L'idée me vient d'un forumiste. Je vais illustrer par quelques exemples et expériences vécus, les principes qui me bâtissent et qui m'ont permis, de retomber amoureuse du Cameroun et des camerounais. Mais, c'est vraiment un amour qui s'imbrique au-delà des dispositions naturelles et familiales : ce n'est pas parce que c'est la terre de mes ancêtres et mon peuple, que je les aime. Mais, je les aime, parce que malgré tout, j'ai renforcé mon amour envers eux.
Principe I : ne soupçonner aucun mal mais, cela ne veut pas dire stupide (quoi que...)
J'avais loué une appartement dans une mini-cité à Ebolowa. Mes enfants n'ont pas aimé car, à côté du luxe du duplex de ma soeur à Yaoundé, notre appartement était un taudis mais, c'était chez nous.
Aux yeux des voisins, c'était un appartement de riches En plus, avec mes enfants et leur père qui ne passaient pas inaperçus, nous étions "taxés" de riches.
Un jour, arrive un jeune homme : Sylvain. Il demande s'il y a encore d'autres appartements disponibles. Il dit qu'il a été muté pour raison disciplinaire sur Ebolowa et qu'il est militaire.
Il est grand, athlétique et donne plutôt du genre "bandit" que militaire. Bref, nous lui répondons qu'il n' y a plus d'appartement. Lorsque je lui demande pourquoi il a été puni, il me répond qu'il avait quitté son poste, pour servir de garde de corps à son frère, qui visitait le Cameroun, avec des européens.
Moi, toujours curieuse, j'ai envie de savoir s'il avait eu l'accord de ses supérieurs. Il me dit non. Alors, sans réfléchir, je me mets à l'engueuler (en gardant mon sourire) qu'il n'avait pas le droit de s'octroyer de telle liberté, alors qu'il est militaire. Militaire voulant dire discipline et exemplarité..
Il est revenu me voir. Il m'a dit que je l'avais impressionné et nous sommes devenus des amis. Un jour, alors que je me plaignais des mes déboires sur le chantier, il est venu se proposer à aller y jeter un coup d'oeil.
Il est venu me chercher avec un autre gars, qui avait une allure, encore plus "patibulaire" que lui. J'ai accepté, toujours de bonne humeur. Mais, j'ai dit que je devais d'abord m'arrêter à la banque, pour retirer un peu d'argent. Chaque fois que j'allais au village, j'essayais d'amener quelque chose aux personnes âgées ou malades.
Lorsque je sors de l'épicerie, je trouve qu'il y a un troisième gars, avec une mine, encore moins engageante... Je ne suis pas inquiète mais, je trouve qu'il y a trop de "grands" types dans la voiture. Le chauffeur de taxi, lui aussi a une tête "bizarre" Je demande qu'une personne descend car, je suis la seule femme.
Le voyage s'est bien passé et je suis rentrée saine et sauve.
Quelques mois plus tard, Sylvain est venu m'expliquer qu'il n'avait jamais rencontré quelqu'un comme moi (ouai? Comme moi comment?...) Bref, il m'avoue que je l'avais impressionné, par ma simplicité, ma franchise et ma spontanéité, Qu'il m'avait observée. Il m'a dit que ce qui l'avait surtout impressionné, c'est le jour où on s'était rendu au chantier. Il m'a avoué que son projet ce jour-là, c'était d'aller m'attaquer dans un bosquet....
Mais, qu'il a abandonné son projet, parce qu'il avait trouvé que je sortais de lot...Monter dans une voiture, avec des gaillards comme lui, en toute confiance...
Sylvain et moi, sommes devenus aussi, des grands amis. Il s'évertuait surtout, à me protéger de ce qu'il pensait être des "autres" Lorsque j'ai eu ma première crise d'hyper-tension artérielle, il est venu chaque jour chez moi, me faire à manger, laver ma lessive, etc...
C'est un de mes petits-frères et je l'aime beaucoup. (il y en a d'autres. Je vous les présenterai plus tard)
J'en ai tellement rencontré...