous,

Du haut de mes 9 mois passés en Argentine, j'ai juste aperçu sans les vivre ces réalités très dures que plusieurs "anciens" décrivent très bien. Je remarque que les témoignages négatifs sont plus nombreux, précis et se recoupent la plupart du temps. Le fait est que beaucoup de gens sur ce forum ne veulent pas en entendre parler, parce qu'ils se sentent bien ici. Tant mieux pour eux mais qu'ils arrêtent de dire qu'on crache dans la soupe à la moindre critique du Paradis argentin! D'autant qu'il faut absolument avertir toutes ces personnes (en grande partie des jeunes comme moi) qui parlent de s'installer dans ce pays sans y avoir jamais mis les pieds!

Mehdi

En parlant de conscience professionnelle, ce mois-ci j'ai du refaire faire entièrement la piscine car elle s'est toute ouverte. La cause ? Une dalle d'entre 2 et 4 cms d'épaisseur et aucune armature métallique, que ce soit dans les murs ou la dalle. Bilan des opérations, construction d'une nouvelle piscine et 120000 pesos envolés pour cette faute professionnelle....Elle est pas belle la vie ???

Ah oui, quand on fait faire des travaux, il faut toujours etre derriere sinon ils font ce qu'ils veulent. Et puis pour les reclamations, "a llorar a la iglesia" comme ils disent ... Aucun recours, je sais ....

Bonsoir Verous.

Oui, à chaque fois que nous faisons une construction, je suis toujours là pour superviser sans quoi le désastre arrive mais pour le cas de la piscine, elle était déjà là quand nous avons acheté donc on n'a pu rien y faire. Je ne suis pas professionnel de la construction mais avoir fait une dalle de 2 à 4 cms alors qu'il faut minimum 20 à 25, ça me parait totalement irresponsable, ainsi que le fait de ne pas l'avoir assurer avec le ferraillage. Enfin c'est comme ça, c'est déjà reconstruit et ça m'assure de  pouvoir travailler cet été ( à moins que tout le monde parte au Brésil suite à la dévaluation du Réal ).

Bonjour,

  Voici un copié collé du texte que j'ai écrit sur ce forum lors de mon départ après presque 7 ans d'Argentine en mars 2015. Que n'ai-je pas entendu !!!!!!!!!! Je ne renie pas un seul mot et il semble que de plus en plus de gens sensés se rendent compte du désastre. Maintenant je vis bien en Thaïlande je vous remercie et salue mes ex-coreligionnaires expatriés. Pour moi, fin de discussion les éternels "optimistes ne voulant pas voir" peuvent "basher" à qui mieux mieux...comme c'est très facile, ne voyez aucune connotation de politique de ma part, quand je suis hors de France (et j'ai fait plusieurs pays), je laisse aux locaux la responsabilité de leurs choix et quand je ne retrouve plus mon compte, je m'en vais......

CONTE ARGENTIN
Il était une fois quelques êtres humains qui étaient nés dans un des pays les plus riches du monde. Leurs parents avaient ,pour la plupart d'entre eux, voyagé depuis l'Europe et, dans les grandes étendues de ce pays, ils s'étaient consacré à l'élevage et à l'agriculture mais d'autres aussi avaient monté des ferronneries, des ateliers divers, des industries métallurgiques, des commerces en tous genres, des usines de confection etc….Tous étaient arrivés ensemble à former un grand pays développé et leurs objectifs étaient que leurs enfants qui naitraient et grandiraient dans ce pays si riche, puissent étudier, obtenir des titres universitaires, enfin réaliser tout ce qu'eux-mêmes, travaillant de l'aube jusqu'aux heures les plus tardives, n'avaient pas eu le temps et la possibilité de faire.
Mais que s'est-il donc passé ? Ce pays si riche n'a jamais pu avoir une justice, seulement des règlements plus ou moins amiables, et les gens se sont rendus compte qu'il était meilleur commerce rémunérateur que de se mettre à voler plutôt que de travailler, et le vol est allé en se perfectionnant et il s'est développé des centaines de manières de voler, depuis le simple pickpocket à la construction d'un barrage dans le désert ou un aéroport pour le dédier 100% au commerce des olives sans parler des commerces du côté d'Olivos et Santa Cruz. On est passé de la sortie de l'analphabétisme bien avant les États Unis pour redevenir un royaume de l'analphabétisme et de l'inculture. Et l'histoire se transforme en cercle vicieux dans lequel tous ceux qui avaient développé quelque chose, fatigués d'alimenter tous ces délinquants, ont commencé à fermer leurs raisons de vivre  et  à partir, pendant que quelques-uns, plus timides continuent à vivre dans ce pays qui était si riche tout en mettant à l'abri, ailleurs, leurs biens et économies. Ils vont tous un jour s'en aller après en avoir eu assez de se montrer patient face à des décades d'abus de toutes parts, vendant pour une bouchée de pain au plus offrant leurs champs et leurs biens.. Seuls vont rester les plus pauvres et les plus délinquants. Cela s'est déjà passé ailleurs, dans un très jolis pays, une ile où l'on pourrait vivre bien, seulement avec le tourisme. Tous vivent très mal sauf un barbu de plus de 80 ans et ses lécheurs de bottes. Dans un autre pays très agréable qui nage dans le pétrole, ils n'ont même pas de quoi se torcher les fesses ni se laver les cheveux, sauf leur grand génie qui parle à un oiseau.
L'instinct de conservation des êtres humains  fait que souvent on ne veut pas voir la réalité. Et cette réalité, ici, est que le pays souffre d'un cancer avec métastases depuis Jujuy jusqu'à la Terre de Feu. Le cancer de la drogue et des politiciens, représentants de tous partis et de toutes couleurs, les roitelets dont certains auraient plus leur place dans un établissement  psychiatrique  que sous les ors de leurs palais, tous unis avec le pouvoir judiciaire qui n'envoie personne en prison et ne séquestre aucun des biens mal acquis. Ils sont en train de réussir à faire une réalité de la phrase Jorge Luis Borges, un grand écrivain et penseur de ce pays qui était si riche: quand on lui posait la question sur ce qu'il pensait de la guerre des Malouines il a répondu le désormais fameux “ c'est la bataille de deux chauves pour un peigne ».
Toutes les mauvaises nouvelles qui tombent chaque jour ne sont que des cellules supplémentaires de la terrible tumeur maligne dont souffre le pays, et le pire, c'est que la majorité des argentins qui ont déjà, parfois plusieurs fois, eu à souffrir d'autres cancers de ce pays, continuent à penser qu'avec une aspirine tout ira mieux demain alors que l'on est en phase terminale. C'était peut-être le seul conte sans morale tout  comme la plupart des gens de ce pays qui a été si riche…….
Au delà de l'historiette voici la liste non exhaustive des raisons pour lesquelles j'ai décidé de quitter l'Argentine après avoir tout vendu. Les complications administratives sans fin accompagnées des queues qui n'en finissent pas, être entouré de menteurs pathologiques, sachant mieux tout que tout le monde et n'assumant pas leurs idioties, erreurs, récession, chômage croissant exponentiellement, inflation incontrôlée, augmentation générale de la pauvreté et de l'indigence, déficit fiscal, retard cambiaire, risque pays au plus haut, déficit énergétique sévère et aucun investissement en infrastructures, quasi plus de réserves monétaires, pays en défaut financier, narcotrafic visible et montant, corruption à tous les étages, impunité complète, insécurité permanente et malheureusement vécue, falsification des statistiques, subsides débordant de tous coté, parlement inexistant, absence de contrôle des frontières, la Kampora (partout jusque dans les jardins d'enfants, transports publics obsolètes, insécurité juridique empêchant tout projet sérieux, absence d'investissements locaux et étrangers, éducation publique aux résultats et conditions catastrophiques (voir résultats PISA), santé publique inexistante et incompétente (j'ai failli en mourir), répression et menaces contre les journalistes et les opposants, bref une dictature qui ne veut pas dire son nom. Vous ajoutez à cela le blocage des importations, l'impossibilité de trouver le moindre produit de qualité en dehors de la « merde » « industria argentina » dont tout est fait en Chine et que seul l'emballage en fait un produit local, l'absence de variété culinaire en dehors du bœuf, du bœuf et du bœuf (bon on trouve aussi du poulet hormoné, et du cochon qui rend plus d'eau que de viande), la xénophobie des locaux (je n'ai pas parlé de racisme), et le fait de devoir m'armer (légalement) pour pouvoir protéger ma famille. Toute cette ambiance agressive ont fait que ma vie dans ce pays devenait pour moi un déplaisir sans cesse grandissant.
  Comme, et c'est logique et normal, je n'ai pas le droit au chapitre en tant que citoyen étranger, et que j'ai pour habitude de prendre et d'assumer mes décisions, j'ai décidé que la solution à mon mal être en tant qu'expatrié dans ce pays était de le quitter, ce que j'ai fait depuis 3 semaines. Je vous informe aussi que je ne suis pas reparti dans mon pays d'origine, la France, car elle aussi a cessé de me plaire depuis bien des années.
Voilà mon histoire, certains ne la partageront pas et c'est parfaitement leur droit, s'ils sont heureux  en Argentine, je m'en réjouis. Pour avoir eu ce vécu pendant près de 7 ans, en fait j'ai appliqué à moi-même l'adage d'Abraham Lincoln, ancien président des États-Unis d'Amérique, qui prononça en 1860 devant le Congrès ces mots que je souhaite répéter ici avec ferveur :
"Vous ne pouvez pas créer la prospérité en décourageant l'épargne ; vous ne pouvez pas donner la force au faible en affaiblissant le fort ; vous ne pouvez pas aider le salarié en anéantissant l'employeur ; vous ne pouvez pas encourager la fraternité humaine en encourageant la lutte des classes ; vous ne pouvez pas aider le pauvre en ruinant le riche ; vous ne pouvez pas éviter les ennuis en dépensant plus que vous ne gagnez ; vous ne pouvez pas forcer le caractère et le courage en décourageant l'initiative et l'indépendance ; vous ne pouvez pas aider les hommes continuellement en faisant pour eux ce qu'ils devraient faire eux-mêmes."
Et finalement, pour ceux qui comprennent l'espagnol (la grande majorité d'entre vous j'espère, je citerais le texte écrit dans les années 1900 (quelle prémonition)  par le poète espagnol Garcia Lorca qui résume bien la situation actuelle de la politique en Argentine :

De negro va la señora
Siempre vestida de negro
Y no es por su marido
Que hace rato que se ha muerto.

Lleva luto por la patria
Que ella ha ido pariendo,
Destruyendo con su ira
Lo que otros erigieron.

Mujer sin conciencia alguna,
Vacía de amor o afecto,
No aceptando una opinión,
Una palabra, un consejo.

Abriga su soledad
Acumulando dinero,
Pobre, pobre esta señora
Que no tiene nada bueno.

Va cayendo poco a poco
Su delirio se agiganta
Y ya se siente una reina
Rodeada de oro y de plata.

Con sus súbditos al pie
Todos con cabeza gacha
Y ella una diosa se cree
Y va con la frente alta

¿No se cansara –pregunto-
De discursear con tal saña
Cargando la tinta en cosas
Que no tienen importancia?

¿No se mirara al espejo
Y dirá¡ que estoy haciendo¡
Estoy cansada que siempre
Me digan lo que yo quiero.

La locura del poder
La codicia y la ambición
Llevadas a tal extremo
Un final ha de tener.

Porque al llegar tan arriba
Esta soberbia mujer,
Solo una cosa le queda
Y es simplemente… caer.

Bonne chance à tous et soyez heureux. Moi je le suis ailleurs

Une autre raison pour laquelle je n'interviens pas parce qu'on me jette dans la tête justement que ça ne fait "que" 3 ans que je vis ici patati patata je n'y connais rien bref...

Effectivement je n'y vis pas depuis aussi longtemps que certains sauf que notre situation fait que nous avons un contact direct et permanent avec pleins de monde, j'entends les gens parler, je les écoute, au quotidien. Toute ma famille vit ici depuis toujours, ils ne sont pas venus avec des rêves pleins la tête et des illusions pleins les poches !
Certains membres de ma famille ne rêvent que de partir ici, la tête pleine d'illusions pensant qu'en France ou en Espagne ils connaitront le Paradis... D'autres aiment leur pays et le soutienne dans les bons et les mauvais...
Les français que je connais ici certains veulent en partir, d'autres restent avec plaisir, d'autres rallongent leur expérience d'année en année jusqu'à se "lasser" (???)... Bref...

Et  autre chose : j'ai lu rapidement plus haut parler de Paradis !

L'Argentine n'est ni un Paradis, ni un Enfer !
C'est un pays avec ses bons et ses mauvais cotés !

Je ne dis pas que pour nous tout est facile ! Loin de là. L'école, le magasin, les difficultés financières, les proveedores, bref pleins de choses n'ont pas tourné ronds et ne tournent pas rond mais c'est partout pareil !

Je suis Argentine, j'ai vécue en Belgique et en France, mes parents nous ont toujours appris à nous adapter et à respecter le pays dans lequel on vivait avec ses bons et mauvais cotés... ou à en partir...

Ah mais je ne te demande pas, loin de là, de ne plus intervenir... ;)

Et pour info avec Domdom nous n'étions pas souvent d'accord à propos de l'Argentine sur le forum mais nous nous appréciions (apprécions toujours) très bien en dehors du forum.
Elle et son mari sont adorables et très gentils. Bref.

Ne pas être d'accord ne veut pas dire ne plus intervenir, d'ailleurs regarde, je l'ai fais quand même ;).

Bref.
Je vous souhaite plein de bonheur.
Bisous

Bonjour Chris !

Ben on peut parler en privé hein !

Juste là suis "à fond", Patrick est parti depuis presque 1 mois en France pour régler la vente de la maison et s'occuper un peu de sa maman.

Sinon je suis peut être Argentine de nationalité mais j'ai toujours vécue en Belgique et en France, et ne pas oublier que je ne connaissais AUCUN membre de ma famille dû à "mon histoire"... Bref.
AH et entre (...) suis sensée être plus Chilienne qu'Argentine puisque mon père est Chilien et j'ai grandi les premières années dans la "communauté Chilienne" de Réfugiés Politiques et c'est mon père qui m'a élevé vu que ma mère nous a abandonnés quand j'avais 6 ans...

Donc bref, ça ne tient pas trop de dire que je suis "positive" parce que j'ai la nationalité Argentine et que ma famille vit ici (d'ailleurs dont je n'en connais jusqu'au jour d'aujourd'hui qu'une infime partie...)...

De plus mon mari lui est bien Français, bon ok, il est un peu plus "négatif" que moi mais parce que justement il compare toujours tout, râle tout le temps (bien français ça ;)), donc forcément ça n'aide pas... De plus je pense qu'il est arrivé lui aussi avec cette petite mentalité de se dire qu'ici il allait se remplir les poches (pourtant hein on en avait parlés avant de venir)... Ca ne l'a pas empêché de s'adapter, d'apprécier et de sentir bien ici... D'avoir des projets, et pour le moment en tout cas, n'envisager aucun retour en France...

Bon allé suis en retard et ici à l'école faut arriver à 8H en punto sinon on rentre par la Direction et au bout de 3 fois on a une notification...

Bisous bisous

Bon eh bien visiblement elle a fini sa crise d testostérone..... :whistle:

Je vois que certaines personnes sur ce forum divergent dans leurs avis sur l'Argentine. Il faut tout simplement savoir ce que l'on valorise en priorite. Il n'y a pas de pays ideal, nulle part. Apres chacun doit savoir tirer son parti et trouver sa place. Moi je n'ai pas pu. Nous comparons, ce qui est bien naturel, l'Argentine avec l'Europe. Ce sont deux mondes completement differents et les mentalites aussi. En Europe, nous avons beaucoup plus de valeurs morales et on nous enseigne des l'ecole maternelle et primaire les droits de l'Homme, le respect des valeurs morales et sociales, la solidarite envers son prochain etc ... En Amerique, d'une facon generale, les gens ne pensent pas comme nous. Deja, il n'y a pas de systeme social comme chez nous. Ici, c'est chacun pour soi et Dieu pour tous. L'Argentine est un pays disfonctionnel qui ne se regit pas avec les memes lois que les notres. Les classes sociales sont beaucoup plus marquees et la difference entre les riches et les pauvres est bien plus grande qu'en Europe. Le fosse est tres visible. Donc evidemment, cela implique qu'il n'y a pas de paix sociale en Argentine. Et ca c'est tres difficile a vivre au quotidien. Pour moi, cela en fait un environnement hostile. Aussi, l'Argentin ne pense pas a long terme et ne pense pas a son pays en tant que nation economique sur le plan mondial. Tout ce qui les interesse, pour ceux qui en ont eu la possibilite, c'est de gagner un maximun d'argent en un minimum de temps (il faut bien sur savoir profiter des opportunites, magouiller un peu, avoir les bons contacts et savoir rebondir en vas de crise surprise) et une fois cet argent gagne, il est immediatement sorti du pays et place a l'etranger. L'argent n'est pas reinvesti dans le pays car du jour au lendemain, tout peut arriver et ils en ont deja eu la preuve. Comment voulez-vous qu'un pays puisse fonctionner ainsi en tant que nation? Comment le futur du pays sera-t-il assure quand on entend les gens dire qu'ils veulent sortir leurs enfants du pays pour qu'ils puissent etudier a l'etranger et surtout vivre ailleurs qu'en Argentine mais surtout pas en Argentine. Je connais plein d'exemples ... Regardez le Venezuela, Qui est reste au Venezuela ? Quel type de population ? Ceux qui n'ont pas pu partir evidemment.
Voila donc je crois qu'il est inutile de comparer car la donne n'est pas du tout la meme des le depart et le but final non plus ... Je crois que je suis censee en disant cela.

"En Europe, nous avons beaucoup plus de valeurs morales et on nous enseigne des l'ecole maternelle et primaire les droits de l'Homme, le respect des valeurs morales et sociales, la solidarite envers son prochain etc ..."

Ca fait longtemps que tu ne vis pas en Europe (désolée je n'ai pas tout retenue) ??... Non parce que dire qu'en Europe -France- puis que pour la plupart vous êtes français, vous avez appris -acquis- dès la maternelle les valeurs morales, le respect et la solidarité, ça me fait doucement rire... Il n'y a pas pays plus égoïste et égocentrique que le France...

Si c'est à moi que tu parles je te prierais de me parler sur un autre ton... Merci

Je ne comprends pas Veronica, en quoi il n'y a pas plus égocentrique et égoïste que la France? Et surtout si on compare la France à l'Argentine... Un simple exemple: quand je parle de classe sociale ici, cela ne pose aucun problème parce que c'est une réalité. En France, cela ne me viendrait jamais à l'idée...
Les hôpitaux publics sont une catastrophe? Peu importe, l'argentin argenté paye ses impôts et une bonne obra sociale. Les urnes brûlent à Tucuman? C'est loin Tucuman. Passage piéton? J'accélère pour passer avant la vielle dame. Début du mois? Queue de deux cuadras de retraités devant la banque sous une pluie battante ou un soleil de plomb et personne ne s'en émeut.
Bien sûr que la France n'est pas un pays de rêve... Mais la vie y est plus simple, c'est indéniable.
Je vous laisse, on sonne à la porte pour me demander une participation financière pour permettre l'operation d'un enfant à Buenos Aires, les tapitas de bouteilles et mes impôts ne suffisent pas apparemment...

La France egoiste et egocentrique ?? On propose qund meme la CMU (couverture medicale universelle), il existe enormement d'organismes d'aides sociales. Si j'etais sans argent, je prefererais etre en France qu'en Argentine, il n'y a pas photo. Quand j ai divorce en France, on m'a donne la possibilite d'avoir les services d'un avocat gratuitement. Mon fils s'est fait soigner son oeil a l'hopital cet ete et gratuitement (j'ai propose de payer mais ils m'ont dit qu'ils m'enverraient la facture) et ce dans de tres bonnes conditions. Je ne me suis pas levee a 4 heures du matin pour aller faire la queue et pour qu'on me dise ensuite qu'il n'y a pas de medicaments ou de pansements. D'ailleurs le medecin etait maghrebin alors si la France etait un pays egoiste et egocentrique, le mec serait peut-etre reste chez lui, non ? Bon, peu importe, plus de temps a perdre. Chacun sait ou bat son coeur ...

C'est marrant... On crache non-stop sur les Argentins et l'Argentine et on ne peut rien dire mais dès qu'on parle "mal" (bof) des Français là c'est piqué au vif et ça se vexe... LOL

Faut pas se sentir visée comme ça hein, partout il y a toujours eu des exceptions...

Mon mari est français et je connais pleins pleins de Français qui sont monstre de gentillesse et générosité... que ce soit ici ou en France même d'ailleurs. Donc c'est pas la peine de se vexer... Je ne visais personne, je parlais en générale.

PS : Si c'était gratuitement on ne t'aurait pas dit qu'on t'envoyait la facture...

La bise