Puisqu'il est souvent reproché aux réalistes de faire preuve de défaitisme, j'attire l'attention des investisseurs potentiels au Brésil sur une option qui semble viable.
Précision: je n'ai rien à vendre, ni parcelle, ni entreprise, ni "conseils", j'agis donc de façon désintéressée.
La quasi totalité des revues économiques mettent l'accent, depuis peu, sur une pénurie mondiale à venir de chocolat par manque de fèves de cacao. Or des variétés de cacao exceptionnelles, cultivées à couvert et surtout en Amazonie sont produites au Brésil.
Voir une carte des lieux de production (lien)
A noter que les incertitudes géostratégiques ne sont pas près d'être dissipées en Afrique, gros lieu de production sous une forme intensive: la Côte d'Ivoire, par exemple, est toujours en état de guerre civile larvée et elle produisait la moitié des fèves de cacao.
Il s'agit pour l'essentiel, au Brésil, d'une production familiale d'appoint, et un intermédiaire qui fédérerait un certain nombre de producteurs, se faisant l'interface entre eux et des exportateurs (ou de transformateurs, sur place) pourrait sans doute gagner sa vie s'il "sait nager", permettant également (même si ce n'est pas sa finalité première) à des familles modestes d'obtenir des compléments de revenus appréciables dans des régions brésiliennes encore très pauvres.
Le prix relativement bas des fèves de cacao (avant transformation) doit permettre d'en acheter sur pied ou peu s'en faut (promesse d'achat avec paiement comptant à la livraison) quelques tonnes dans un premier temps avec des capitaux réduits, de les revendre avec une bonne marge et, progressivement, de développer les transactions.
Notez que les fèves de cacao (comme le café vert) bien préparées et bien conditionnées se conservent fort bien. En conséquence on peut temporiser pour les vendre au meilleur moment.
Notez aussi que cette activité qui présuppose des contacts dans des zones rurales "loin de la civilisation" peut donner à penser qu'on aurait une qualité de vie sympa à faire ce négoce, à condition de prendre garde de ne pas marcher sur les pieds de gros fazendeiros ("accident" assuré à court terme).
Pour ma part et par curiosité pure, j'irai sans doute chiner dans des zones de production pour prendre connaissance des prix pratiqués, et voir s'il y a moyen de moyenner. Par curiosité parce que j'ai assez pour vivre et je ne tiens pas trop à me compliquer la vie
Je signale aussi qu'à Belém (Para) le tapioca ne coûte à peu près rien, de même que le guarana. Pour le premier produit, une importation en Europe devrait permettre de dégager un bénéfice très conséquent et pour le second, acheté brut, subissant un simple test d'innocuité (pour satisfaire à la légalité) avant d'être conditionné en gélules, le bénéfice doit correspondre à un facteur dix. Pour le guarana, une association avec un ou plusieurs pharmaciens devrait permettre de toucher un jackpot.
Voilà me semble-t-il des activités moins soumises aux aléas économiques que l'immobilier dans un pays où une crise se profile, où la limonade (au sens large) sur fond de lei seca et de règlementation toujours plus stricte d'ouvertures et de tenues de bars sera aussi incertaine, sans compter les ouvertures de pousadas déjà en large surnombre.
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