Je viens de tomber par hasard sur un texte si savoureux que je ne peux résister à l'envie de vous en faire profiter.
BONNE LECTURE A TOUS
"Les vazahas à Tana" (article issu d'un blog)
Définitions
Mais qu'est ce qu'un vazaha ?
Le vazaha est une espèce endémique à Madagascar. On le trouve partout sur la Grande Ile. Il est facilement reconnaissable à sa couleur de peau – blanche ou claire – et aux transports qu'il utilise pour se déplacer – gros 4x4 et jamais ! oh grand jamais ! de taxis ou de petites voitures.
J'ai pu lire sur un blog de touristes inspirés la définition suivante du vazaha : « (1) vaza : c'est l'étranger blanc, intermédiaire entre les Dieux et les Malgaches. Il est craint et respecté mais on recherche aussi sa protection, car le vaza est riche (forcément !) et il sait tout (!). » Cette définition, donnée par des vazahas-touristes qui ne parlent pas malgache sinon ils n'auraient pas fait de fautes d'orthographe, montre à elle toute seule la place que les blancs s'octroient dans la société malgache, sans forcément la connaître.
Nous nous intéresserons ici au vazaha-résident. Il se définit lui-même très différemment du vazaha-touriste, de passage sur l'île. Le vazaha-résident a le temps de se créer son environnement social, de tisser des liens relationnels avec les autochtones (ou pas), d'aller inscrire ses enfants à l'école, de consommer local (ou pas), bref, de vivre une vie de blanc dans un pays qui n'est pas le sien !
A Madagascar, on retrouve aussi un groupe d'individus nommés « zanatany ». Ce terme définit les personnes d'origine étrangère nées à Madagascar et bien souvent descendantes de colons. Le zanatany est généralement blanc de peau (la ligne de couleur, qui sépare les « blancs » des « noirs » n'ayant pas été franchies par ses ascendants), donc assimilable au vazaha-résident. Attention ! le zanatany s'en différencie principalement par le fait qu'il soit souvent commerçant et qu'il comprenne et parle la langue malgache, (ou du moins qu'il se débrouille !)
Nous emploierons enfin le mot « vazaha-sphère ». Il désigne le milieu dans lequel évolue le vazaha. La vazaha-sphère est composée à 99% de « vrais » vazahas, bien blancs, bien expatriés. Elle compte quelques individus malgaches qui tentent coute que coute de s'intégrer dans ce milieu fermé et qui acceptent, non sans peine, d'être un souffre douleur et un témoin des horreurs qui se disent sur leur patrie et leurs concitoyens.